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Demis | ENG – USA | 02 JUILLET | 21H00

Par 02/07/2019 23:00 mai 8th, 2020 No Comments

Avant-match

Une finale avant l’heure ?

Après l’élimination des Bleues par les Stars and Stripes (2-1) en quart de finale vendredi dernier, c’est vers les Anglaises que se tournent tous les regards. Leurs voisines d’outre-Manche réussiront-elles là où les tricolores ont échoué et élimineront-elles l’armada américaine ?

Celles que tout le monde veut voir échouer…

Triples championnes du Monde et tenantes du titre, celles qui ont un banc de remplaçantes si profond qu’elles se ventent d’avoir “la première et la deuxième équipe du monde” ont démarré ce Mondial sur un sans-faute (13-0, 3-0, 2-0) dans le groupe F.

Menées par leurs trio star de capitaines Carli LloydMegan Rapinoe (décisive en huitièmes et quarts de finale) et Alex Morgan (auteure de 5 buts contre la Thaïlande) les Américaines sont les grandes favorites du Mondial. Pourtant, pour ce match, la partie s’annonce plus compliquée qu’à l’accoutumée.

Jusqu’en huitièmes de finale, les Stars and Stripes semblaient invincibles et la route vers un quatrième trophée semblait toute tracée, comme une autoroute sans péage. Pourtant, dès la phase à élimination directe, l’équipe de Jill Ellis a fait face à des difficultés méconnues jusque-là.
D’abord contre l’Espagne avec premier but concédé, des difficultés à mettre en place un jeu propre et ordonné, et les premières faiblesses défensives. A cela s’ajoute une victoire in extremis obtenue à la 76ème minute grâce à un penalty généreusement accordé et transformé par Megan Rapinoe. Face à une équipe faisait partie des outsiders du tournoi, la sélection à la « bannière étoilée » aura éprouvé bon nombre de difficultés.

Quelques carences confirmées en quarts de finale face à la nation hôte de la compétition, qui s’est accaparée la possession du ballon en seconde mi-temps, s’est procuré de nombreuses occasions. Malgré tout, bien plus réaliste, juste techniquement, solide physiquement et mentalement, l’USWNT (United States Women National Team) a décroché son billet pour Lyon aux dépens d’une formation locale bien trop naïve et inconstantes.

Malgré tout, les failles américaines ont été exposées au grand jour et c’est à présent entre les crampons des Anglaises que repose la responsabilité d’éliminer les championnes du Monde 2015.

Celles sur qui tout le monde compte

Les Three Lionnesses faisaient d’emblée partie des favorites du Mondial, mais de nombreux observateurs émettaient des réserves quant à leur capacité à rivaliser avec les meilleures sélections.
Elles ont pourtant brillé par leur constance, un jeu presque sans déchets et leur force physique et mentale à toute épreuve, qui présagent une nouvelle performance pour le match contre les tenantes du titre.  Après leur éclatante victoire en quarts contre la Norvège (3-0) durant laquelle elles ont une nouvelle fois fait preuve d’abnégation, les Anglaises rêvent de gravir une nouvelle marche.

Emmenées par la buteuse Ellen White, la virevoltante ailière Nikita Parris et protégées en défénse par la Lucy Bronze et la capitaine Steph Houghton, les joueuses de Phil Neville disposent d’un effectif homogène et complet. L’ensemble des joueuses évoluent dans les plus grandes clubs européens (Manchester, Chelsea, Arsenal, Lyon, etc…) et outre-Atlantique (Seattle Reign FC, Houston Dash, etc…) et sont habituées aux rencontres de  haut niveau.

S’il est vrai que leurs adversaires lors de la phase de poule et en huitièmes de finale (Cameroun) n’étaient pas d’un niveau comparable au leur, elles ont malgré tout réussi ne pas se laisser surprendre par l’Argentine et l’Ecosse qui évoluaient au-delà du niveau attendu initialement, à bloquer le jeu des Japonaises (vice-championnes du monde), et à garder leur sérénité face à la tension qui semblait animer les Camerounaises.

Contre la Norvège, elles ont affirmé leur supériorité, face à une équipe bien plus robuste (3-0). A l’inverse des Françaises, les Anglaises ont remporté l’ensemble de leurs matchs sans trop de difficultés et ont fait preuve de maîtrise technique dans le jeu qui pourrait être dangereuse pour les Etasuniennes.

Un match “à domicile”

Cette demi-finale lyonnaise sonnera comme une rencontre à domicile pour certaines joueuses dont Lucy Bronze qui évolue à l’Olympique Lyonnais depuis l’intersaison 2017. Côté américain, plusieurs stars ont également réalisé un bref passage dans le club six fois champion d’Europe, au cours des saisons précédentes : Alex Morgan (2017) et Megan Rapinoe (2014).
Il s’agira donc pour elles d’un match en terrain connu, bien que les lyonnaises évoluent habituellement sur l’un des terrains annexes du stade flambant neuf.

