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Coup de projecteur sur… le CA Paris, là où les femmes mènent la danse

Par 10/12/2020 11:11 No Comments
CA Paris 14 - Reims
CA Paris 14-Reims – ©Inès Roy-Lewanowicz
Alors que ses joueuses commencent petit à petit à faire leur trou dans le Sud de Paris, l’Equipière est parti à la rencontre du CA Paris 14 et de son président pour en découvrir plus sur une superbe aventure.

Depuis sa création en 1897, une bien riche histoire s’est construite au CA Paris 14. Que ce soit par sa glorieuse jeunesse ou par les internationaux qu’il a formés. Mais c’est peut être une autre belle page d’ histoire qui s’écrit aujourd’hui du côté du club du sud de Paris. En à peine plus de 10 ans ans, le club s’est imposé comme l’une des références du football féminin en Île-de-France. Découverte avec Antoine Precheur son tout nouveau président.

Une ascension express

Si le CAP 14 est un club centenaire, sa section féminine n’a vu le jour qu’il y a 11 ans, nous rappelle le jeune président. En effet, c’est à l’initiative de Thierry Guillot-Noël, un ancien président du club, que la section a vu le jour. « Il trouvait que le football féminin n’était pas assez développé et méritait d’être mieux représenté » nous indique celui qui reprend le flambeau de Magali Munos à la tête du club. Malgré cette jeunesse évidente et un manque d’expérience logique, la section féminine a pourtant connu une trajectoire tout sauf banale depuis onze ans. Les montées se sont enchaînées pour l’équipe fanion, qui évolue aujourd’hui en R1, 3ème échelon national. La section présente même cinq équipes dont deux autres au niveau régional. Cela qui fait d’elle un cas d’école dans le bassin parisien.

Dirigée par Alexandre Pereira, coach de la 1 et au club pour une sixième année consécutive, la section a rempli son armoire à trophées et à souvenirs. En effet, ce sont ajoutés à ceux déjà obtenus il y a deux saisons, une victoire en Coupe des Hauts de Seine et un titre en Championnat Régional 1 (2018/2019). Ce titre a donné le droit à l’équipe de disputer un barrage d’accession pour la deuxième division face à Nantes, qui a permis au club d’engranger de l’expérience. La plus belle histoire s’est cependant sûrement écrite l’année dernière, lors d’un parcours exceptionnel en Coupe de France où les joueuses du quatorzième on atteint les 8èmes de finale de la compétition. Tombant face à Reims, pensionnaire de D1 Arkema.

Toutefois, le CAP 14 n’oublie pas d’où il vient et son président l’affirme, il n’y aura pas d’enflammade. « C’est vrai que nous avons eu de très bons résultats ces dernières années mais nous n’avons pas d’objectifs fixés. Notre but, c’est que les filles travaillent dur et donnent tout sur le terrain. » Des propos qui prennent aisément sens, puisque le club a déjà été éliminé de la Coupe de France cette année par Sarcelles, qui pointe pourtant 10 longueurs derrière au championnat. Une compétition sur laquelle l’effectif parisien va d’ailleurs pouvoir se concentrer. Après 7 journées, le club est en tête de sa poule avec 6 victoires pour une seule défaite, lors de la première journée.

CA Paris 14
Les joueuses du CAP 14 après un match de championnat – ©CA Paris 14

Une structure performante 

Si le CA Paris s’appuie notamment sur des sélections réalisées en préparation de chaque saison, le coach Alexandre Pereira sillonne dès qu’il le peut les terrains d’Ile-de-France pour trouver des profils qui collent à l’ADN de son équipe. Un travail de scouting impressionnant, qui semble aujourd’hui porter ses fruits.
Mais la force de la section féminine est peut-être son unité. Il se trouve que ses équipes régionales possèdent les mêmes dispositifs tactiques, pour pouvoir s’adapter au cas où certaines joueuses seraient amenées à monter en équipe première.
Un fort lien qui facilite les échanges de joueuses et qui est le fruit d’une étroite collaboration tactique entre les effectifs. Et cela fonctionne ! Antoine Precheur nous indique en effet que de nombreuses joueuses réalisent régulièrement la navette entre les deux formations.
Le club s’appuie aussi sur ses équipes de jeunes. C’est même un axe de développement important puisqu’aujourd’hui, il existe de « la qualité mais peu de quantité » auprès des jeunes joueuses qui montent en Seniors, selon le président. Alors que quelques filles ont déjà réussi à franchir ce cap, les objectifs se veulent ambitieux et le club semble avoir confiance en ses jeunes pousses. La transition sera donc intéressante à suivre dans les prochaines années. En attendant, le CAP 14 continue de s’appuyer sur ses différentes joueuses d’expériences qui ont déjà largement fait leurs preuves.
Bien que le statut professionnel soit encore une lointaine réalité pour les joueuses du club, le confinement ne les empêche pas de continuer à se maintenir en forme tous les jours. Bien épaulé par son préparateur physique Cédric Lacaïle, le coach de l’équipe première a fourni à son effectif tout un programme d’entraînement pour revenir à un niveau optimal pour la reprise des compétitions. Le club étant lui aussi touché par le confinement et l’arrêt des championnats.

Un impact positif sur la vie de quartier et la jeunesse. 

Historiquement, le club possède une influence locale, en se positionnant comme un élément social clé du 14ème. Antoine Precheur nous rappelle que le club est « très attaché à cette caractéristique d’un club socialement très investi et impliqué dans la vie de quartier ». La récente friperie éco-solidaire organisée par le club en est la meilleure image.

Par ailleurs, le club est partenaire d’une section sportive d’un collège de l’arrondissement, au sein de laquelle les jeunes filles peuvent s’aguerrir crampons aux pieds, avant de rejoindre – parfois – les rangs de la section féminine du club. Une collaboration importante aux yeux du club, qui souhaite faire partie d’un beau projet avec des institutions scolaires.
Le club peut remercier ses seniors féminines et leur fantastique parcours en Coupe de France qui a permis au quartier de vivre une expérience incroyable, et à la jeunesse d’assister à un 8ème de finale de Coupe de France dans un Stade Didot rempli. Une vague qui a déteint sur l’ensemble du club, puisque toutes les équipes, des jeunes au seniors masculins, étaient régulièrement représentées en bord de terrain ou en tribune pour donner de la voix derrière l’équipe lors de ce parcours.

Les tribunes du stade Didot lors du 8ème de finale de coupe de France – ©Inès Roy-Lewanowicz

Une confiance en l’avenir et de belles promesses pour le foot féminin.

Amoureux de son club après y avoir joué pendant 8 ans, Antoine Precheur veut fidéliser ses joueuses et faire du CA Paris 14 une référence du développement de la pratique féminine du football. Il croit aussi en de fortes avancées dans le monde du sport féminin et croit possible l’idée d’une plus grande professionnalisation du football d’ici une quinzaine d’années pour que de plus en plus de filles puissent en vivre.

En 11 ans, le CA Paris 14 s’est imposé comme l’un des clubs qui comptent en région parisienne et parmi les clubs amateurs de l’hexagone. Encore bien parties en championnat cette année, les joueuses parisiennes semblent en bonne voie pour faire perdurer une success story qui dépasse le cercle sportif. Ces filles-là ont un rôle social important à jouer et semblent l’avoir parfaitement intégré. Leurs performances ne sont que le meilleur exemple pour les jeunes de la section sportive et du quartier pour se lancer ballon au pied et rêver plus grand dans le Sud de Paris.

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