Alexandre Komorowski lors d’un entraînement du Paris FC ©Paris FC
Quels sont les points forts et les points faibles de l’adversaire ? Comment améliorer tel ou tel aspect de notre jeu ? Quelle stratégie adopter pour ce match ? Pour répondre à ces questions, les entraîneurs peuvent désormais compter sur l’analyse vidéo. Alexandre Komorowski, analyste vidéo au Paris FC est revenu sur son parcours et les différents aspects de son métier pour l’Équipière.
Entre passion, découverte et sport de haut niveau
Avant de devenir analyste vidéo au Paris FC, Alexandre Komorowki a beaucoup hésité sur ce qu’il voulait faire après sa licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). En effet, alors qu’il ne savait pas quelle branche choisir, un de ses professeurs lui a parlé du master « entraînement et optimisation de la performance », avec une option qui était encore assez récente : l’analyse vidéo. Curieux, le Stapsien s’est renseigné : « j’ai appris que c’était beaucoup de statistiques et de montages vidéo, et que ça permettait de bosser dans des staffs d’équipes professionnelles ou de haut niveau ». Au vu des perspectives et de sa passion pour le sport, la compétition et le challenge, il se lance.
Après deux ans d’études dans le domaine, il effectue un stage en tant qu’analyste vidéo au sein du pôle France de football féminin à l’INSEP où il a eu « la chance de pouvoir faire un Tour Élite avec l’équipe de France U17 ». Cette expérience professionnelle lui a également permis de rencontrer une figure emblématique du football féminin français avec qui il travaille toujours aujourd’hui : Sandrine Soubeyrand. « Après mon master, j’ai intégré le Paris FC en octobre 2018 en même temps que la coach, c’est par son biais que je suis arrivé ici », raconte-t-il.
Une aide quotidienne pour l’équipe
Si son quotidien d’analyste vidéo est très varié, pour Alexandre Komorowski c’est avant tout « aide coach ». En effet, sa principale mission est de répondre aux demandes de Sandrine Soubeyrand et de son adjoint. « Pour préparer un match, le staff doit détecter les points forts et les points faibles de l’adversaire, leur animation offensive et défensive, les joueuses clés de leur formation, ainsi que d’autres demandes plus précises », explique l’analyste vidéo. Afin de dresser un tableau global, il découpe différents matchs de l’équipe adverse et choisit des séquences précises selon les critères de l’entraîneur. La vidéo est ensuite présentée aux joueuses afin qu’elles aient toutes les informations nécessaires sur leur adversaire de la semaine.
« L’analyse vidéo est vraiment une aide pour l’ensemble du staff et de l’équipe »
Le jour du match, le technicien filme la rencontre sur un plan large, et peut donc récolter des images autres que celles retransmises à la télévision, qui sont souvent en plan resserré. Ainsi, il peut avoir des informations plus précises sur les placements ou le jeu sans ballon de sa formation par exemple. Si plusieurs équipes font du live – un codage informatique qui permet d’avoir les statistiques principales de la rencontre en temps réel et ainsi informer le staff rapidement -, cet aspect de l’analyse vidéo n’est pas encore en place au Paris FC, « mais c’est un projet pour les années à venir », annonce Alexandre Komorowski. Il fait donc toutes les statistiques (nombre de passes, d’interceptions, de tirs, d’où viennent les buts ou encore comment ils sont inscrits) après le match, avant de faire un rapport au staff.
Sandrine Soubeyrand (coach), Paul Bertandeau (adjoint) et Alexandre Komorowski ©Paris FC
Puis vient le retour collectif d’après-match. De nouveau, l’analyste vidéo prépare différentes images sur les aspects positifs et négatifs de la rencontre. « Selon les matchs, la coach peut me demander un montage sur une joueuse ou une ligne en particulier pour qu’elle puisse leur montrer en groupe réduit quelques aspects qui vont ou ne vont pas », indique le technicien.
Si l’analyse vidéo est surtout utilisée pour préparer les différents matchs de la saison, elle sert aussi à l’ensemble du staff. « On peut faire plein de choses avec la vidéo, c’est vraiment une aide pour l’ensemble du staff et de l’équipe », décrit Alexandre Komorowski. En effet, il peut aussi bien travailler avec le préparateur physique sur certains exercices qu’avec l’équipe médicale pour prévenir les blessures.
Investissement, écoute et disponibilité
« Être passionné, c’est une qualité essentielle pour exercer le métier de vidéo analyste », souligne Alexandre Komorowski, « il faut aimer le sport et surtout le football qui est omniprésent dans cette profession ». S’il a la passion du ballon rond, le technicien francilien est également à l’écoute et très investi dans le projet de l’équipe. Il se rend ainsi disponible pour réagir rapidement aux demandes du staff : « Le travail doit être fait le plus vite possible pour que l’équipe puisse préparer au mieux chaque match, mais sans oublier la qualité du rendu. C’est vraiment un métier où l’on ne compte pas ses heures. Quand on sait que c’est pour l’équipe, on fait tout pour l’aider. »
« Dans les années à venir, c’est un métier qui sera de plus en plus important au sein des staffs »
Si l’analyste vidéo du Paris FC évolue dans le milieu du football féminin seulement depuis 2018, il note déjà une évolution du niveau de la D1 Arkema: « Le championnat commence à être de plus en plus serré au tableau, après l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain ». Selon lui, cette progression est due au fait que les staffs sont de plus en plus complets et que les joueuses sont mieux formées. Et quant à sa profession, il assure qu’elle prendra « une place de plus en plus importante dans le football féminin dans les années à venir ».