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« Avec Patrice Lair, on espère rejoindre la D2 dans les cinq ou six prochaines années » Yohann Croizier (directeur sportif ESR)

Par 13/07/2020 12:15 juillet 16th, 2020 No Comments
©photo : dominiquemallen
Pour développer un nouveau pôle féminin à l’Entente Sportive de la Rochelle, le directeur sportif du club Yohann Croizier, va pouvoir compter sur Patrice Lair et Corine Petit, pour lui venir en aide. Au cours d’un entretien, il détaille le projet sportif.

« Monsieur Croizier, quels sont vos objectifs en faisant venir Patrice Lair et Corine Petit? 

C’est très clairement de redévelopper le pôle féminin à la Rochelle. Je dis bien redévelopper, car il a déjà existé il y a plusieurs années. Les filles de la Rochelle jouaient même en D2. Depuis ça a avait été laissé complètement à l’abandon. Je finis ma deuxième saison au sein de l’Entente Sportive de la Rochelle (ESR), le Président m’a chargé de prendre la direction sportive, avec également comme objectif de reprendre le pôle féminin. 

Le nouveau pôle est donc né la saison dernière? 

Oui, on a d’abord recréé le pôle féminin avec l’école de foot, les U11, les U13, les U15, U18 depuis l’année dernière. Ne connaissant pas du tout le milieu du football féminin, il m’a fallu une année pour comprendre et me renseigner. Cette saison qui arrive sera donc la première pour l’équipe sénior. 

Avec Patrice Lair comme conseiller technique, quel sera son rôle? 

Qui de mieux que Patrice Lair, la référence en termes de palmarès dans le football féminin pour accompagner ce projet ? Si un très gros projet le passionne, on ne sait pas ce qu’il se passera mais à ce jour, il est très intéressé par le projet de développer le football féminin à la Rochelle. Je ne sais pas exactement à quelle fréquence il viendra participer aux séances d’entraînement, mais ce ne sera pas une journée par ci par là, il viendra pour quatre ou cinq jours à chaque fois.

« On a fait signer 18 filles en 15 jours et elles ont aimé notre discours »

Comment l’avez vous motivé à rejoindre le projet ? 

Un projet c’est souvent une rencontre d’hommes, c’est une vision à moyen long terme. C’est une région qu’il affectionne beaucoup, il a aimé son expérience à Niort. Pour le moment, il sera à distance mais avec son épouse, ils veulent certainement venir habiter à la Rochelle.  Si c’est le cas, il sera avec moi sur le banc le week-end. 

Patrice Lair OL
©Guillaume Charton

Qui sera l’entraîneur à plein temps? 

Je serai l’entraîneur au quotidien en plus de mon rôle de directeur sportif. Comme c’est un projet qu’on a monté ensemble avec Patrice, ça me paraissait compliqué de trouver un autre entraîneur et de lui imposer sa présence. On verra ensuite en fonction de l’implication et de l’investissement de Patrice, s’il souhaite s’engager à 100% ou pas.

Vous n’avez pas peur de perdre les joueuses avec plusieurs têtes dans ce projet? 

Non c’est très clair pour les filles. Elles savent qu’on va former un binôme et elle savent que Patrice sera là en alternance. Le projet les a attirées. On a fait signer 18 filles en 15 jours et elles ont aimé notre discours.

« Quelle plus belle image pour le club que d’avoir dans ses rangs, l’un des plus beaux palmarès français, avec ses 89 sélections en Équipe de France »

Et pour Corine Petit, qu’est-ce qui a motivé votre choix? 

Corine Petit a fait sa formation ici, à l’ESR en mixité, c’est une pure rochelaise. Elle connaît encore des gens au club. Quand je lui ai exposé notre projet, elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas refuser, alors même qu’elle est très souvent sollicitée par de nombreux clubs. Ses parents habitent encore la Rochelle, elle vient régulièrement. Elle m’a dit que dès qu’elle serait là, elle en profiterait pour chausser les crampons, participer aux séances et apporter sa pierre à l’édifice.

Corine Petit
©Dominique Mallen

Qu’est-ce que ce son rôle d’ambassadrice signifie exactement ? 

Quelle plus belle image pour le club que d’avoir dans ses rangs, l’un des plus beaux palmarès français, avec ses 89 sélections en Équipe de France (ndlr : 10 championnats de France, 5 ligue des champions) ?  Elle va apporter son soutien en termes d’image et dans la communication. Elle a aussi un réseau très intéressant de pros et d’ex-pros, qui pourraient peut-être donner un petit coup de pouce sportivement.

Quels sont les axes de travail de votre projet ? 

On veut faire un vrai pôle féminin rochelais. Il y a d’autres clubs qui ont des féminines au niveau de la Rochelle, mais le but c’est de réussir à rassembler tout le monde. Ça ne sert à rien d’avoir quatre ou cinq club. J’estime qu’entre le FC Nantes et les Girondines de Bordeaux, on a largement la capacité de pouvoir jouer à très haut niveau à la Rochelle.

Quel est le profil des dix-huit joueuses recrutées? 

Les filles qu’on a récupérées sont des vraies Rochelaises qui étaient dans des clubs aux alentours. Elles ont toutes joué au niveau R2 voire R1. 80% de ces recrues ont déjà joué dans des équipes en mixité à l’ESR mais à 14 ans, elles ont dû partir parce que nous n’avions pas d’équipe féminine.

Qui dit nouvelle équipe, dit partir de zéro. Quels sont les objectifs sportifs?

On va partir au niveau départemental, on n’a pas le choix. On a essayé de fusionner avec l’AS Baie qui a une équipe en R2. À l’époque on avait eu une entente avec eux, mais pour différentes raisons, elle s’est arrêtée il y a six ans. Le but c’est de mettre tout de suite le club en R2, voire R1 et d’aller chercher la D2 dans les cinq ou six prochaines années.

De quelles infrastructures vont pouvoir bénéficier les féminines? 

Les féminines joueront sur les terrains d’honneur le dimanche après-midi, le même terrain que celui des garçons. Je ne fais aucune différence entre les seniors masculins et les seniors féminines. La semaine, elles s’entraîneront dans le même centre que toutes nos équipes. On les met dans les meilleures dispositions pour pouvoir vite accéder au niveau souhaité.

Avec un soutien de la municipalité? 

On se voit depuis un ou deux ans avec Catherine Leonidas, qui était adjointe au sport à la Rochelle. C’est elle aussi qui m’a demandé de redorer le blason du pôle féminin à l’ESR. On s’est dit que ça ne rentrait pas trop en concurrence avec le rugby masculin, alors que par exemple, c’est compliqué pour le football masculin de trouver des sponsors.

Avec la nouvelle réélection de Jean-François Fountaine (ndlr : maire du parti socialiste), madame Leonidas est passée première adjointe de la mairie et a gardé l’office des sports. Je pense que le sport à la Rochelle va prendre encore un peu plus d’ampleur. Elle est à fond pour le projet, on a un super soutien en termes financiers et pour les infrastructures également. » 

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