La nouvelle défenseure centrale d’Albi vient tout juste de fêter ses 19 ans. Après avoir fait ses classes au sein de l’académie de l’OL, l’internationale algérienne U20, s’apprête à découvrir la D2. Entretien.
« Armelle, comment s’est passée cette période si spéciale sans football pour vous?
Cette période a été très spéciale pour moi comme pour le reste du monde, c’était une situation inédite. On a dû mettre nos vies entre parenthèses, plus de vie sociale, plus de travail, plus de sport. C’était vraiment dur de s’entraîner seule sans pour autant savoir à quel moment tout allait pouvoir reprendre, mais il faut être reconnaissant, je ne suis pas tombée malade. En tout cas c’est sur que je n’aimerais pas revivre cette période.
Vous avez récemment signé pour Albi en D2, pourquoi ce choix?
J’ai choisi de signer à l’ASPTT Albi, car le club m’a prouvée sa volonté de m’avoir dans leur effectif pour la saison à venir. C’était important pour moi d’être dans un club qui compte sur moi et me fait confiance. Le projet m’a énormément plu. C’est intéressant de pouvoir jouer en D2 avec de bonnes conditions autour de soi. Le club m’accompagne dans le double projet puisque je suivrai un BTS dès la rentrée. J’ai hâte de commencer cette saison !
Qu’est-ce qui vous a motivé dans le discours des deux coachs?
Ce qui m’a motivée dans leurs discours, c’est leur envie de bien faire, ils ont un plan clair de ce qu’ils veulent pour cette saison, de jolies ambitions, et les moyens mis à disposition des filles. Le courant est bien passé, je me suis senti à l’aise avec eux.
Pourquoi avoir choisi ce moment pour quitter l’OL? Vous aviez fait le tour en U19 et n’aviez pas envie de rester en R1?
Tout a fait, un sentiment d’avoir fait le tour, et aussi et surtout le besoin de sortir de cette zone de confort. J’avais cette envie de goûter à un niveau supérieur, un niveau qui me permettrait de progresser plus vite.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, quelles sont vos forces et vos axes de progression?
Selon moi ma force, c’est avant tout la compétitivité et l’envie ! Mes anciens coachs disent de moi que je suis solide dans les duels, agressive, que j’ai un bon jeu long. Mes axes de progression sont mon pied faible et il faut aussi que je prenne de l’expérience.
Que retenez-vous des années OL? Vous avez pu avoir de belles infrastructures au sein de l’académie lyonnaise, cela a dû vous aider dans votre progression…
Je ne retiens que du positif de ces années passées à l’Olympique Lyonnais, c’est vrai que les infrastructures sont idéales pour pouvoir progresser. Exigence, humilité, respect et engagement ont été les mots importants durant toute mon aventure lyonnaise. On m’a appris des valeurs avant de m’enseigner le football.
Quelles ont été les personnes importantes pour vous à l’OL?
Je pense que la personne qui a été la plus importante pour moi c’était Jean Nicolas Volff (ndlr : éducateur de l’OL). Il a été vraiment un tournant dans mon aventure, il m’a fait prendre conscience de mes qualités, mais aussi de mes défauts. J’ai énormément progressé sous ces ordres. Nous avons la même vision du football. C’est d’ailleurs avec lui que j’ai passé mes meilleurs années à l’OL. Je lui en serai toujours reconnaissante. Il y a aussi mon staff R1 que je remercie énormément et à qui je souhaite une bonne continuation.
En rejoignant la D2 et Albi, quels sont vos objectifs personnels?
C’est d’abord de trouver ma place dans cette nouvelle équipe, puis apprendre et progresser chaque jour. Je veux faire une saison complète !
À côté de votre parcours en club, vous avez récemment opté pour la sélection algérienne. Qu’est ce qui a motivé cette décision?
Ça a été un choix du coeur. Quand la FAF (ndlr : Fédération algérienne de football) m’a sollicitée, c’était naturel de répondre présente, je voulais ressentir la fierté de pouvoir porter ce maillot. Je vais voir d’autres manières de travailler, une nouvelle vision du football, c’est enrichissant. Je voulais absolument jouer pour mon pays et le pays de mon grand père.
Où en est le football féminin algérien dans son développement?
Ce n’est qu’une question de temps, il se développe petit à petit comme partout dans le monde d’ailleurs. Il fait son petit bonhomme de chemin. Les équipes nationales féminines sont très importantes pour son développement et pour sa visibilité. Il y a de plus en plus de communication autour du football féminin en Algérie et c’est encourageant. Un travail de fond a commencé avec les clubs locaux, c’est ce qui fera progresser le pays. L’Algérie est déjà une grande nation dans le football africain, et une grande nation mondiale en devenir.
Quelles sont vos ambitions avec l’équipe d’Algérie ?
À court terme c’est de nous qualifier au Mondial U20 au Costa Rica et au Panama, et à long terme c’est de gagner ma place chez les A, bien sûr.
Que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle aventure?
La santé avant tout, et puis une belle saison avec mon nouveau club. J’espère m’y épanouir et je n’oublie pas la sélection. »