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Coup de projecteur sur… Juste pour Elles, l’asso qui forme les gardiennes du futur

Alors que le monde professionnel du football féminin investit de plus en plus dans la formation de ses gardiennes, certains s’engagent aussi pour impulser le changement dans le monde amateur. Coup de projecteur sur le développement de ce poste avec le fondateur de l’association Juste pour Elles.

À 27 ans, Jordy Longui a eu trois sélections avec l’équipe nationale du Congo et joué plusieurs années en DH avant de devenir entraîneur des gardiennes au GPSO Issy 92, récemment promu en D1 Arkema. Du haut de son expérience, sur comme en-dehors des terrains, il a pu observer l’évolution du poste de gardienne. Aujourd’hui, il est déterminé à participer au développement d’un poste souvent décrié. Avec sa nouvelle association, il veut se mettre au service des jeunes gardiennes, les écouter et les accompagner dans leur progression. 

La mise en valeur d’un poste en progression 

Pendant que le football féminin gagne en attractivité, le poste de gardienne de but reste une cible récurrente des critiques. Juste pour Elles a été créée pour poursuivre le travail de mise en lumière d’un poste qui progresse à vitesse grand V. « Les structures professionnelles et même les sélections mettent les moyens en oeuvre pour s’assurer que les gardiennes aient des entraînements de qualité et soient mises en valeur. Avant, le niveau était assez hétérogène en fonction des équipes. Mais maintenant on peut arriver dans un club où il y a deux, trois bonnes gardiennes, avec des jeunes qui suivent. » constate l’entraîneur du GPSO. Les shows de Sandra Paños, Christiane Endler ou encore Sari Van Veenendaal lors du Mondial 2019 ont confirmé les progrès effectués dans les cages. 

Pourtant, si la situation des gardiennes progresse au plus haut niveau, ce n’est pas toujours le cas ailleurs. C’est pourquoi Juste pour Elles a été créé, et avec succès. Tout s’est accéléré pendant le confinement : « J’ai vu qu’il y avait de la demande, donc j’ai voulu officialiser le projet et informer le plus grand nombre, surtout la gardienne seule dans son club pour qu’elle ait un entraînement de qualité. » Depuis, l’entraîneur isséen propose des entraînements spécifiques gardiennes à celles qui n’en n’ont pas dans leur club. 

La nécessité de modèles féminins

Mais le travail ne s’arrête pas là, notamment pour professionnaliser le poste et ses méthodes d’entraînement. C’est ce qui anime Jordy Longui : « Il faudrait qu’il y ait de plus en plus de personnes pour former ces gardiennes. Ça progresse au haut niveau, mais en bas il y a des éducateurs qui veulent développer le football féminin. Sauf que parmi eux, il n’y a pas assez de femmes. Il manque d’éducatrices qui viennent former, expliquer le poste et servir de modèle de référence. » 

Jordy Longui fait de cette lacune en modèles féminins son cheval de bataille :

« Dans le football féminin, les jeunes ne connaissent pas forcément de nom de gardiennes connues. On a de très bonnes gardiennes en France, elles sont accessibles, elles ont envie d’aider et de soutenir ce développement, mais ne sont pas forcément sollicitées. »

Mettre en place « une identité de club » à Issy 

Voilà trois ans que Jordy Longui a pris en charge les gardiennes du club francilien et, cette année, il sera en charge de toutes les gardiennes de l’équipe. Il veut en profiter pour intégrer ses constats au sein du club : « Je veux créer une académie dans laquelle chaque gardienne aurait une référente de D1. Je veux créer une identité de club. Peu importe l’âge de la gardienne, qu’elle ait 11, 13 ou 15 ans, il faut qu’elle ait une appartenance au club et une référence. » Pour renforcer la progression d’un poste en constante évolution, il compte sur la solidarité et l’entraide entre les gardiennes, en évitant à tout prix de les laisser chacune dans leur coin. 

Il faudra donc suivre de près le travail opéré chez les promus et au sein de Juste pour elles. Au GPSO 92, Pauline Moitrel et Solène Froger seront les ambassadrices de luxe pour accompagner les plus jeunes : « L’objectif de ces parrainages est donc que les jeunes aient des exemples. Leur donner un contact direct avec elles, pour qu’elles puissent leur poser des questions, aller les voir aux matchs… Qu’elles se sentent privilégiées. »  

En guise de conclusion, Jordy Longui a souhaité glisser un dernier mot d’encouragement aux filles qui rêvent de garder les buts : « Il faut qu’elles essaient, qu’elles n’hésitent pas à demander, à poser des questions aux éducateurs, aux entraîneurs qui sont là pour les aider. C’est un poste formidable. Une fois qu’on a enfilé les gants, c’est difficile de les retirer. »

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