©Inès Roy-Lewanowicz
À la suite de la pandémie de coronavirus, la capitaine du Paris FC s’est confiée au quotidien Libération et se dit malgré tout optimiste pour le futur.
Déjà en perte de vitesse, la vague de médiatisation du football féminin née pendant la Coupe du Monde 2019 a subi un coup d’arrêt bien brusque en ce début d’année. La pandémie mondiale de la COVID-19 ces derniers mois a arrêté toutes les compétitions en cours, remettant en cause l’essor du football féminin.
La pandémie va au-delà du football
Gaëtane Thiney explique que, si le football a certes été touché, cela a été le cas d’activités à très large échelle : « Non, je ne m’inquiète pas parce que ce problème de pandémie touche beaucoup de personnes, au-delà du sport. Il y a des priorités. » La vie ayant progressivement repris son cours, le football a lui aussi redémarré. La Bleue aux 163 sélections regarde vers l’avant : « S’il y a des impacts, on le verra plus tard mais pour l’instant déjà, nous, en tant que joueuses et sportives, on a la possibilité de reprendre l’entraînement avec en ligne de mire la reprise du championnat, en septembre. »
Le prochain Euro féminin, prévu en 2021, a été reporté en 2022 suite au décalage d’un an de l’Euro 2020 masculin. Alors que certains y voient une moindre importance accordée aux compétitions féminines par rapport à leurs équivalents masculins, elle répond : « Il n’y a rien de négatif. Il y a une adaptation d’un système en fonction d’une crise. Il était évident que l’Euro allait être reporté puisque les Jeux Olympiques l’ont été. Ça suit une logique implacable. »
Les sponsors restent fidèles
Bien que les choses tournent au ralenti par rapport à la normale, les investissements nécessaires au développement du football féminin français seront quand même effectués. « Il faut que les institutions réfléchissent à une vision sur les quatre, cinq ans à venir, afin d’apporter le meilleur encadrement possible. De meilleures structures pour qu’aujourd’hui, une petite fille ou une femme à très haut niveau puisse évoluer dans les meilleures conditions. » conseille Thiney, avant de confirmer : « La Fédération n’a pas perdu ses sponsors, la D1 féminine a toujours les droits télé avec Canal+, donc je n’ai pas l’impression que les impacts soient considérables. »
Quant à l’inégalité entre le football féminin et masculin, la joueuse du Paris FC l’admet, tout en expliquant qu’on ne peut pas s’arrêter à une vision aussi simpliste : « Aujourd’hui, il y a des écarts importants entre le football masculin et toutes les autres disciplines, féminines et masculines. C’est le sport le plus populaire au monde. » L’inégalité entre les femmes et les hommes dans ce sport est, selon elle, surtout due au fait que « le football masculin a quarante ans d’histoire de plus que le football féminin – même si le foot féminin commence à grappiller. Il y a des inégalités oui, mais elles sont presque logiques au regard de l’histoire et de l’économie. » Enfin, elle déclare qu’il ne s’agit pas seulement d’une question de somme d’argent investi mais également de la façon dont celui-ci est utilisé : « Demain, même si on donnait un milliard d’euros au football féminin, il faudrait quand même y réfléchir pour que les choses soient durables. »
Une note positive pour terminer
En dépit d’une année morose jusqu’ici, une chose est sûre, Gaëtane Thiney est heureuse de retrouver ses coéquipières et de pouvoir rejouer au football : « On est très motivées après cette période assez “incroyable” à vivre. »
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