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CONFINEMENT, LA PAROLE AUX JOUEUSES la D2 aussi victime du confinement

Par 10/04/2020 10:00 avril 22nd, 2020 No Comments
À l’instar de leurs homologues de D1, les joueuses de D2 doivent tant bien que mal rester en forme malgré le confinement, dans l’attente de retrouver le chemin des terrains. Plusieurs joueuses se sont confiées à L’Équipière, l’occasion aussi de revenir sur les premiers mois de compétitions dans l’antichambre de l’élite.

Plus le confinement progresse, plus l’incertitude demeure quant à une hypothétique reprise du championnat. Alors qu’en D2, plusieurs équipes pouvaient, par leurs bonnes performances, espérer rejoindre l’élite l’an prochain, il n’est à ce stade pas certain qu’il y ait des montées et des descentes. Malgré cette incertitude frustrante, les joueuses de D2 se tiennent prêtes et ne comptent pas lâcher si facilement leur rêve de montée.

Laurie Teinturier ( FF Issy)

C’est notamment le cas pour Laurie Teinturier, évoluant au FF Issy, actuel leader de la Poule A de D2. Malgré le confinement, la jeune attaquante n’a pas le temps de s’ennuyer. “Dans mon grand jardin, j’ai un terrain de tennis-ballon, un terrain de basket, une table de ping-pong… Je fais pas mal de sport et ça permet de remplacer le foot.” nous a-t-elle expliqué. La joueuse est d’ailleurs suivie de près par son club, comme l’ensemble de ses coéquipières : “Le coach nous envoie aussi un programme chaque semaine, avec soit du cardio (on doit le plus souvent faire un footing de 6km le plus rapidement possible), soit des séances de renforcement musculaire. On fait notre séance avec une application et on envoie lui les résultats”.

Laurie Teinturier

Un arrêt de la compétition vraiment particulier pour le club francilien qui caracole en tête de sa poule de D2 avec 13 victoires contre 2 matchs nuls et 1 seule défaite. Laurie Teinturier ne cache d’ailleurs pas sa frustration : “Pour l’instant, le bilan est plus que positif, on a quasiment que des victoires, donc c’est frustrant de devoir s’arrêter en si bon chemin et de ne même pas savoir quand le championnat va reprendre, et s’il va reprendre.” Pas de quoi s’inquiéter néanmoins pour la jeune attaquante, sûre des qualités des Chouettes d’Issy: “Le programme physique sert à ce que l’on soit opérationnelles quand ça reprendra. Ensuite, je pense que l’on a un groupe sérieux et que l’on va savoir se remettre dedans tous ensemble pour pouvoir enchaîner deux-trois victoires, même tout gagner, et finir la saison en beauté avec une montée en D1”. Avec 12 points d’avance sur son principal poursuivant, Rodez, dans la course à la D1, ne pas monter serait “un faux-pas” pour Issy, de l’aveu même de celle qui a inscrit 14 buts en 16 matchs de D2.

Alors qu’une montée en D1 se prépare tôt, le confinement pourrait perturber le plan des dirigeants d’Issy. Laurie Teinturier se veut cependant rassurante: “Avant le confinement, les dirigeants essayaient déjà de trouver des financements pour monter une structure pour la D1. Le confinement freine sûrement un peu la préparation, mais je pense qu’avec les technologies que l’on a maintenant les dirigeants du club continuent d’être à pied d’oeuvre. De toute façon, la politique du club sera de garder un maximum de joueuses et d’étoffer avec quelques recrues ce groupe qui est solide mais un peu réduit”.

Constance Picaud (Le Havre)

Pas de craintes majeures non plus du côté du Havre, club en tête de l’autre poule de D2. La gardienne Constance Picaud garde confiance malgré cette trêve imposée : “Si on a peur, on n’avance pas ! Alors oui je me pose des questions mais je n’ai pas peur ! De mon côté, je mets tout en œuvre pour que la trêve ne se ressente pas si le championnat venait à reprendre, et je fais entièrement confiance à mes coéquipières qui font de même car elles veulent atteindre le même but que moi, la D1 !”. La détermination des Normandes est d’autant plus grande qu’elles ont dû se battre pour accrocher cette place de leader : “Nous avons fait un championnat presque parfait ! En première période de championnat nous avons chuté une fois chez le leader St Etienne, et un nul contre Arras. La reprise s’est moins bien passée avec une défaite contre l’ETG qui nous a remis dans le droit chemin.

Constance Picaud

Pour continuer à rêver à la D1, comme au FF Issy, les joueuses du HAC sont suivies de près par leur club. “Nous avons un programme donné par notre préparateur physique, à nous de le respecter à la lettre ! Personnellement, à côté de ce programme je me rajoute des sessions d’étirements et des exercices de spécifique gardien à faire chez soi. En parallèle, je garde une alimentation variée et très saine pour avoir l’énergie nécessaire pour chaque séance et sans perdre de masse musculaire” a ainsi expliqué la jeune gardienne.  Pas de nature à “s’apitoyer sur son sort”, Constance Picaud garde “l’enthousiasme et le sourire malgré cette période compliquée”, consciente qu’elle ne peut rien faire d’autre que respecter “le confinement pour espérer revoir les terrains et [sa] famille le plus vite possible.

