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5 choses à retenir de la première partie de saison en Angleterre (2/2)

Par , 17/01/2021 13:00 mai 13th, 2021 No Comments
Valérie Gauvin sous le maillot d’Everton- ©EvertonWomen
Après les onze premières journées de la Women’s Super League, voici l’heure du bilan de ce premier acte.

Bilan mitigé pour les françaises

C’est sur un goût d’inachevé que Valérie Gauvin a vu l’année 2020 s’achever. Alors qu’elle était parvenue à devenir incontournable au sein de l’équipe de Willie Kirk, une blessure musculaire l’a ralentie et l’a privée des terrains depuis le 1er novembre. Son début de saison était pourtant canon : six buts en neuf matchs. Désormais guérie et de retour à l’entraînement, 2021 sera l’occasion pour la buteuse de montrer que sa blessure n’était qu’un contre temps et qu’elle peut porter sur ses épaules une attaque qui patinait en son absence. 

Au contraire, Maeva Clemaron pourrait tirer profit des blessures qui touchent l’effectif des Toffees pour regagner du temps de jeu et faire le plein de confiance. Alors qu’elle faisait partie intégrante de la rotation à la fin de l’été, la milieu de terrain a disparu des radars. Sur le banc des remplaçantes entre le 3 octobre et le 12 décembre, l’internationale tricolore a connu une longue traversée du désert. Pourtant, Clemaron a enchaîné deux titularisations depuis mais n’a pas pu se démarquer lors des lourdes défaites face à Manchester City et Arsenal. Espérons qu’elle puisse maintenant engranger du temps de jeu et véritablement lancer sa saison.

Pour Hawa Cissoko, la saison compliquée de West Ham l’est aussi d’un point de vue personnel. La jeune française n’a en effet disputé que vingt minutes depuis son arrivée cet été, en raison d’une blessure. Habituée à être très régulièrement titulaire lors de ces dernières saisons, l’ancienne joueuse de Soyaux traverse sa première période creuse. Source d’espoir cependant, elle est rentrée en jeu récemment et ses convocations dans le groupe se multiplient. Le retour de la française de 23 ans pourrait permettre à une défense de West Ham, en difficulté récemment, de gagner en solidité.

Kenza Dali, sa coéquipière, jouit quant à elle d’un autre statut au sein du groupe du nouveau venu Olli Harder. Titulaire en début de saison, elle est aujourd’hui remplaçante. Dans un rôle de « supersub », elle a inscrit deux buts cette saison. Altruiste, elle a aussi offert trois passes décisives à ses coéquipières.

Le bilan des stars américaines : Heath au top, Lavelle le flop

Leur arrivée avait fait sensation en Europe lors du mercato estival, provoquant même une ruée vers les maillots à Manchester United. Quatre mois plus tard, quel impact ont réellement eu les cinq stars de l’équipe nationale américaine à avoir traversé l’Atlantique ? Samantha Mewis a été la première à avoir mis le pied en Angleterre et elle a ainsi pu profiter de la préparation d’avant-saison pour s’acclimater à sa nouvelle équipe. Titulaire au milieu de terrain avec les États-Unis, l’ancienne de North Carolina Courage l’est également très vite devenue avec Manchester City. Elle s’est même rendue indispensable dans l’axe, par sa puissance et sa justesse technique, marquant au passage quelques pions, comme en finale de la FA Cup 2020, son premier trophée sous ces nouvelles couleurs. À contrario, Rose Lavelle a connu une première partie de saison chahutée. La révélation du dernier Mondial est arrivée blessée à la cheville, repoussant ses premiers pas anglais à la 3e journée de championnat. La suite : quelques entrées en cours de jeu et une rechute lors de sa deuxième titularisation, le 6 décembre dernier. Depuis, l’Américaine a disparu des radars. 

Place au duo des Red Devils. À l’instar de leurs compatriotes, Christen Press et Tobin Heath ont elles aussi choisi de poser leurs valises à Manchester mais chez le rival des Citizens. Arrivées début septembre, les deux joueuses ont fait leurs débuts un mois plus tard en Coupe face à Liverpool. Casey Stoney les a ensuite d’office titularisées, Press en pointe, Heath sur l’aile gauche. Avec réussite pour cette dernière, qui s’est vite montrée irremplaçable. L’ancienne de Portland a régalé les téléspectateurs par son incroyable patte gauche et sa qualité de frappe (4 buts en championnat). Sa compatriote a en revanche vécu quatre premiers mois en dents de scie. Avec un but à son actif, l’attaquante américaine n’a pas assez pesé. Après trois titularisations en quatre matchs, elle a finalement été reléguée sur le banc lors des trois dernières journées. 

