
Alors que la FFF interdit la compétition aux femmes portant le voile, la campagne des Hijabeuses veut faire entendre sa voix. Interview.
« Quand je suis arrivée dans mon club, les coachs étaient super sympas, super accueillants, mes coéquipières aussi, et j’avais la chance d’avoir deux coéquipières qui portaient le voile comme moi. Donc elles m’ont briefée en amont. Elles m’avaient expliqué qu’en gros les matchs en compétition, le voile c’est pas possible, ça passait pas. Donc elles essayaient de gruger et de mettre des bonnets, des bandanas… Des fois ça passait, d’autres pas. Le dernier recours qu’elles ont trouvé c’était de mettre un protège-tête. […] Donc j’ai anticipé et je me suis procuré un certificat médical qui attestait que je devais garder mon protège-tête obligatoirement durant tous les matchs. Et c’est passé. Mais je me souviens d’un match où c’est pas passé. » – Bouchra
« Je ne savais même pas si j’avais la possibilité de porter le voile à l’entraînement et on m’a dit que oui. Du coup j’étais très heureuse, j’étais hyper contente. Et au final, lorsque j’ai eu un premier match officiel, l’arbitre m’a dit de retirer ce que j’avais sur la tête. Du coup, j’avais attaché mon foulard en turban et l’arbitre était là, il m’a dit “tu ne peux pas rentrer”. Donc j’ai dû rester sur le banc parce que j’avais refusé de retirer mon voile. Il y avait mon coach aussi qui voulait que je le retire, parce qu’il ne comprenait pas pourquoi je n’avais pas la possibilité de l’enlever. Donc finalement je suis restée bloquée « le cul entre deux chaises », on va dire… J’ai refusé de l’enlever parce que c’était inconcevable pour moi.» – Founé