Bronze a d’ores et déjà reçu le soutien de certaines de ses coéquipières en club comme Amandine Henry ou encore Eugénie le Sommer, qui attendent sans doute avec impatience que leur amie réussissent là où elles ont échoué : éliminer les Américaines.

Nikita Parris, quant à elle, découvrira le stade dans lequel elle aura la chance d’évoluer à certaines occasions, sous ses nouvelles couleurs rhodaniennes.

Le pronostic de la rédaction :

Angleterre 2-1 Etats-Unis

Informations pratiques :

Mardi 2 juillet à 21h, Groupama Stadium (Lyon)
Diffusion : Canal + et TF1

Après-match

Les Américaines accrochées mais finalistes

Le duel anglo-saxon a profité aux Stars and Stripes qui vont défendre leur titre en finale ce dimanche. On s’attendait à de nombreuses occasions de la part de deux équipes, habituellement très portées sur l’offensive. Pourtant, les Anglaises ne sont pas parvenues à mettre à mal le dispositif tactique de Jill Ellis, battues 2-1.

Un début de match sur les chapeaux de roues

Les deux sélections, impressionnantes par leur efficacité offensive depuis le début de la compétition, l’ont encore démontré par un festival d’occasions en début de rencontre. Dès la cinquième minute, Rose Lavelle fait une percée dans la défense des Lionnesses avant de tenter sa chance face à la gardienne Carly Telford qui repousse d’une main ferme. Quelques minutes plus tard, Christen Press, remplaçant Megan Rapinoe sur l’aile gauche, marque un but de la tête pour sa première titularisation lors de cette coupe du monde (10’).

La réaction anglaise ne se fait pas attendre puisque neuf minutes plus tard, Ellen White, se propulse dans la surface de réparation et inscrit un but magnifique en redirigeant du plat du pied le centre de Beth Mead. Sa reprise touche le poteau droit de Naeher qui ne peut qu’accompagner le ballon du regard. C’est le sixième but en cinq match pour l’attaquante anglaise, redoutable devant les cages.

Les Anglaises sont parvenues à faire ce que les françaises ont échoué tout au long de leur quart de finale : rapidement recoller au score et relancer le match. C’était sans compter la capitaine américaine, Alex Morgan, qui vient doucher les espoirs anglais par un deuxième but à la 31ème minute de jeu en reprenant un centre d’Horan de la tête. Tout comme White, elle inscrit son sixième but de la compétition. Les Lionnesses, repartent de plus belle et manquent de peu l’égalisation deux minutes plus tard mais se heurtent au bel arrêt de la gardienne américaine, Alyssa Naeher.

Le repli défensif américain

Trois buts en trente minutes, on ne pouvait que se délecter de ce beau spectacle offensif, mais c’était trop beau pour durer ! Les Américaines, à la suite du but d’Alex Morgan, ont mis en place la même stratégie de repli défensif que face à la France. Solides derrière sous la houlette de Becky Sauerbrunn, elles ont repoussé les Anglaises pendant le reste du match. Les Lionnesses ont également dû être vigilantes face aux contre-attaques des Stars and Stripes. Il en aura pourtant fallu de peu aux Anglaises pour égaliser. D’abord à la 67ème minute, lors d’une belle phase de jeu en profondeur pour Ellen White dont le but est invalidé in extremis pour hors-jeu par la VAR. Plus tard, c’est la capitaine Houghton qui peut recoller au score sur penalty suite à une faute dans la surface sur Ellen White. Becky Sauerbrunn écope d’un carton jaune à l’occasion. Le tir d’Houghton, de piètre qualité, vient se heurter à Alyssa Naeher qui devine parfaitement sa trajectoire et se couche sur le ballon (84’).

Les esprits s’échauffent en fin de match, en témoignent l’agressivité des Anglaises et de la capacité que peuvent avoir certaines Américaines à se laisser facilement tomber par terre :  Millie Bright est exclue pour un deuxième carton jaune suite à une grossière faute sur Alex Morgan (86’) et Nikita Parris écope d’un carton jaune en toute fin de partie, sûrement frustrée par l’anti-jeu des Américaines qui cherchent à gagner du temps à tout prix (95’).

En route vers la finale

Cette demi-finale est la confirmation du dispositif tactique de Jill Ellis pour affronter des équipes de haut niveau : une efficacité offensive en début de rencontre puis un repli défensif qui laisse très peu de chances à l’équipe adverse de recoller au score. Ce dispositif sera très certainement encore testé en finale et l’adversaire des américaines (les Pays-Bas ou la Suède) devra éviter d’encaisser un but en début de rencontre pour espérer l’emporter.

Informations pratiques :

Finale USA-Pays-Bas dimanche 7 juillet à 17h, Groupama Stadium (Lyon)
Diffusion : TF1 et Canal+

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