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Euro 2022 : quel visage pour l’équipe de France ?

Par 27/06/2020 10:30 juin 28th, 2020 No Comments
Bleues 2019 joie
© Manu Cahu
Après l’annonce du report de l’Euro féminin en 2022, les Françaises ont désormais deux ans pour préparer la compétition. Une longue période qui pourrait amener quelques changements dans le groupe.

Qui fera partie du groupe des Bleues pour l’Euro féminin 2022 ? Ce qui est sûr, c’est qu’il risque d’y avoir des changements avant le début de la compétition : « Trois ans entre deux compétitions internationales, c’est long et les cartes seront forcément rebattues », a d’ailleurs déclaré Corinne Diacre, sélectionneure de l’équipe de France. Après la Coupe du Monde l’été dernier, les matches de qualification à l’Euro et le tournoi de France, plusieurs joueuses ont déjà quasiment gagné leur place pour la compétition européenne et font partie du noyau de l’équipe. Ainsi bon nombre de Lyonnaises et Parisiennes feront sans doute partie du voyage, sauf blessures majeures.

Concernant le milieu de terrain français, une bataille pourrait se jouer dans les mois à venir. Si certaines joueuses sont déjà titulaires indiscutables, comme Amandine Henry, d’autres sont en passe de le devenir, notamment Grace Geyoro ou même Viviane Asseyi, qui a rendu une belle copie au poste de relayeuse lors de la première sortie du Tournoi de France contre le Canada. A moins que des concurrentes se réveillent. Après dix années passées à Montpellier, Sandie Toletti a décidé de se challenger en partant à Levante en Espagne, troisième de Liga cette saison. La joueuse de 24 ans, qui n’a que 13 sélections en Bleue, estime d’ailleurs que « le groupe de la sélectionneure (Corinne Diacre, NDLR) est bien en place actuellement mais que les portes ne sont pas fermées. » Ce nouveau défi en Espagne pourrait donc lui permettre de gagner des points et une potentielle place dans le groupe tricolore. Malgré des performances régulières avec le FC Barcelone, Kheira Hamraoui ne semble pas rentrer dans les petits papiers de la sélectionneuse. 

En défense, le duo Wendie Renard et Griedge Mbock Bathy sera dur à concurrencer. Numéro 3 dans la hiérarchie, Aissatou Tounkara pourrait avoir une chance d’être titulaire en continuant de performer avec l’Atlético Madrid en Espagne. Mais elle pourrait surtout avoir une opportunité si l’une des deux défenseures tricolores actuelles connaît une baisse de forme dans les prochains mois. Chez les buteuses, la place de numéro 9 se jouera certainement entre Valérie Gauvin et Marie-Antoinette Katoto. Tout dépendra du système choisi par Corinne Diacre, qui les avait alignées ensembles lors du dernier match des Bleues face aux Pays-Bas. Si l’attaquante montpelliéraine prend l’avantage sur son homologue grâce à son jeu en pivot et de tête, la Parisienne pourrait faire la différence sur le côté technique.

Un an de plus pour gagner sa place

Lors des derniers rassemblements de l’équipe de France, certaines joueuses n’ont pas fait l’unanimité et pourraient perdre leur place chez les Bleues dans les prochains mois. Appelée lors du dernier rassemblement tricolore, Kenza Dali ne s’est pas vraiment démarquée de ses partenaires du milieu de terrain. Après plusieurs blessures, dont une qui l’a privée de la Coupe du Monde en France, elle est désormais concentrée sur l’Euro à venir. L’été dernier elle a décidé de relever un nouveau défi en rejoignant le club de West Ham en Angleterre. Si son équipe, huitième cette saison, n’a pas brillé, la Française s’est quand même fait remarquer individuellement en remportant plusieurs prix dont celui de meilleure buteuse du club. Sa polyvalence sur le terrain pourrait lui faire gagner des points mais ce sont surtout ses futures performances dans le championnat anglais et aux prochains rassemblements en équipe de France qui décideront quant à sa présence à l’Euro…

« Quand tu as goûté à l’équipe de France, tu as envie d’y retourner. À moi de me concentrer sur mes performances en club, si je suis efficace il y aura plus de chance pour que je sois sélectionnée »

Si Estelle Cascarino a été convoquée lors du Tournoi de France en mars dernier, la Girondine n’a pas eu la chance de se montrer sur le terrain puisqu’elle n’a joué aucune minute lors de la compétition. Recrutée par Bordeaux comme latérale droite, elle joue désormais dans l’axe et sa polyvalence en défense pourrait plaire à Corinne Diacre. Il lui reste donc deux ans pour prouver avec Bordeaux qu’elle mérite sa place en A. « Quand tu as goûté à l’équipe de France, tu as envie d’y retourner. À moi de me concentrer sur mes performances en club, si je suis efficace il y aura plus de chance pour que je sois sélectionnée », affirmait-elle fin 2019.

