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Après un exercice 2019-2020 tronqué par l’épidémie de Covid-19, la D1 Arkema reprend ses droits ce week-end. À cette occasion, L’Équipière vous propose un premier tour d’horizon des équipes participantes et de leur ambitions.
ASJ Soyaux : la saison de tous les dangers
Premier non-relégable à l’arrêt de la D1, avec néanmoins sept points d’avance sur Marseille et la zone rouge, l’ASJ Soyaux a vécu une saison 2019-2020 difficile. Ne s’imposant qu’à quatres reprises en seize journées, les Sojaldiciennes n’ont pas su confirmer les espoirs placés en elles au terme de leur bonne saison 2018-2019 conclue par une septième place. Décevante sur le plan sportif, la saison des Charentaises a été très agitée en coulisses. Déjà épinglé en 2019 par la DNCG (Direction Nationale du Contrôle de Gestion) en raison de difficultés financières, Soyaux s’est vu infliger, par le gendarme financier du football français, le 14 janvier 2020, un retrait de trois points au classement, une interdiction de recrutement et un encadrement de sa masse salariale. Pis encore, bien que maintenues sportivement, les Sojaldiciennes étaient jusqu’à fin juin sous le coup d’une relégation administrative.
Finalement, maintenu administrativement avec encadrement de la masse salariale, fin juin par la DNCG, Soyaux disputera donc bien une huitième saison consécutive en D1 depuis sa remontée en 2013. En revanche, si l’on se fie au mercato et à la préparation du club de la banlieue d’Angoulême, cette huitième saison pourrait être celle de tous les dangers. Plusieurs joueuses importantes du groupe de Sébastien Joseph l’an passé ont ainsi plié bagages, comme Hawa Cissoko (West Ham), Aurélie Rougé (retraite), Anissa Lahmari (Guingamp) et Sarah Cambot (Guingamp). Si ces départs ont été compensés par plusieurs arrivées, il semble que le groupe sojaldicien a perdu en qualité. Soyaux compte cependant s’appuyer sur son bon centre de formation, à l’image des promotions de Raphaëlle Dubois et d’Agathe Donnary. Les deux grands espoirs Danielle Roux et Emeline Saint-Georges seront aussi à la disposition du coach cette saison. Il faudra enfin suivre l’apport des joueuses étrangères fraîchement arrivées (Nina Stapelfeldt, Gand ; Rachel Avant, Werder Brême ; Paige Culver, Pink Bari). Mais avec seulement une victoire durant sa préparation estivale face à Yzeure, pensionnaire de D2, l’ASJ n’a pas rassuré et devra vite prendre le bon wagon sous peine de craindre pour sa place dans l’élite.
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Dijon FCO : une place dans l’élite à pérenniser
Créée en 2006, la section féminine du Dijon FCO aborde sereinement sa troisième saison dans l’élite grâce notamment à un bon mercato. Même, si plusieurs joueuses cadres, comme Elise Bussaglia, Laura Bouillot ou Alexia Trevisan, ont quitté le navire bourguignon, Yannick Chandioux pourra cette année s’appuyer sur un effectif de qualité et plus étoffé que par le passé. A la peine offensivement lors du dernier exercice avec seulement 10 buts marqués en seize journées de championnat, le DFCO s’est surtout renforcé devant. L’internationale nigériane, Desire Oparanozie, auteure de 45 buts en six saisons de D1 avec Guingamp, et déjà très affûtée durant la préparation, évoluera ainsi cette saison à la pointe de l’attaque dijonnaise. Pour l’épauler sur les ailes, en plus de Rose Lavaud qui a prolongé cet été, le staff a décidé de faire deux paris avec les recrutements de la jeune américaine Sh’nia Gordon et de l’internationale tricolore Mylaine Tarrieu. La première découvrait le championnat de France l’an passé avec Metz et a inscrit trois buts, tandis que la seconde espère se relancer après deux saisons quasi blanches à Bordeaux en raison d’une blessure à la cheville.
Outre les recrues offensives, les Chouettes ont aussi compensé les départs du milieu avec les arrivées de l’expérimentée Salma Amani et de la prometteuse Hélène Fercocq. Avec un tel recrutement, le Dijon FCO disposera de quasiment deux équipes-types et Yannick Chandioux aura l’embarras du choix au moment de cocher des noms sur la feuille de match. Seul bémol toutefois, la défense pour laquelle un renfort est encore attendu. Quoiqu’il en soit, de l’aveu même de son entraîneur, le DFCO se veut ambitieux pour ce nouvel exercice. Huitièmes pour leur première année en D1, puis neuvièmes l’an passé, les Dijonnaises chercheront à faire mieux et à se hisser dans la première moitié de tableau, même si l’objectif premier demeure le maintien pour pérenniser le club en D1.
