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2019 de L’Équipière : les 10 meilleurs et pires moments de l’année

Par 01/01/2020 08:00 février 22nd, 2021 No Comments
L’année touche à sa fin et c’est le moment de faire le point sur les moments les plus notables de l’année. La rédaction de L’Équipière retrace les 10 points importants à retenir de cette année, ce qui nous a plu et ce qui nous a moins plu…
 

On a aimé…

  • L’effet Coupe du Monde en France

Jouée par 24 nations du 7 juin au 7 juillet dans neuf villes de France, la Coupe du Monde 2019 a cette année encore battu des records ! Plus d’un million cent trente mille spectateurs qui se sont déplacés aux stades pour voir les rencontres et près d’un milliard de téléspectateurs à travers le monde qui les ont suivies depuis leur canapé. La finale USA-Pays-Bas (1-0) a été le match de football féminin le plus regardé de l’histoire avec plus de 82 millions de téléspectateurs en direct – soit 56% de plus que la finale de 2015 au Canada. L’engouement dans les villes hôtes, les déplacements de supporters et la médiatisation record de l’événement sont l’un de nos plus grands coups de coeurs de l’année. Mais ce sont la mise de petites équipes sous le feu des projecteurs du monde entier, les matches de qualité aperçus tout au long de la compétition et l’intérêt croissant pour la pratique féminine du football qu’elle a apporté ont impacté le plus cette année pour des milliers de personnes.
Retrouvez toutes les informations sur la Coupe du Monde dans notre rubrique dédiée ! 

  • Année des records d’affluence

Cette année a été celle des records ! Le 17 mars 2019, 60 739 spectateurs ont rempli le stade Wanda Metropolitano à Madrid à l’occasion du match Atl. Madrid – FC Barcelone (record européen pour une rencontre de clubs). Le record en Ligue des Champions, bloqué à 5 265 personnes jusqu’à cette année a été deux fois battu en Angleterre, d’abord multiplié par plus de 6 lors du derby de Manchester en septembre (31 213 spectateurs), puis lors qu match Hotspur-Arsenal (38 262). Toujours en Angleterre, le 10 novembre, ce sont 77 768 supporters qui se déplacent à Wembley pour soutenir leurs joueuses lors du match Angleterre-Allemagne. Mais n’oublions pas là France, où un record a été battu deux fois lors des deux “classico” PSG-OL qui ont attiré 25 907 puis 30 661 fans. Et les exemples sont encore nombreux(1), mais nul besoin de tous les mentionner pour comprendre l’intérêt exponentiel dont le football féminin a été l’objet cette année.

  • Le rachat du Reign FC par l’OL

Le plus gros transfert de l’année n’a pas été celui d’une joueuse en mercato mais celui du rachat de la filiale américaine du club Reign FC effectué par le président de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas. Officialisée le 20 décembre, la transaction de plus de 3,5 millions de dollars intègre le Reign FC à l’OL Groupe, est une première pour le football féminin. Alors que le développement de la discipline ne cesse de demander plus d’investissements, JML est en train de prouver qu’il est possible de faire du business avec le football féminin. L’union du meilleur club européen avec le pays du soccer, est l’occasion de rapprocher le meilleur des deux continents : la longue expertise et tradition américaine du football féminin au succès et modèle économique de l’OL.
Retrouvez nos articles à ce sujet dans la rubrique L’Actu ci-dessous ! 

  • La folie Frappart

Difficile de revenir sur l’année 2019 sans évoquer Stéphanie Frappart. L’arbitre française a véritablement tout connu cette année. Première femme à arbitrer un match en Ligue 1 masculine (ndlr: Amiens SC – RC Strasbourg, le 28 avril), la Française a ensuite réalisé un excellent mondial féminin au sifflet. Auteure d’un sans faute tout au long de la compétition, Stéphanie Frappart a eu le privilège d’être désignée arbitre centrale de la finale entre les États-Unis et les Pays-Bas. Désormais arbitre centrale régulière en Ligue 1, elle confirme chaque week-end qu’elle a les épaules pour arbitrer au plus haut niveau. Ceux qui doutent encore de son talent n’ont qu’à revoir la Supercoupe d’Europe masculine de l’UEFA  entre Chelsea et Liverpool qu’elle a maîtrisée de bout en bout. Les autorités l’ont elles aussi compris, puisqu’elle a été nommée arbitre féminine de l’année 209 par l’IFFHS le mois dernier et est même nommée chevalier de l’ordre national du mérite. Cette année pleine de Stéphanie Frappart prouve que dans l’arbitrage aussi les mentalités évoluent. Même s’il reste beaucoup à faire pour l’égalité, son parcours devrait susciter des vocations et c’est déjà une excellente nouvelle !

