Après 15 jours de confinement, cinq joueuses se livrent à L’Equipière sur leur quotidien. Malgré l’incertitude ambiante, elles essayent de garder le moral et de persévérer.
Elisa De Almeida (Défenseure, Montpellier)
« Ce n’est pas une situation facile à gérer, c’est la première fois qu’on est confrontées à ce genre de situation donc on fait comme on peut. Comme nous avons un programme physique préparé par le club pour pouvoir nous entretenir au maximum, tous les jours je fais une séance pour être prête à n’importe quel moment, car on ne sait pas quand tout ça finira.
C’est compliqué de devoir stopper la saison, j’étais un peu dégoûtée car j’allais tout juste revenir de blessure et puis on m’annonce que tout s’arrête… Alors, je prends le bon côté de la chose : je suis en famille donc je profite à fond de mes proches que je ne vois pas souvent. Il faut toujours trouver du positif dans n’importe quelle situation !»
Sarah Cambot (Attaquante Soyaux)
« Compte tenu de la situation, je relativise énormément, même si l’annonce de l’arrêt du championnat a été brutale. J’espère juste qu’on pourra reprendre et finir la saison car on avait à cœur de bien finir avec le groupe après une période un peu compliquée au niveau des résultats.
Le plus difficile, c’est l’arrêt complet de la pratique. Mais compte tenu de la situation, il faut l’accepter et respecter les règles de confinement.
Le football n’est jamais très loin puisque je m’occupe en jouant à FIFA. J’ai une carrière avec le Real Madrid donc en ce moment j’avance dessus (rires) ! Je profite également de ces moments pour être avec mes proches.
C’est une situation particulière et inédite, nous ne savons pas quand nous allons reprendre donc j’essaye de m’entretenir physiquement en suivant un programme individuel. Je n’ai pas de jardin alors j’axe plus mon travail sur la musculation et le travail athlétique. Le mental et la discipline sont importants. »
Charlotte Lorgeré (Défenseure, FC Metz)
Le 5 mars 2019, Charlotte Lorgeré se rompait le ligament croisé antérieur avec deux sutures des ménisques du genou droit. Depuis, après un enchaînement d’opération, de rééducation longue et exigeante, une blessure au quadriceps… elle a enfin repris les entraînements il y a peu. Mais son retour sur les terrains est encore retardé par le confinement. Elle s’est livrée à la rédac.
« Quand j’ai repris les entraînements, je n’avais pas d’appréhensions. Il me fallait de l’attention, des séances individualisées, des entraînements en plus… Mais avec le confinement, c’est très compliqué. Je n’ai plus de séances de kiné ! J’essaie de faire à ma sauce. Je doute un petit peu. Je ne sais pas quand on reprendra le championnat, ni même si on le reprendra. Ce qui est vraiment dur pour moi, c’est de me projeter, de savoir si je vais reprendre dans de bonnes conditions. J’essaie de positiver, mais j’ai passé un an très compliqué. C’est la magie de la vie, on ne sait jamais ce qui va se passer, la vie est pleine de mystères.
Généralement j’aime bien me poser, travailler mes morceaux au piano et chanter. Ce sont des moments importants, qui me font penser à autre chose. Mais je n’ai pas mon piano, je ne pensais pas qu’on allait être confinées aussi longtemps… J’aurais dû !
Je suis confinée avec mon frère et un ami à lui : on est trois sportifs, on essaie d’avoir des journées types. En fin d’après-midi, je fais généralement mes séances, le programme du FC Metz et j’essaie de faire des exercices pour mon genou et mon quadri, de refaire ceux que j’ai fait lors de mes stages.
J’ai de la chance d’être dans le sud, on est tous en bonne santé. On est dans un moment compliqué, où tous les jours il y a de nouvelles informations dures à entendre, avec des familles détruites. On est tous unis, tous solidaires. On en sortira plus forts! On est en train de vivre quelque chose d’important et après tout ça, on aura appris des leçons importantes. »
Elise Bonet (Milieu, Dijon)
Cindy Perrault (Gardienne, Montpellier)
« Je suis dans l’état d’esprit d’être prête à reprendre (rires) ! J’attends impatiemment la reprise, mais je le vis plus tôt bien. Le plus dûr, c’est d’être dans le doute sur la reprise de l’entraînement et la compétition, et surtout de quand cette pandémie va enfin disparaître. Il faut s’adapter aussi à nos programmes pour garder la forme.
Ma journée type de confinement : je fais surtout la cuisine pour préparer ma reconversion. D’ailleurs, si chef Philippe Etchebest voit, ça je suis prête à rejoindre son équipe ! (Rires) Après, je fais pas mal de FaceTime avec ma famille et mes amis, on organise des petits tournois FIFA et je continue à garder la forme, mais je suis hyperactive donc j’essaie d’occuper au maximum mes journées.
Nous avons un programme à suivre chaque semaine (course, renforcement haut et bas du corps, ballons…). Je suis le même programme que les joueuses, et bien sûr avec une adaptation pour nous les gardiennes, en travaillant sur nos gammes, pas mal d’exercices avec une balle de tennis pour travailler les réflexes, les appuis et beaucoup d’étirements aussi… »