Le Président du FC FLeury 91 est 10e sur la liste de Frédéric Thiriez pour la présidence de la FFF
Numéro dix sur la liste de Frédéric Thiriez pour la présidence de la FFF, Pascal Bovis chef d’entreprise et président du FC Fleury 91 détaille le programme de la liste pour le football au féminin.
« Comment s’organise votre travail pour le développement du football féminin dans la liste?
On travaille à quatre avec Sébé Coulibaly (joueuse de D2 Yzeure), Ophélie Meilleroux (entraîneure adjointe Yzeure), Isabelle Salaun (médecin FC Nantes) et moi même. Sur une liste de douze, on est quatre à être spécialisés dans le football féminin, ce qui fait une bonne proportion.
L’un des grands axes de notre programme, c’est la création de la Ligue pour le Football Féminin (LFF). Il y a la LFP, la LFA, et maintenant il faut la LFF. C’est trop dur de faire du professionnel et de l’amateur en même temps, il faut créer une équipe qui travaille uniquement sur le football féminin.
L’organisation actuelle de la FFF pour le football féminin ne convient plus?
À la Fédération, il y a des gens qui s’en occupent mais qui font aussi autre chose, personne ne chapotte réellement en ce moment. Avec la LFF, tous les championnats féminins seraient regroupés dans un pôle complet de la FFF. Tout le monde discuterait ensemble, pros et amateurs, car on s’entend très bien. Il y aura des administratifs de la FFF, des directeurs techniques… Nous on serait là pour donner une orientation, discuter avec les clubs. On a 200 000 licenciées, alors qu’en Allemagne, ils en ont 900 000, il va falloir qu’on développe ce football féminin et qu’on se donne les moyens.
Quels moyens justement pour ce développement ?
Il faut apporter les moyens financiers pour structurer de façon efficace et fléchée cette structuration. Aujourd’hui la licence club (une aide financière versée par la FFF aux clubs s’ils respectent certains critères de développement, ndlr) est trop administrative, on voudrait qu’elle soit redirigée vers le sportif. Elle sera aussi beaucoup plus importante financièrement que ce qu’elle pèse aujourd’hui (50 000 €, ndlr) parce que ce n’est rien du tout. En Allemagne, la licence club c’est 400 000 €. On voudrait qu’elle soit de 100 000 € à 120 000 € pour la D2 et de 400 000 € à 500 000€ euros pour la D1.
« La FFF a touché des droits TV par Canal+ et ce n’est jamais arrivé au football féminin »
Qui a travaillé sur ce nouveau système de licence club?
On a fait trois mois de travail là-dessus avec les clubs et il y a un accord des amateurs et des pros sur un nouveau système. On l’a proposé à la FFF mais c’est resté lettre morte pour l’instant. Le problème aujourd’hui de la FFF, c’est qu’elle travaille dans son coin et impose les choses aux clubs. Dans le système actuel, il y a des critères incontournables à respecter pour toucher l’aide et ils sont surtout administratifs. On propose qu’il y ait une somme incontournable, et après que des bonus pour atteindre 100% de l’aide, voire plus car les bonus non récupérés par certains reviendront aux clubs qui ont rempli tous les critères. Cette typologie avantage aussi bien les pros que les amateurs, on a fait des tests. Il faudra mettre en place un audit obligatoire et sérieux organisé par la Fédération. On ne sera pas dans la sanction, mais dans l’éducatif et dans la promotion. Mais on ne donne pas l’argent comme ça, ces audits seront importants.
Vous avez le sentiment qu’il n’y a pas assez de liens entre la FFF et les clubs?
Exactement, il n’y a pas assez de liens. Par exemple, on a eu des accords pour avoir cinq remplaçants possibles. Tout le monde était d’accord, les pros et les amateurs mais la FFF a dit non. Quand le PSG gagne 4 ou 5-0, elles font rentrer deux jeunes de plus, ça donne du temps de jeu, ça repose les filles sursollicitées, c’est très bon. C’était une super bonne mesure. Pour la licence club, l’UNFP, les organismes sociaux, les pros, les amateurs étaient d’accord pour notre système, et on apprend qu’ils travaillent de leur côté, c’est dommageable. La LFF sera là pour travailler avec les clubs.
