Stéphane Désormeaux, kinésithérapeute du LOSC
Soigner les pépins physiques, conseiller des exercices, veiller à la réathlétisation, voici le quotidien d’un kinésithérapeute dans un staff de football. A Lille, ce rôle est tenu par Stéphane Désormeaux. Il raconte pour L’Equipière son quotidien, entre son cabinet et le LOSC.
Du rugby au football
Avant de rejoindre le Lille OSC en juillet 2020, Stéphane Désormeaux a durant quelques années fréquenté d’autres terrains, ceux de rugby. « J’ai toujours été dans des cabinets à orientation plutôt sportive. A côté de ça, il y a 4 ans maintenant, j’ai commencé à bosser avec des lycéens, pour les féminines. C’était un pôle de rugby et pour les garçons, c’était un centre d’entraînement, nous raconte le kinésithérapeute. Au bout d’un an, j’ai également travaillé avec l’équipe de Villeneuve-d’Ascq (rugby, Elite 1). Pendant ces 3 années, j’étais dans le ballon ovale et cet été, j’ai arrêté pour passer au LOSC. »
En effet, même s’il s’est un temps consacré au ballon ovale, Stéphane Désormeaux a toujours été un passionné de ballon rond, qu’il a même pratiqué plusieurs saisons. « Je fais du foot depuis tout petit. J’ai arrêté il y a 3-4 ans car ce n’était plus possible avec mon travail. J’ai toujours voulu faire un métier à la fois dans le sport et dans la santé, donc kiné c’était le bon compromis », admet-il. Et c’est ce passage des adolescents aux adultes qui lui a permis de se former et de passer petit à petit les paliers dans le monde du sport de haut niveau. « Dans mon parcours, le niveau d’exigence augmente à chaque fois, des jeunes aux seniors, et maintenant encore plus à Lille, c’est progressif donc je trouve ça bien. »
Un travail en continuité
Si pour Stéphane Désormeaux, la transition entre les deux univers s’est faite naturellement, il note tout de même une différence importante dans son métier. « C’est sur le haut du corps, où il y a plus de traumatismes au rugby. Mais pour beaucoup de choses, ça reste assez similaire. » Tellement similaire que du XV au 11, il n’y a qu’un pas (ndlr, les deux clubs s’entraînent d’ailleurs au même endroit). « Avant de commencer à travailler avec les seniors du rugby, j’avais déjà passé un entretien pour bosser avec les filles du LOSC. Je n’avais pas été pris car ça ne collait pas au niveau timing, se souvient-il. C’est un copain qui avait pris le poste. Comme on se voyait souvent et qu’il savait que je travaillais avec un public féminin dans le sport, quand il a changé de poste, il m’a proposé de le remplacer. J’étais intéressé donc après ça s’est fait assez facilement. »
Au quotidien, le kiné est chargé de prodiguer des soins avant l’entraînement, ensuite, il s’adapte en fonction des joueuses : il reste avec les blessées ou bien travaille en salle ou sur terrain. Il est également disponible en dehors des heures des séances. « Par exemple, si les blessées ont des questions pour le week-end, ce qu’elles peuvent faire ou sur les exercices que je leur donne à réaliser. On communique tout le temps. Elles sont demandeuses de conseils pour leur rééducation et tout se passe bien. Elles sont très sérieuses. »
« On communique tout le temps. Elles sont demandeuses de conseils pour leur rééducation »
Stéphane Désormeaux officie également en tant que libéral dans un cabinet, et doit donc jongler entre ses deux lieux de travail. Mais cela ne lui pose pas de problème. « C’est une question d’organisation de l’emploi du temps. L’avantage, c’est qu’on peut un peu le choisir, explique-t-il. Si je dois arriver un peu plus tôt à l’entraînement, je peux bloquer du côté du cabinet. Il faut toujours être attentif au téléphone, voir s’il n’y a pas des affaires urgentes à gérer pour le LOSC. C’est agréable d’avoir les deux et de garder un pied dans le cabinet et de faire « d’autres soins », même si de mon côté j’essaye d’avoir une clientèle la plus sportive possible pour garder cet aspect du boulot donc c’est cool à gérer. »
Une frustration due à l’absence des compétitions
Pour l’heure, la D2 n’a pas repris, et il semble peu probable que cela soit le cas cette saison. Malgré tout, le club continue de s’entraîner 4 à 5 fois par semaine. Mais sans match le week-end, cela perd en saveur. « C’est frustrant de ne pas faire de compétition car c’est aussi pour ça qu’on fait un métier dans le sport. »
« Ça permet de bien prendre le temps pour les blessées de revenir. Elles ne sont pas stressées par le fait de devoir reprendre le plus rapidement possible »
Mais cela n’empêche pas les Lilloises de poursuivre le travail. Le kiné y trouve même des aspects bénéfiques. « Ça permet de bien prendre le temps pour les blessées de revenir. Elles ne sont pas stressées par le fait de devoir reprendre le plus rapidement possible. Ça ne les rend pas moins demandeuses, au contraire, elles sont peut-être encore plus à l’écoute. On peut mettre des choses en place qu’on a peut-être moins le temps de faire d’habitude, faire des prises en charge encore plus complètes et les filles sont contentes car elles se sentent au top lorsqu’elles reviennent sur le terrain. On profite de cette période pour faire un peu de réathlétisation et de préparation physique plus axées sur un domaine précis. »
Un travail qu’il a désormais hâte de confronter à la réalité du championnat.