Après presque deux ans d’absence chez les Bleues alors qu’elle faisait partie des indiscutables des premiers groupes de Diacre, Ouleymata Sarr a fait son grand retour lors du Tournoi de France. Si la joueuse de Bordeaux a eu du mal à se montrer en première partie de saison à cause d’une blessure à la cheville, elle a su revenir forte dès janvier ce qui a beaucoup plu au directeur technique des Girondins Ulrich Ramé. « Il y a un a un aspect mental chez elle qui est très fort. Elle a envie d’apprendre, elle est perfectionniste », nous avait-il expliqué. Même si quelques minutes de temps jeu lors de la compétition amicale lui ont permis de gagner des points, la Girondine de 24 ans devra redoubler d’efforts la saison prochaine pour s’inscrire durablement dans le groupe France.

À droite, Marion Torrent et Ève Périsset ont aussi beaucoup à prouver. En effet, les deux latérales n’ont pas entièrement convaincu ni lors du Mondial 2019, ni lors des derniers rassemblements. Si la Montpelliéraine a semblé un peu en dessous de ses coéquipières, la défenseure parisienne, désormais Girondine, a, elle, du mal à s’installer durablement en Bleues. Aucune n’étant titulaire indiscutable pour le moment, elles devront batailler pour doubler la concurrence. 

Et en voilà une qui pourrait justement leur faire de l’ombre : Bénédicte Simon. Avec une seule saison de D1 à son actif à Reims, la latérale droite de 23 ans vient de signer un contrat trois ans au Paris Saint-Germain et ses performances seront à suivre dès la reprise du championnat. Aussi capable de jouer au milieu de terrain, sa polyvalence pourrait bien lui permettre d’accéder à l’équipe de France. 

De jeunes pépites à l’affût d’une place en A

Avec deux titres en Ligue des champions et trois championnats de France sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais, sans oublier un Euro U19 chez les Bleues, Selma Bacha (19 ans) possède déjà un beau palmarès. Ses aptitudes techniques et physiques, son mental et son caractère lui ont permis de s’imposer dans le couloir gauche lyonnais cette saison. Pour beaucoup, elle fera partie du groupe tricolore pour l’Euro 2022, comme l’a affirmé Sonia Bombastor en mai dernier : « Ce report de l’Euro lui donne du temps pour se montrer. Ca se fera prochainement, j’en suis convaincue. » Toutefois, avec l’arrivée de Sakina Karchaoui à l’OL, Selma Bacha pourrait voir son temps de jeu réduit en club la saison prochaine et ses chances en équipe de France amputées. 

Perle Morroni pourrait d’ailleurs profiter de cette situation pour gagner du temps de jeu sous le maillot bleu. En effet, la jeune latérale gauche parisienne a déjà réussi à convaincre Corinne Diacre cette saison. Appelée plusieurs fois dans le groupe tricolore, elle a joué son premier match en A contre le Brésil lors du Tournoi de France. Mais si elle réalise de bonnes prestations au Paris Saint-Germain, sa place et son temps de jeu ne sont pas assurés avec la concurrence de la Canadienne, Ashley Lawrence. Autre joueuse ayant fêté sa première sélection après la Coupe du monde : Elisa De Almeida. La joueuse de 22 ans vient de conclure une bonne première saison à Montpellier. C’est désormais à elle de confirmer en club l’année prochaine pour s’inscrire durablement en Bleue.

En attaque, championne d’Europe U19, Naomi Feller a récemment été prêtée à l’Olympique Lyonnais par le Stade de Reims. À seulement 18 ans, si l’OL lève son option d’achat, la jeune Rémoise évoluera parmi les meilleures joueuses du championnat français et pourra goûter à la Ligue des champions. Alors qu’elle a brillé dans les sélections jeunes, sa place dans le groupe de Corinne Diacre dépendra de ses performances dans le Rhône où la concurrence fait rage en attaque.

Avec six points en deux journées, les Bleues sont actuellement troisièmes de leur groupe de qualification pour l’Euro (ndlr: l’Autriche est en tête avec deux matches de plus, suivie par la Serbie). Privées de matches internationaux ces derniers mois en raison de l’épidémie de Covid-19, les joueuses de Corinne Diacre seront de retour sur les terrains les 18 et 22 septembre prochains pour les qualifications à l’Euro, avec peut-être quelques surprises dans la liste…

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