
© James Boyes
Alors que Le marché des transferts de la FA WSL aurait dû être assez mouvementé cet été, tout a été remis en cause avec le Covid-19 qui a sérieusement impacté les finances des clubs anglais. Tour d’horizon club par club et zoom sur les Françaises d’Angleterre.
L’Angleterre sera-t-elle le nouvel Eldorado des footballeuses françaises ? Avec Anissa Lahmari, passée par Reading, et Daphné Corboz par City qui ont été des pionnières, le championnat anglais s’est développé très rapidement en forçant les équipes à passer professionnel et reléguant celles qui n’avaient pas les moyens financiers de participer. Un développement rapide au niveau de la visibilité et du marketing également avec l’utilisation massive des réseaux sociaux et le FA Player qui permet de regarder tous les matchs dans le monde entier ainsi que par l’utilisation massive des réseaux sociaux.
Cependant la pandémie mondiale a fragilisé les finances anglaises, ajoutant de l’incertitude pour le prochain marché estival, sans compter le problème à court terme du Brexit. L’Angleterre a quitté l’Union Européenne le 1er Janvier 2020 et l’année de transition s’arrêtera au 31 Décembre.
Incertitudes quant à l’avenir des “Frenchies”
Cinq françaises jouaient en FA WSL cette saison. Trois sont en fin de contrat : Pauline Peyraud-Magnin à Arsenal, Karima Benameur à City et Léa Le Garrec à Brighton. Kenza Dali à West Ham et Maeva Clemaron à Everton ont réussi leur première saison en Angleterre. Leurs clubs étant très satisfaits de leurs performances, elles devraient continuer la saison prochaine.
Brighton a annoncé cette semaine le départ de Léa Le Garrec qui a refusé le nouveau contrat offert par le club. L’entraineuse Hope Powell a déclaré que « Léa était à la maison en France pendant le confinement… nous avons eu de multiple discussions et elle était très incertaine sur son choix mais sa famille voulait qu’elle reste en France et cela a été le facteur décisif. » Quant à Peyraud-Magnin et Benameur il faudra encore attendre pour voir si elles prolongeront leur contrat, changeront de club ou reviendront aussi en France.
Côté Françaises intéressées par l’Outre Manche, Sarah Bouhaddi et Wendie Renard n’ont jamais caché leur intérêt pour la Ligue Anglaise. Eugénie Le Sommer elle, avait aussi visité le White Hart Lane (ndlr : le stade de Tottenham) dans sa jeunesse et le spectacle lui avait beaucoup plu. Reste à voir si des offres concrètes se présenteront.
City, l’ambition avant tout
D’après les informations de RMC Sport, Manchester City a offert un contrat à Dzsenifer Marozsan, dont la future destination reste inconnue. Les Citizens, qui viennent de changer d’entraîneur, pourraient aussi tenter de faire revenir les Lionesses qui jouent à l’OL : Lucy Bronze, Nikita Parris et Alex Greenwood. Malgré les pertes de Bremer et Wullaert, City reste très ambitieux. Le départ de Nick Cushing en fin de cycle, et remplacé par Gareth Taylor, va permettre au club de se relancer après une ou deux saisons où l’on sentait la lassitude monter chez certaines joueuses. Après deux années particulièrement compliquées en Ligue des Champions avec des éliminations précoces contre l’Atletico Madrid deux saisons de suite, Manchester City aura donc à coeur d’enfin franchir un cap la saison prochaine.
Chelsea, quelques retouches pour viser la Ligue des Champions
Chelsea, sacré champion après avoir fini la saison invaincue en championnat, n’a besoin de faire qu’un mercato d’ajustement pour essayer de gagner la Ligue des Champions l’an prochain. La priorité est sans aucun doute de prolonger la milieu de terrain galloise Sophie Ingle, excellente ces deux dernières saisons à son poste devant la défense. Si les Blues étaient proches de signer Wendie Renard il y a quelques saisons, on ignore si leur intérêt persiste vu la solidité de leur charnière Bright-Eriksson. Si le départ Sakina Karchaoui de Montpellier n’est pas encore officiel, c’est tout comme. Certaines rumeurs insistantes l’envoient chez les Blues, toutefois le club et ses représentants contactés par le journaliste anglais Rich Laverty, ont démenti tout accord déjà signé. A suivre donc.