La dernière se nomme Alex Morgan. Après avoir donné naissance à sa fille en mai, la star américaine s’est lancée le défi de retrouver son quotidien de footballeuse au plus vite. Le championnat américain ne reprenant pas avant 2021, l’attaquante d’Orlando s’est engagée avec Tottenham. La collaboration a cependant vite tourné court. Après avoir refoulé les terrains en novembre pour la première fois depuis plus d’un an, suivi de quatre autres apparitions pour deux buts inscrits, Alex Morgan a décidé fin décembre de retourner au bercail. Les Anglais n’auront donc pas réellement eu le temps d’entrevoir les qualités qui ont construit sa réputation.

Rose Lavelle n’a pas encore répondu aux attentes – ©ManchesterCity

Du spectacle en veux-tu en voilà 

Avec 208 buts inscrits en 56 matchs, les actrices de la WSL font le show cette saison. Les grosses écuries continuent de martyriser les défenses les plus modestes et ce sont les attaquantes qui en profitent, Miedema en tête avec ses 11 buts. Derrière elle, 6 joueuses ont déjà inscrit au moins 5 pions en championnat, tandis que sa coéquipière, Katie McCabe, a déjà effectué 7 passes décisives. En défense, Chelsea impressionne : seulement 5 buts encaissés et déjà 5 clean sheets pour Ann-Katrin Berger. Une seule équipe est d’ailleurs parvenue à inscrire plus d’un but à ces Blues, West Ham. 

On pouvait se demander si la tenue des matchs à huis-clos allait impacter la domination des équipes jouant à domicile. La réponse semble être au moins partiellement vraie. Il y a eu plus de victoires à l’extérieur cette saison (24 contre 21). Pour West Ham, la réception des équipes vire même au cauchemar : une défaite à chaque fois.

Un championnat assez attractif pour pousser les diffuseurs à s’asseoir autour de la table 

Boostée par le succès des audiences de la sélection anglaise lors du Mondial 2019, mais aussi par l’attractivité du championnat lors du mercato estival, la Women’s Super League pourrait prochainement passer un cap historique : la vente de ses droits TV. Selon des informations du Telegraph, la fédération anglaise serait en effet entré en négociations avec la BBC et Sky Sport pour un accord sur les droits de diffusion du championnat. Une source citée par le média britannique évoquait le mois dernier un accord pour janvier. 

Si ce contrat voit le jour, il offrirait une visibilité inédite au football féminin outre-Manche grâce à une diffusion en clair sur BBC One et BBC Two, deux chaînes dominantes dans le paysage audiovisuel britannique. D’un point de vue financier, ce contrat apporterait également des moyens financiers conséquents pour poursuivre le développement et la professionnalisation de la pratique. 

Déjà vendus en Allemagne, Italie, aux Etats-Unis, au Mexique et en Scandinavie, les droits de TV de la WSL ne rapportent pour l’instant rien en Angleterre à la fédération. La BBC retransmet généralement un match tous les dimanches à 12h30, suivi d’un match sur BT Sport à 14h30, les deux chaînes prenant seulement en charge les coûts de production, tandis que le championnat est diffusé en direct sur the FA Player, la plateforme gratuite créée par l’instance dirigeante. 

En 2021 elles peuvent briller ! 

Pour des raisons multiples, Valérie Gauvin et Rose Lavelle seront des joueuses à suivre attentivement en cette nouvelle année. Retrouver une dynamique cassée par une blessure pour la française, justifier les attentes placées en elle pour la star américaine. Si chacune parvient à porter son équipe et changer la destinée de celle-ci, 2021 sera une année réussie.

Née en 2002, Maya le Tissier a déjà un CV bien rempli pour son âge. Déjà membre essentiel de la rotation de Brighton pour sa deuxième saison professionnelle l’année dernière, elle s’est imposée comme un roc inamovible au sein de la défense des Seagulls. 10 matchs, 10 titularisations, 897 minutes jouées sur 900 possibles, ne cherchez pas, Le Tissier a passé un cap.

Sam Kerr semble revivre ! Après une première saison compliquée, la meilleure buteuse de l’histoire des championnats australiens et américain a repris les choses en main. Avec 7 buts et 2 passes décisives pour l’instant, elle affiche enfin le niveau de jeu que l’on attendait de sa part en arrivant de Chicago l’année dernière. Si Chelsea veut espérer tenir la cadence de United jusqu’au bout, il aura besoin d’une Sam Kerr à son top niveau et celle-ci semble l’avoir bien compris.

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