Où trouverez-vous l’argent pour votre nouveau modèle?
Pour l’instant, il faut déjà discuter du côté technique, des différents critères. On parlera de l’argent après, mais par exemple on a fait des propositions communes avec la LFP, l’AFPF et les clubs dits amateurs à la Fédération pour que les droits TV féminins soient reversés aux clubs. La FFF a touché des droits TV par Canal+ et ce n’est jamais arrivé au football féminin, c’est parti ailleurs. Ça ferait déjà 100 000 euros supplémentaires par club. Les droits TV doivent faire partie de la licence club à mon sens.
Comment voyez-vous l’évolution du marché des droits TV du football féminin ?
Il faut que les droits TV montent un peu plus, ça peut être un vrai spectacle. Il ne faut pas oublier que la différence entre le football maculin et féminin au niveau TV peut être très importante. L’activité physique d’une femme est à peu près 10 à 15% inférieure, mine de rien ça crée plus d’espaces, ça favorise le jeu. Et puis les filles n’ont pas pris la mentalité des mecs. Elles respectent l’arbitre, elles ne font pas quinze roulades.
Merci Pascal Bovis pour ton investissement !#Thiriez2021⚽️ #federonslesenergies pic.twitter.com/NWvG3pa6nS
— Frédéric Thiriez (@FThiriez) February 19, 2021
Elles sont dans l’esprit du jeu. Il y a aussi un autre public, on l’a vu pendant la Coupe du monde. C’est pas inintéressant, il y a une vraie économie qui peut se créer autour de ça. Canal+ est la chaîne historique qui a développé le football, je leur fais confiance. Il faut qu’on améliore le spectacle et le rendu.
« On veut faire passer la D1 à 14 équipes, parce qu’actuellement on n’a pas assez de matchs »
Vous évoquiez le nombre de 200 000 licenciées en France, comment le faire grandir?
Frédéric Thiriez a proposé un plan de relance pour le football amateur. L’Équipe de France ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. On a une perte de jeunes licenciées, dans des tranches d’âge importantes. Il faut se bouger. On veut donner une orientation à notre plan de relance, il ne faut pas que l’argent aille dans les équipes premières. On veut axer énormément sur la préformation U6 – U12, pour les garçons et les filles qui jouent ensemble dans ces catégories, ce qui fait d’ailleurs progresser les filles. Il faut des choses concrètes. Là, ce sera un ballon par jeune licencié. C’est très important, c’est la base du football. Ils auront tous leur ballon. Ça ne va pas servir qu’au football amateur, mais aussi aux pros. Le joueur ou la joueuse seront encore plus forts, il faut améliorer les conditions d’encadrement. Il faut former les entraîneurs dans ces catégories qui sont très importantes.
Dans votre programme, vous mentionnez aussi la nécessité de travailler avec le scolaire pour s’inspirer du modèle américain où le football féminin est intégré dans le milieu scolaire.
Il faut commencer à travailler sur d’autres modèles, via les écoles notamment. Il ne faut pas rester fermés comme on est là. On est très forts dans les équipes nationales, mais il faut travailler à d’autres niveaux.
Les débats autour des structures de championnat D1, D2, de la création d’une D2, d’un championnat de jeune reviennent souvent. Comment vous positionnez-vous?
On veut faire passer la D1 à 14 équipes, parce qu’actuellement on n’a pas assez de matchs. Cette deuxième partie de saison, c’est un “calendrier gruyère”. Il faut qu’on travaille sérieusement. Il faut moins de dates internationales où on gagne 12-0 et plus de matchs de championnats. Il y a aussi la volonté d’ouvrir la D2 aux équipes réserves comme celle de Lyon par exemple, mais aussi sur la restructuration du championnat de D2. On voulait aussi refaire une D3 pour être clair, mais on réfléchit aussi à mettre en place un championnat U23 ou U21, pour que les jeunes aient le cadre pour évoluer. Dans la vie, il faut savoir écouter et entendre les gens. Pour ce sujet, il faut travailler avec les clubs. Il y a des budgets limités, on ne pourra pas tout faire. »