Un mercato agité chez les Gunners
Arsenal a lancé les grandes manœuvres et pourrait perdre deux ou trois joueuses en fin de contrat comme Danielle Carter, Emma Mitchell, Vicki Schnaderbeck ou encore Pauline Peyraud-Magnin donc. La défenseure centrale Irlandaise Louise Quinn, la jeune milieu de terrain Ruby Grant partie étudier aux USA à l’University of North Carolina et la prometteuse milieu de terrain Mexicaine Silvana Flores qui a rejoint le voisin Chelsea, ont d’ores et déjà quitté les Gunners. Côté arrivées, plusieurs joueuses suisses (Noëlle Maritz, Malin Gut) ainsi que l’Australienne Steph Catley – qui vient de quitter l’OL Reign – pourraient signer.

@James Boyes
Manchester United, des débuts en fanfare à confirmer
Manchester United va démarrer sa troisième saison de football professionnel et nul doute que la nouvelle possibilité de se qualifier pour la Ligue des Champions pour l’équipe qui se classera troisième du championnat, va doper les ambitions de Casey Stoney. La grande majorité de l’équipe qui a démarré en D2 en 2018 est en fin de contrat et des renforts de qualité seront nécessaires pour passer un cap et concurrencer Arsenal, Chelsea et Manchester City.
Everton, bientôt un candidat sérieux au podium?
Everton qui vient de construire un nouveau stade pour ses féminines à Walton Park a recruté l’Australienne Hayley Raso pendant cet hiver. Celle -ci n’a toujours pas joué un seul match en raison des qualifications Olympiques et de l’arrêt du championnat. Elle sera la principale attraction du club qui aura l’ambition de titiller le “BIG 3” avec d’autres renforts de qualité attendus.
Le grand ménage de Reading
Reading a lancé un grand renouvellement de ses cadres suite au départ de Jade Moore pour l’Orlando Pride. Il se murmure que Rachel Laws, ayant eu très peu de temps de jeu ces deux dernières saisons, serait en route vers Liverpool, qui vient de perdre deux gardiennes coup sur coup. Remi Allen intéresserait Aston Villa et Sophie Howard la défenseure centrale écossaise pourrait retourner au pays où le Celtic et les Rangers viennent de passer professionnels. Seul bémol, les difficultés financières de l’équipe masculine risque d’avoir un impact sérieux sur le budget de la saison prochaine.
Les difficultés de Liverpool et Birmingham
Liverpool relégué s’attend à un exode massif de joueuses comme en 2018. Pour se reconstruire, le club a commencé à libérer ses joueuses en fin de contrat.
Birmingham City est dans la même situation après avoir perdu la grosse majorité de son équipe la saison dernière suite à une baisse conséquente de son budget. L’équipe masculine en proie à d’importantes difficultés financières en Championship, le club va sans doute réduire encore plus la voilure. Birmingham risque de perdre, non seulement des cadres, mais aussi ses meilleurs talents de l’Academy qui ont débuté en D1 la saison dernière a 16 et 17 ans.
Tottenham, West Ham, Brighton, Bristol, pas d’arrivées imminentes
Du côté du ventre mou, Tottenham, West Ham, Brighton et Bristol le début de mercato est placé sous le signe des départs, tous les clubs annonçant les départs de leur joueuses en fin de contrat. Les nouvelles signatures ne sont pas encore officialisées, mais ne devraient pas tarder à venir avec la publication du classement final aujourd’hui.
Inquiétude autour des finances des clubs anglais…
L’impact du Covid-19 se fait sentir chez les sections féminines qui sont quasiment tous dépendants de la section masculine jouant en Premier League ou en Championship. Leurs équilibres financiers déjà précaires sont maintenant en grand danger et la première réaction de beaucoup de clubs a été de couper les fonds des sections féminines. Les conséquences des problèmes financiers d’un club de football peuvent être dramatiques comme le montre la série Netflix « Sunderland till I die. » Le résultat de la descente de l’équipe masculine de Sunderland de Premier League en Championship a été la relégation de l’équipe féminine de FA WSL en D3 (FA WNL) qui a depuis perdu son statut professionnel.
La majorité des clubs en FA WSL donnent des contrats de deux ans maximum aux joueuses. Même si la Ligue est entièrement professionnelle, les budgets salaires ne sont pas très conséquents à part pour les grosses cylindrées. Comme les transferts payants restent une exception, donner des contrats de trois ou quatre ans demeure risqué financièrement pour les clubs. Conséquence directe, une joueuse comme Poppy Pattinson, latérale gauche très demandée de Bristol quitte le club libre, celui-ci ayant refusé de la prolonger au terme de ses deux années de contrat.
Toutefois, les incertitudes qui pèsent sur le championnat Anglais seront vite levées. On devrait donc y voir un peu plus clair dans les semaines à venir avec de nombreuses signatures, et peut-être même une deuxième vague de joueuses françaises après celle de l’an dernier.