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EA Guingamp : continuer la marche en avant
Sauvé de justesse en 2017-2018, puis septième en 2018-2019 et enfin sixième l’an passé, l’En Avant Guingamp espère continuer sa progression au classement pour sa quinzième saison consécutive dans l’élite (ndlr : en incluant les saisons du Stade Briochin en D1 depuis sa remontée en 2006, le Stade Briochin ayant été absorbé par Guingamp en 2011). Durant leurs quatorzes précédentes saisons, les Costarmoricaines ont terminé à onze reprises entre la cinquième et la huitième place, alors que les écarts se resserrent en D1, preuve du développement constant de l’EA Guingamp. Après avoir échoué à un point du top 5 l’an passé, les Guingampaises voudront faire au moins aussi bien cette saison. Demi-finaliste de la dernière édition de la Coupe de France, les joueuses de Frédéric Biancalani aspirent certainement aussi à réaliser une nouvelle épopée.
Seule ombre au tableau des ambitions guingampaises, les départs de la buteuse Desire Oparanozie (Dijon FCO) et de l’espoir Ella Palis (Bordeaux). L’absence de la nigériane sera certainement la plus préjudiciable pour l’EAG, sachant qu’elle a inscrit 45 buts en six saisons dans l’élite sous la tunique rouge et noire. Pour pallier ces deux départs dans le secteur offensif, Frédéric Biancalani mise sur deux anciennes joueuses de Soyaux, Sarah Cambot et Anissa Lahmari. Si la première semble désormais être, à l’entame de sa cinquième saison en D1, une valeur sûre du championnat, la seconde devra confirmer en Bretagne son potentiel et enfin s’imposer, à 23 ans, au plus haut niveau. Quoiqu’il en soit, Frédéric Biancalani a prouvé depuis son arrivée dans les Côtes d’Armor sa capacité à construire une équipe compétitive, à lui de le prouver de nouveau cette saison en installant l’EAG en première partie de tableau.
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FC Fleury 91 : le top 5 en ligne de mire
Septième l’an passé à quatre points seulement de la cinquième place, le FCF91 aspire cette saison à jouer les troubles-fêtes en haut de tableau. Afin d’intégrer le top 5, le club essonnien a profité de la fenêtre estivale des transferts pour se renforcer avec un recrutement très international. Réputé comme un entraîneur proposant du jeu, David Fanzel a recruté principalement des profils techniques et a considérablement densifié son milieu avec six nouvelles arrivées. Ainsi, après une expérience à l’étranger, en Angleterre avec Brighton, l’internationale française Léa Le Garrec a choisi Fleury pour effectuer son retour dans l’Hexagone. Très expérimentée, la native de Dreux sera l’une des pièces maîtresses de l’entrejeu floriacumois. Elle évoluera certainement aux côtés de l’anglaise Jenna Dear, déjà à Fleury l’an passé. A l’arrivée de Le Garrec comme meneuse s’ajoutent celles de l’internationale norvégienne Anja Sønstevold, de l’américaine Céleste Boureille, prêtée par les Portland Thorns, des espoirs Alizée Leroy, Thelma Eninger en provenance du Paris FC et du Paris SG, et de Maureen Bigot, depuis le FC Metz. Avec un milieu de terrain aussi fourni, Fleury aura les moyens de contrôler le jeu face à nombre de ses adversaires en D1.
D’ailleurs, si Fleury peut être ambitieux, c’est aussi parce que le staff floriacumois a consolidé son effectif avec des recrutements à chaque ligne, tout en prolongeant Marine Haupais, Hannah Diaz ou encore Marina Makanza. L’expérimentée Julia Spetsmark, internationale suédoise arrivée en provenance de Benfica, -qui a aussi évolué au North Carolina Courage aux Etats-Unis, à Manchester City en Angleterre et dans plusieurs clubs suédois- vient étoffer l’attaque floriacumoise avec la jeune polonaise Dominika Grabowska, qui devrait être titulaire dans le couloir gauche, et Kenza Chapelle (VGA Saint-Maur). L’internationale australienne Emma Checker (Melbourne City) et Kate Nado (VGA Saint-Maur) complètent l’arrière garde du FCF 91. De quoi offrir un effectif très complet à David Fanzel, qui aura à coeur de hisser Fleury le plus haut possible au classement. Atteindre le top 5 serait l’occasion pour le club de l’Essonne de s’affirmer face à son rival et voisin du Paris FC. Cela viendrait surtout récompenser les investissements de son président Pascal Bovis, qui était d’ailleurs monté au créneau pour dénoncer la répartition différenciée de l’aide accordée par la LFP aux clubs de D1.
