
©Utah Royals
En mars dernier, le PSG annonçait le prêt d’Aminata Diallo à la franchise américaine Utah Royals. Au terme de mois entiers de rebondissements et incertitudes, elle a enfin posé pied outre-Atlantique.
Sous le maillot de Utah Royals floqué du numéro 38, la jeune joueuse française a fait son grand début en NWSL mercredi soir en rentrant à la 45ème minute du match contre l’OL Reign. En pleine crise du coronavirus, ce moment a bien failli pourtant ne jamais se réaliser.
Un départ incertain jusqu’à la dernière seconde
Alors que la date de son départ n’a cessé d’être repoussée – une situation mentalement compliquée – Aminata Diallo s’était même presque résignée à l’idée de rester en France. « De base on ne savait pas si la saison allait se jouer aux États- Unis et finalement elle a été annulée » commence-t-elle. « Après il y a eu l’option du tournoi, mais ça restait compliqué à cause des questions de visa ».
« A un moment il a été question d’annuler mon prêt »
Son rendez-vous initial annulé, le processus complexe pour ce document essentiel a bien failli tuer dans l’œuf les ambitions américaines de la native de Grenoble. « A un moment il a été question d’annuler mon prêt oui ! Ça a tellement été galère pour le visa ! On a fait deux demandes de nouveaux rendez-vous qui ont été refusées et c’est carrément un membre du congrès américain qui a dû intervenir pour que je puisse avoir un rendez-vous plus tôt» se remémore-t-elle amusée. C’est au dernier moment, la veille du match d’ouverture de la Challenge Cup, qu’Aminata Diallo s’est finalement envolée pour le pays de l’oncle Sam.
Un accueil à bras ouverts
À son arrivée, après une semaine de quarantaine et une batterie de tests, la milieu de terrain parisienne a enfin pu rencontrer son équipe. « Bien sûr j’aurais aimé arriver avant mais c’est comme ça et je suis déjà très contente d’avoir pu venir ! Comme j’étais en quarantaine pour le premier match, j’ai rencontré tout le monde le jour du deuxième match » précise-t-elle. Malgré le changement de ligue et de pays, Aminata Diallo n’est pas arrivée en terrain totalement inconnu. «Je connaissais déjà Vero (ndlr : Boquete) avec qui j’ai joué au PSG, mais même avec les autres filles ça s’est super bien passé».
« J’ai vraiment eu une super intégration. J’ai été accueillie comme une princesse »
Quand on lui parle de son intégration, la joueuse passée par Guingamp ne manque pas d’encenser ses nouvelles coéquipières «Elles m’ont de suite mises à l’aise et j’ai déjà l’impression de les connaître depuis très longtemps ! J’ai vraiment eu une super intégration. J’ai été accueillie comme une princesse » s’amuse-t-elle.
La découverte d’une autre approche du football
« J’ai passé toute ma carrière en France jusqu’à maintenant et sans dire que j’en ai fait le tour, je voulais juste voir autre chose et l’occasion s’est présentée. Je voulais me donner un nouveau challenge ». Et quel challenge pour la française aux 7 apparitions en bleu qui attend beaucoup de son expérience dans le pays des championnes du monde. « C’est un championnat très attractif avec pas mal de stars et même s’il y en a aussi dans le championnat français avec de belles équipes, ici c’est un football totalement différent, une autre culture, une autre manière de travailler et j’ai voulu découvrir ça ».
Sur la question des différences entre le championnat français et celui américain, la réponse d’Aminata Diallo est immédiate : «L’intensité sans hésitation ! On le sait, on s’y attend mais il faut le vivre pour vraiment le comprendre». La joueuse, confinée en France, s’est d’ailleurs entraînée en conséquence avant son départ : «Pendant le confinement j’ai bossé à fond avec un préparateur physique parce que je savais qu’il fallait que je sois au top avant d’arriver ici ou l’intensité est très élevée».
Objectif : retrouver son top niveau
La grenobloise est confiante et voit dans ce départ une opportunité de (re)trouver son meilleur football : «Je pense que c’est un championnat qui va me permettre de passer un cap à plusieurs niveaux». Elle pose d’ailleurs un regard pragmatique sur ses cinq ans sous le maillot de la capitale. «Au PSG j’étais plutôt dans un jeu de possession où en tant que milieu défensif, les courses étaient un peu moindres parce qu’on avait énormément le ballon et que je servais surtout de couverture de la défense et de première relance».
Sous les couleurs de Utah, la joueuse de 25 ans espère ainsi retrouver certains aspects de son jeu. «Ici il faut attaquer tout le temps, revenir défendre, les courses sont longues avec énormément d’intensité et c’est ce que j’ai un peu perdu dans mon jeu. Je pense que ça va m’aider à retrouver tout ça : les enchaînements des courses, se projeter vers le but adverse et en même temps la capacité de revenir défendre dans mon camp». Lucide sur ses forces et faiblesses, elle compte aussi sur son temps aux États-Unis pour gagner en puissance «Là je vais prendre énormément en puissance parce qu’ici le physique c’est une donnée très très importante et avant d’être joueuse de foot, les filles sont toutes des athlètes»
« Ici il faut attaquer tout le temps, revenir défendre, les courses sont longues avec énormément d’intensité et c’est ce que j’ai un peu perdu dans mon jeu. Je pense que ça va m’aider à retrouver tout ça »
Gagner ou rien
Concernant les ambitions d’Utah Royals en Challenge Cup, la réponse d’Aminata Diallo ne laisse peu de place au doute. « Clairement gagner ! Ici elles sont toutes là pour ça ! Il n’y a pas d’autre objectif ». La joueuse a suivi de près les performances de sa nouvelle équipe et estime que même « s’il y a eu des erreurs à des moments cruciaux », Amy Rodriguez et ses coéquipières se sont montrées «solides» et ont « bien répondu collectivement » pour aller parfois arracher le nul ou la victoire.
Pour l’instant le club hôte du tournoi se classe 4ème des phases éliminatoires et comptabilise une défaite, une victoire et un nul. Rendez-vous ce soir à 18h30 pour le dernier match de qualification pour la phase finale de Utah contre Chicago.
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