  • L’égalité de salaires progresse

Depuis début novembre et d’après les mots du président de la Fédération de football australienne, Chris Nikou, “le football est le jeu de tout le monde”. En effet, 2019 fut aussi l’année de l’égalité salariale entre les sélections masculines et féminines pour deux nouveaux pays : la Finlande et l’Australie. Le nombre de pays au monde ayant pris cette décision passe donc de 2 à 4, les deux autres étant la Norvège et les Pays-Bas. S’il ne s’agit que d’un nombre infime de cas, la mise en place de ce genre de réglementations et leur multiplication rapide prouvent qu’il est possible de valoriser et promouvoir le football joué par les femmes à égalité avec les hommes. Et ce, malgré le manque apparent d’opportunités pécuniaires et d’investissement dans la discipline qui empêchent son développement.
Découvrez-en plus à ce sujet parmi les articles ci-dessous ou la rubrique #MeTemps

On n’a pas aimé 

  • Les choix de Diacre

Avant la Coupe du Monde, Corinne Diacre bénéficiait de la confiance de l’ensemble du football français. Quelques mois plus tard, la sélectionneure est de plus en plus critiquée pour sa relation avec la presse, avec ses joueuses ou encore ses choix tactiques. Le manque d’efficacité offensive tricolore pendant le Mondial a par exemple soulevé de nombreuses questions : la meilleure buteuse française de la compétition est Wendie Renard, défenseure centrale de profession ! Les choix de se passer de Marie-Antoinette Katoto, star montante du Paris SG et meilleure buteuse de D1 (2018-2019), le placement discutable d’Eugénie le Sommer ou encore le manque de rotation parmi les joueuses titularisées y sont pour beaucoup. Victime de l’absence d’un projet de jeu cohérent, la performance des Françaises s’est délitée match après match, et arrive à son comble lors du quart de finale contre les Américaines : malgré la pression des Stars and Stripes et des Bleues au bord de l’élimination, Diacre a attendu la 75ème minute pour accepter de faire un changement (avec l’entrée de Delphine Cascarino), en vain. Si davantage de choix forts étaient attendus, il semble que Corinne Diacre ne compte pas changer de sitôt son équipe type, comme le prouvent les derniers rassemblements, ni son arrogance. Un changement de mentalité semble nécessaire pour que la France ait des résultats à la hauteur de ses ambitions. Corinne Diacre saura-t-elle se rénover en 2020 ?

  • Le manque d’adversité de l’OL, le raté du PSG

En dépit des investissements de plusieurs équipes, dont Bordeaux et le Paris SG, l’OL semble une fois encore intouchable en D1, et tant pis pour le suspens. Pourtant, le début de saison réussi du PSG laissait penser que les reines Lyonnaises allaient devoir batailler jusqu’à la dernière journée. Les Parisiennes ont même pris la tête le temps de deux journées suite au nul concédé par Lyon à Dijon. Oui mais voilà : depuis, le PSG a partagé les points à deux reprises, avec Guingamp et Montpellier, et surtout s’est incliné face à l’OL. Résultat avec 5 points d’avance à mi-saison, les Lyonnaises, sauf revirement de situation, semblent se diriger inéluctablement vers un nouveau titre.
Revivez les rencontres de la D1 dans notre rubrique L’Actu ci-dessous et toutes les infos techniques sur la compétition dans la rubrique dédiée.

  • Les candidatures pour accueillir la Coupe du Monde 2023

En avril, un nouveau record semblait se profiler : 9 pays annonçaient leur candidature pour accueillir la prochaine édition de la Coupe du Monde qui aura lieu en 2023. L’Afrique du Sud, l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, la Corée du Sud (potentiellement en coopération avec la Corée du Nord), le Japon et la Nouvelle Zélande annonçaient alors leur volonté de devenir pays hôte de la prochaine rencontre mondiale. C’était un record jamais encore atteint pour le nombre de nations candidates et une preuve de l’intérêt croissant pour la compétition et le football féminin. Pourtant, le 13 décembre ce ne sont que 4 dossiers de candidature officiels qui sont finalement déposés auprès de la FIFA : l’Australie et la Nouvelle Zélande ont uni leurs forces dans un dossier commun, alors que le Brésil, la Colombie et le Japon sont dans la course individuellement. Plus qu’une déception de ne pas atteindre le record, ce passage de 9 à 5 pays intéressés peut aussi être représentatif de la courte durabilité de “l’effet Coupe du Monde”.
Retrouvez nos articles à ce sujet dans la rubrique L’Actu ci-dessous ! 

  • Le classement du Ballon d’Or

Si la logique a globalement été respectée en sacrant Megan Rapinoe Ballon d’Or et Lucy Bronze en seconde place, le classement final a quant à lui été bien plus contestable. Alex Morgan, bien que buteuse à six reprises lors du mondial (ndlr: dont un quintuplé contre la Thaïlande), n’a pas survolé la compétition. Sari Van Veenendal, auteure d’un remarquable tournoi, n’a pourtant été classé que 12ème derrière Amandine Henry (11) et… Wendie Renard (6). Cette dernière se positionne même devant Ellen White (9), Dzsenifer Marozsan (10) et Samantha Kerr (7) qui ont été autrement plus convaincantes lors des grands rendez-vous cette année.
Retrouvez le classement ici ! 

  • Le manque de médiatisation – peu de journalistes dans les stades

Malgré un intérêt fort des médias pour le Mondial, les championnats nationaux, dont la D1, peinent à attirer des journalistes. À l’exception des quelques journalistes régionaux présents, les tribunes presse sonnent souvent creux. Résultat : très peu de contenus sur la D1 à l’heure où le football pratiquée par des femmes est en plein essor et nécessite un meilleur suivi médiatique pour attirer davantage de supporters. Si ce constat renforce la conviction de l’Equipiere, il est regrettable car plus il y aura de contenus plus la pratique féminine se démocratisera.

Inès Roy-Lewanowicz, Léo Quester, Marie Diémé

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