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Girondins Bordeaux : direction la Ligue des Champions ?
Demi-finalistes de Coupe de France et troisièmes de D1 l’an passé, les Girondines ont réalisé une saison de haute volée sous la direction Pedro Martinez Losa. Pour sa première année en Gironde, le technicien espagnol, passé par Arsenal et le Rayo Vallecano, a séduit les observateurs de la D1 en proposant chaque week-end un jeu alléchant. Il faut dire que depuis leur montée en 2016, les Girondins ont su mettre les moyens pour construire une équipe capable de jouer les premier rôles. Avec un groupe où figuraient entre autres Estelle Cascarino, Vanessa Gilles, Ines Jaurena, Charlotte Bilbault, Claire Lavogez, Viviane Asseyi, Ouleymata Sarr et Khadija Shaw, Bordeaux avait des arguments à faire valoir. La force de Pedro Martinez Losa a été de réussir à tirer partie de tous ses talents pour mener les Girondines à leur premier podium en D1.
Cette saison, les Girondines auront à coeur d’obtenir un nouveau podium, d’autant plus que la troisième place sera qualificative pour l’édition 2021-2022 de la Ligue des Champions. Pour enfin disputer l’Europe, Bordeaux pourra encore s’appuyer sur un effectif de qualité. Certes Viviane Asseyi (Bayern Munich), ne portera plus le maillot au scapulaire, pourtant les Girondines ressortent renforcées de ce mercato estival. En enregistrant les arrivées notamment d’Eve Perisset (Paris SG), Elena Linari (Atletico Madrid), Ella Palis (Guingamp), Darian Jenkins (OL Reign) ou encore Katja Snoeijs (PSV), buteuse face au PSG en demi-finale de Coupe de France, Bordeaux s’affirme comme prétendant au podium et à l’Europe. A quatres points seulement du Paris SG, deuxième, à l’arrêt de la D1, le FCGB semble même en mesure de titiller l’éternel dauphin des Lyonnaises.
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GPSO 92 Issy : attention à l’ascenseur
Après avoir survolé sa poule de D2 la saison dernière, le GPSO 92 Issy a logiquement été promu en D1 pour la troisième fois de son histoire, malgré l’arrêt prématuré des compétitions. Dominatrices l’an passé avec 13 victoires en 16 journées de D2, les Isséennes feront néanmoins face à une toute autre adversité dans l’élite. En effet, si le niveau global de la D2 augmente d’année en année, l’écart est de plus en plus resserré entre les équipes de D1 et la marche à franchir reste haute pour les promus. Alors qu’en bas de tableau généralement, entre quatre et cinq équipes se livrent une lutte acharnée pour le maintien, le GPSO 92 devrait faire partie de celles-ci. Le club francilien fait figure de véritable petit poucet et aura pour seul objectif que de se maintenir dans l’élite. Pour cela, Yacine Guesmia souhaite sans doute conserver une dynamique positive dans la lancée de la montée. Il a donc choisi de faire confiance à la majeure partie du groupe promu dans l’élite.
Ce groupe a simplement été renforcé par les arrivées de Pauline Moitrel (Reims) dans les buts, de Celya Barclais (Paris FC) en défense, Kayla Mills (Thonon-Evian) et Mélanie Carvalho (Paris FC) au milieu, Salma Zemzem (Saint-Maur), Roselord Borgella (Maccabi Kishronot) et Julie Rabanne (FC Fleury 91) devant. Côté départ, si Pauline Dhaeyer a rejoint Nantes, c’est principalement l’absence de l’expérimentée milieu de terrain Salma Amani, partie à Dijon, qui risque de se faire sentir. Malgré ces renforts, Issy, qui disposait déjà d’un effectif réduit en D2, semble encore manquer de profondeur de banc en défense et au milieu. Si le onze titulaire a les moyens de déstabiliser plus d’une équipe en D1, le GPSO 92 pourrait connaître quelques difficultés en cas de blessures ou de suspensions de ses joueuses cadres. Bien que la plupart des observateurs de la D1 voient Issy redescendre immédiatement, les Chouettes espèrent bien surprendre et éviter de faire l’ascenseur comme lors de leurs deux premières saisons dans l’élite (2012-2013, 2014-2015). Si leur préparation s’est globalement bien déroulée (4 victoires en 6 rencontres, contre Nancy, Orléans, le Standard de Liège et la VGA Saint-Maur), leur lourde défaite 6-3 face à l’AS Saint-Etienne, pensionnaire de D2, à une semaine de la reprise, ne les a certainement pas rassurées. Avec une première journée où elles accueilleront Le Havre, concurrent direct pour le maintien, les Isséennes n’auront pas le droit à l’erreur et devront d’entrée prendre des points.