
Christen Press célébrant un but – @Brad Smith – ISI Photos
Après 6 ans de négociations autour de l’« Equal Pay » (l’égalité salariale), les joueuses de l’équipe nationale américaine (USNWT) et la fédération de football des États-Unis (USSF) ont finalement trouvé un accord.
Six ans de conflit
En 2016 déjà, plusieurs joueuses de la sélection américaine avaient déposé plainte contre leur fédération pour discrimination salariale. Elles dénonçaient notamment l’écart de rémunération avec leurs homologues masculins malgré des revenus générés plus importants.
Depuis, la sélection a remporté une nouvelle Coupe du Monde, une médaille de bronze olympique, deux titres de championnes de la CONCACAF, et s’est placée trois fois la première place de la SheBelieves Cup. Mais le combat pour l’égalité salariale n’aboutissait pas pour autant.
En 2019, quelques mois avant leur participation à la Coupe du Monde, elles déposaient une nouvelle plainte contre leur fédération. De nombreux rebondissement et scandales plus tard, un premier accord semblait avoir été trouvé en 2021, portant sur les conditions de travail de la sélection. Mais l’aspect salarial n’étant toujours pas satisfaisant pour les joueuses, ces dernières ont fait appel et continuaient les négociations.
À réécouter : la chronique #Metemps de Entre les lignes (ép.5)
Quelques mois plus tard, la présidente de l’USSF annonçait vouloir conclure un accord sur l’égalité salariale et rencontrer les sélections masculine et féminine pour clore les débats.
Un accord historique
Ce mardi 22 février 2022, un accord semble enfin avoir été trouvé, comme annoncé dans ce tweet de l’USSF.
U.S. Soccer and @USWNT are proudly standing together in a shared commitment to advancing equality in soccer. pic.twitter.com/Sp8q7NY0Up
— U.S. Soccer (@ussoccer) February 22, 2022
Déclaration conjointe de l’US Soccer et des joueuses de l’USWNT sur l’accord :
Nous sommesheureux d’annoncer que, dépendemment des négociations sur un nouvel accord collectif, nous aurons résolu notre long désaccord sur l’égalité salariale et nous tenons fièrement ensemble dans un engagement pour faire avancer l’égalité dans le football.
Arriver à ce jour n’a pas été facile. Les joueuses de l’équipe nationale des États-Unis ont accompli un succès sans précédent en tentant d’atteindre l’égalité salariale pour elles-mêmes ainsi que les futures athlètes.
Aujourd’hui, nous reconnaissons l’héritage des précédentes leaders de l’USWNT, qui ont aidé à rendre ce jour possible, ainsi que toutes les femmes et filles qui suivront. Ensemble, nous leur dédions ce moment.
Nous avons hâte de continuer à travailler ensemble pour faire grandir le football féminin et évoluer les opportunités pour les jeunes filles et femmes aux États-Unis et autour du globe.
Ce nouvel accord met enfin en place des mesures sur l’égalité salariale convenant à la fédération comme aux joueuses. L’USSF s’engage à verser un total de 24 millions de dollars aux joueuses et d’aligner les nouveaux bonus sur ceux des hommes :
- Une douzaine de joueuses en exercice et retraitées se partageront 22 millions de dollars en compensation des écarts antérieurs, soit un tiers du montant initialement réclamé.
- Un fond de 2 millions de dollars sera mis en place pour aider les joueuses dans leur transition d’après-carrière et au développement du sport féminin en général.
- Les négociations salariales seront à présent négociées conjointement par les syndicats des sélections féminine et masculine avec l’USSF. L’objectif : assurer un taux salarial égal entre les deux équipes
Megan Rapinoe, a déclaré au sujet de cet accord : « On ne peut pas retourner en arrière et défaite les injustices qui nous ont été faites […] La seule justice qui ressort de tout cela est qu’on sache que rien de tel n’aura plus jamais lieu et qu’on peut aller de l’avant. »
Sa coéquipière, Alex Morgan, complétait en qualifiant ce moment de « monumental pas en avant, qui nous fait sentir respectées et soude les liens que nous avons avec US Soccer (USSF, ndlr). »
La présidente de la fédération, Cindy Cone, a quant à elle déclaré « Ce n’est qu’un pas vers la reconstruction de la relation que nous avons avec l’équipe féminine […] Maintenant on peut se concentrer sur d’autres choses, principalement sur le développement du jeu à tous les niveaux et des opportunités pour les filles et les femmes. »