Avant-match
Etats-Unis – Pays-Bas : la guerre de l’étoile
Au terme d’un mois de compétition internationale, les championnes du monde et les championnes d’Europe en titre se retrouvent en finale de la coupe du Monde. Un duel au sommet et une étoile en jeu.
Le parcours sans faute des Etats-Unis
Les joueuses de Jill Ellis se savaient attendues, et elles n’ont pas déçu. Les Stars and Stripes ont remporté l’intégralité de leurs matchs en inscrivant 24 buts (dont 13 lors du match fleuve face à la modeste équipe de Thaïlande) et en encaissant seulement 3 buts. Après leur échec prématuré aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, toujours dans les esprits, les étasuniennes auront à cœur d’aller chercher une quatrième étoile, la deuxième consécutive.
Portées par une Megan Rapinoe de gala depuis le début de la phase couperet, l’équipe américaine a démontré tout au long du tournoi qu’il s’agissait d’une équipe complète. Peu importe l’équipe de départ alignée, le niveau global de l’équipe n’a jamais réellement été impacté par les changements avec son effectif aussi pléthorique que qualitatif.
Parfois mise à mal, notamment contre l’Espagne et dans une certaine mesure en seconde période de la rencontre l’opposant à la France, l’USWNT (United States Women National Team) a toujours conservé une relative sérénité dans son jeu, lui permettant de gérer ses temps faibles.
Les Pays-Bas bousculés mais toujours à flots
Premières du groupe E, qui comprenait le Cameroun, la Nouvelle-Zélande et le Canada, les Oranje ont bien souffert depuis le début de la phase à élimination directe. Face au Japon, à l’Italie et à la Suède, les néerlandaises sont parvenues à franchir chaque étape de justesse.
En demi-finale, Vivianne Miedema et ses coéquipières ont longtemps été dominées par une équipe de Suède supérieure dans l’engagement et dans le jeu. Opportunistes, elles ont su convertir les quelques occasions créées pour décrocher un second billet pour Lyon. Emmenées en prolongations par la Suède, avec un jour en moins de récupération, les joueuses de Sari Van Veenendal auront-elles suffisamment de fraîcheur physique pour faire face à l’armada américaine ?
Deux joueuses dans le match : Rapinoe et Van De Sanden, aux bons souvenir de Lyon
Si Megan Rapinoe et Shanice Van De Sanden ont un point en commun, il ne s’agit pas nécessairement de leurs coupes de cheveux excentriques. Toutes deux ont déjà évolué à l’Olympique Lyonnais. Si Van de Sanden connaît bien l’antre du Groupama Stadium puisqu’elle y évolue occasionnellement depuis deux saisons, Megan Rapinoe, qui évoluait avec les sextuples championnes d’Europe en 2013-2014 a surtout connu l’ancien stade de Gerland.
Fraîchement âgée de 34 ans vendredi dernier, la joueuse FC Reign de Seattle semble être au sommet de son art. Elue joueuse du match en huitième et quarts de finale, elle a véritablement porté sa sélection sur ses épaules. Absente contre l’Angleterre, visiblement touchée aux l’ischio-jambiers, elle pourrait bien être alignée d’entrée face aux Bataves, peut-être pour son dernier match en Coupe du Monde.
Côté adverse, Van De Sanden, peu en vue lors des matchs contre l’Italie et la Suède, pourrait tout de même être l’une des grandes artisanes de ce match, soutenue par une marée Oranje attendue en nombre dans la vallée du Rhône.
Pronostic de la rédaction : Etats-Unis 3 – 1 Pays-Bas
Informations pratiques :
Dimanche 7 juillet à 17h, Groupama Stadium (Lyon)
Diffusion : TF1 et Canal+
Après-match
Quatrième étoile pour les Américaines !
Dimanche soir, les Américaines ont remporté leur quatrième Coupe du monde au stade de Lyon, après leur victoire 2-0 face aux Pays Bas !
Aux Pays-Bas, il y avait près 5,48 millions de spectateurs. Il s’agit du match le plus regardé depuis la Coupe du monde masculine en 2014.
Un match palpitant !
Le début du match était particulièrement équilibré. Après les déclarations que l’on a pu lire dans les différents médias telles que « les Pays-Bas jouent pour la deuxième place », une première mi-temps sans but américain a surpris tout le monde. Pendant la majeure partie de la première mi-temps, les Oranjeleeuwinnen de Sarina Wiegman ont défendu solidement et ont su neutraliser le pressing américain. Cela a nécessité beaucoup d’arrêts, par moment spectaculaires, de la gardienne pour repousser les tentatives de Julie Ertz, Sam Mewis et Alex Morgan.
L’impressionnante solidité américaine
Les Néerlandaises ont également eu quelques occasions à proximité des buts, mais les défenseures américaines ont laissé trop peu d’espace pour les frappes de Vivianne Miedema ou de Sherida Spitse. Le tournant du match est survenu sur une décision de la VAR, et l’octroi d’un penalty aux Américaines. Rapinoe a transformé le penalty obtenu avec la précision qu’elle a montré tout au long de cette Coupe du Monde. Quelques minutes après, le break du 2-0 a été fait par Rose Lavelle, inscrivant ainsi sa troisième réalisation du tournoi. Après cela, les Etats-Unis ont vraiment dominé, avec des attaquantes Américaines au meilleur de leur forme, face à des Pays-Bas qui n’arrivaient plus à se procurer des occasions.
Une victoire politique ?
A la fin de la rencontre, lorsque le Président de la FIFA, Gianni Infantino, et Emmanual Macron ont remis le trophée aux Américaines, les tribunes résonnèrent d’un « Equal Pay ! », faisant référence à la pression croissante pour un salaire égal entre femmes et hommes dans le monde du foot. Cela est un pas de plus en direction de la réduction de la différence de prime pour les vainqueurs de la Coupe du Monde par la FIFA : aujourd’hui, 400 millions de dollars pour les hommes contre 30 millions de dollars pour les femmes.
Le favori a gagné, néanmoins les Néerlandaises étaient fières d’être allés jusqu’en finale et d’avoir su faire face dignement à la meilleure équipe du monde. Enfin, il y a eu des gagnantes des deux côtés et notamment les deux capitaines. La gardienne néerlandaise Sari van Veenendaal – qui en ce moment n’a pas d’équipe – a reçu le Gant d’or pour ses performances lors des matches contre les Etats-Unis et la Suède. L’attaquante Megan Rapinoe, héroïne des médias américains et l’un des principaux piliers de l’équipe durant le tournoi, a gagné la Chaussure d’or et la Ballon d’or.
C’est donc sur ce succès prévisible des Américaines que se termine ce mondial français haut en couleurs !