
Photo : @PFC_féminines
Couronnée par un clasico remporté par le PSG, cette neuvième journée de D1 Arkema n’a pas manqué de belles rencontres et de quelques surprises. Retour sur ces trois jours de championnat.
On a aimé
Le pressing et les intentions parisiennes
Si certaines joueuses ont brillé individuellement, c’est avant tout le collectif parisien qui a réalisé l’exploit de battre une équipe de l’OL certes méconnaissable, mais invaincue depuis 80 matchs en D1. La clé du succès parisien s’est trouvée dans ce pressing incessant mis en place par Paris, surtout en première période, qui a complètement empêché Lyon de jouer son jeu. Or, trop souvent dans l’histoire des confrontations contre l’OL et le PSG, les Parisiennes avaient été timorées, jouant bloc bas et subissant la maîtrise lyonnaise. En demi-finale de UWCL en août, Grace Geyoro et ses partenaires avaient déjà tenté cette stratégie de pressing intense et haut sur le terrain, mais s’étaient trompées dans l’agressivité, avaient commis beaucoup de fautes, terminant à dix. Cette fois, les joueuses d’Olivier Echouafni ont su trouver le juste équilibre. Elles ont remporté la bataille de l’entrejeu et les ailières Diani et Baltimore ont bien bloqué les montées des latérales Karchaoui et Carpenter. Beau travail tactique et audace récompensée.
Le réalisme floriacumois
Dans une rencontre plaisante, Fleury a su se montrer plus efficace que Dijon pour empocher les trois points (2-0). Pourtant ce sont les Dijonnaises qui ont dominé la première demi-heure de jeu et qui auraient même pu ouvrir la marque sans la fantastique double parade de Manon Heil (31e). Sauvées par leur gardienne, les Floriacumoises allaient finalement, un peu contre le cours du jeu, ouvrir la marque sur leur première véritable occasion. Bien lancée dans son couloir droit, Kenza Chapelle anticipait la sortie approximative de Mylène Chavas et marquait d’un subtil lob (1-0, 40e). Revanchardes au retour des vestiaires, les Dijonnaises se faisaient de nouveau punir sur la première occasion floriacumoise de la deuxième période. Profitant du beau travail dos au but au point de penalty de Maureen Bigot, Léa Le Garrec assommait définitivement le DFCO d’une frappe puissante (2-0, 54e). Réaliste d’abord en maîtrise ensuite, Fleury décroche ainsi sa quatrième victoire cette saison.
La performance de Melissa Gomes
Face à Soyaux, les Rémoises avaient l’opportunité de se maintenir à l’écart de la zone rouge. Comme souvent, les champenoises s’en sont remises à l’incontournable Melissa Gomes pour en découdre. Auteure des deux buts rémois, l’internationale portugaise porte son compteur de buts à cinq réalisations cette saison. Une belle revanche pour une joueuse en manque de temps de jeu lors du précédent exercice.
De nouveau convoquée en sélection par Francisco Neto pour affronter l’Écosse et l’Albanie, l’ancienne joueuse de la VGA Saint-Maur et de Juvisy réalise un début de saison remarqué.
On n’a pas aimé
Les énormes occasions gâchées par les Havraises
Alors que le match face à Montpellier s’annonçait rude, les joueuses de Thierry Uvenard ont montré un beau visage. Malgré quelques moments de précipitations, le HAC s’est affiché entreprenant et sans complexe. La physionomie de la rencontre a même longtemps laissé espérer que Le Havre repartirait avec un point voire une victoire de son déplacement dans l’Hérault. Les Havraises n’ont pas hésité à se projeter vers l’avant et se sont procurées plusieurs occasions très franches mais n’ont pas su concrétiser devant le but montpelliérain.
Peu de temps avant l’ouverture du score d’Ashley Clark, la frappe de Thorvalsdottir s’écrasait sur le poteau (9e). Avant la mi-temps, les Havraises ont eu trois fois l’occasion de prendre l’avantage (41e, 43e, 45e). C’est notamment une incompréhension entre Clark et Sylia Soui qui les en a empêché. Faute de réalisme et parfois de chance, les contre-attaques des Ciel&Marine n’ont pas abouti. À l’heure de jeu, les Havraises ont par exemple trop tergiversé dans la surface, laissant les Montpelliéraines revenir en défense. Vingt minutes plus tard, Elisa De Almeida chassait in extremis la frappe trop molle de Clark. Au total, le HAC a au moins eu 6 occasions franches en contre-attaque pour ramener une victoire mais les joueuses de Thierry Uvenard ont cruellement manqué d’automatismes devant la cage de leur adversaire.
4 buts en 15 minutes inquiétants pour Issy
Alors qu’elles décollaient du bas de tableau grâce à leurs victoires contre Bordeaux et Soyaux, les Chouettes du GPSO92 semblent avoir repris leurs mauvaises habitudes. Dans ce duel contre les Guingampaises, et alors que le score était nul (1-1) pendant presque 60 minutes, les joueuses d’Issy se sont laissées dépasser par la situation. En effet, les Guingampaises ont marqué pas moins de 4 buts en 15 minutes (60e, 68e, 71e, 75e) avant le 6-1 à la 90e+3. Si les qualités de centre des bretonnes étaient objectivement difficiles à stopper, la vitesse avec laquelle leurs adversaires leur ont permis de se faufiler entre les lignes est inquiétante. Une agressivité mal placée, comme lors du pénalty, et les retards sur d’autres actions seront certainement retravaillées en entraînement avant le match contre Montpellier.
Le jeu de passe approximatif lors de Paris FC – Bordeaux
Dans ce match plein de dynamisme dominé par les parisiennes, le jeu de passes des deux équipes laissait pourtant à désirer. Passes approximatives sur les ailes, pas assez appuyées en défense, trop longues à venir dans d’autres cas ou encore centres irrécupérables dans la surface, on a un peu tout vu lors de cette rencontre… Un manque de précision qui n’est pas sans faute dans le manque de réussite en attaque pour les deux équipes. En effet, le seul but de la rencontre était un penalty transformé par Khadija Shaw (24e) ! Pourtant, de nombreux centres du Paris FC auraient pu déboucher sur des situations de but si ce n’était pour leur imprécision. De même, moins de cafouillages au milieu de terrain et des passes plus efficaces vers l’avant auraient permis aux Bordelaises de dominer davantage le jeu.