Pour elle, il faut prendre son mal en patience : “Ce n’est ni les joueuses, ni les entraîneurs qui peuvent décider de reprendre le championnat. Et si ça venait à s’arrêter – qui monte et qui descend ? Alors on attend et on croise les doigts pour que nous montions si jamais le championnat ne doit pas reprendre !”. En cas de reprise, Constance Picaud n’a qu’une idée en tête : “Encaisser le moins de but et faire partie de l’histoire de Havre en montant en D1.

Elisa Launay (Lille OSC)

À 7 petits points du leader havrais, le LOSC, relégué de D1 l’an passé, espère toujours faire l’ascenseur, comme nous l’a confirmé Elisa Launay, gardienne de la cage nordiste : “Monter, c’était notre première intention et c’est évidemment toujours le cas malgré la situation”. Comme son homologue havraise, la portière de 22 ans fait de son mieux pour se “maintenir en forme” grâce aux “programmes fournis chaque semaine par la coach et le préparateur physique du club”. Elisa Launay nous a néanmoins confié que: “c’est compliqué à gérer car je suis une personne qui a l’habitude de bouger et malheureusement le fait d’être confinée me restreint énormément.

Elisa Launay

Concernant le championnat, la gardienne n’est pas trop préoccupée: “Si l’on reprend le championnat, nous reviendrons certes un peu moins bien physiquement mais mentalement on sera comme neuves, fraîches et on aura eu le manque de foot durant plus d’un mois.” Pour elle, le LOSC a toutes les cartes en main pour accrocher la D1 en cas de reprise: “Nous avions un bilan mitigé avant le début du confinement, nous n’avions pas débuté la saison exactement comme nous l’aurions souhaité, mais nous avions rattrapées la situation après la trêve de noël et étions donc sur une bonne lancée pour la suite”.

Santana Sahraoui

Santana Sahraoui (Orléans)

Dans le Loiret, bien que l’US Orléans compte 15 points de retard sur le FF Issy, pas question de baisser les bras pour la défenseure Santana Sahraoui : “Même si le temps se fait long, il faut rester motivées et concentrées sur les objectifs et pour ça, on se doit de travailler pour être en forme quand l’entraînement reprendra”. En manque de compétition, la joueuse dispose d’un programme donné par son club et elle s’y tient : “Je vais courir tous les jours, je fais du renforcement musculaire, du travail d’appuis et de la proprioception.

Dans l’attente d’une hypothétique reprise, Santana Sahraoui profite également de ce confinement pour se consacrer à un projet personnel – un site de cuisine (www.lespetitsplatsdenana.com). Elle a accepté de nous en dire un peu plus : “C’est un projet que j’avais en tête depuis un moment. Je l’ai lancé récemment, et j’ai des retours positifs, donc ça me fait plaisir, car ça a été beaucoup de travail. J’y expose les recettes que je maîtrise, qu’elles soient sucrées ou salées (même si j’ai un penchant pour les recettes sucrées), et cela permet aux gens de les reproduire chez eux. La plupart de mes recettes sont simples et peu onéreuses, ce qui les rend accessibles à tous. Pour moi, la cuisine c’est un moyen de faire plaisir, alors si je peux égayer un peu les visiteurs de mon site, c’est avec grand plaisir !

Morgane De Seixas (VGA Saint-Maur)

A la différence des autres joueuses, le confinement ne perturbe pas trop le quotidien de Morgane De Seixas, milieu de terrain de la VGA Saint-Maur : “Personnellement, je travaille encore, donc dans ma vie quotidienne rien ne change, sauf que je n’ai plus de compétition.”  Malgré un quotidien inchangé, la trêve imposée reste difficile, mais elle peut compter sur le soutien de ses coéquipières, comme elle nous l’a expliqué: “Sans foot c’est compliqué. Je travaille la journée et le soir je suis le programme donné par le préparateur physique du club. Comme d’habitude, finalement, sauf que je m’entraine seule. Heureusement avec le groupe on reste en contact et on se motive.

Morgane de Seixas

Alors que la VGA Saint-Maur est actuellement 9ème de sa poule, à 21 points du leader Issy, mais à 9 points du podium seulement, Morgane De Seixas pense que cette coupure pourrait être “un mal pour un bien après une spirale assez négative niveau résultats” parce que “la VGA a du potentiel et est capable de faire de bons résultats.” Avant de se projeter sur la fin de saison, elle attend avec impatience la décision de la FFF sur une éventuelle reprise “pour que tout le monde soit fixé, car pour les contrats, plus en D1 qu’en D2, ça peut être un vrai casse-tête”. La milieu de terrain voit aussi dans cette situation une opportunité de réformer la D2 pour qu’elle soit plus compétitive. Elle propose d’avoir “que des montées et aucune descente pour renforcer la D1 et pourquoi pas faire une poule unique en D2”. En cas de reprise, elle aimerait voir la VGA “finir dans le haut de tableau, si possible dans un top 5” mais préférerait “un podium”.

Léo Quester et Nicolas Jambou

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