©Glasgow City
Vendredi 21 août, à Saint Sébastien en Espagne, Glasgow City disputera le deuxième quart de finale de Ligue des Champions de son histoire face à Wolfsburg. Une rencontre historique que ce grand nom du football écossais aborde sans complexe dans un statut de petit poucet.
Créée en 1998, le Glasgow City Ladies Football Club compte à son actif 14 titres de champion d’Ecosse en 22 ans d’existence ce qui en fait le club le plus titré d’Ecosse.
Un club ambitieux qui grandit dans l’ombre des Rangers et du Celtic
Ce palmarès impressionnant, Glasgow City l’a construit dans l’ombre des deux grands noms du football écossais et de la ville de Glasgow, le Celtic et les Rangers. En effet, à l’inverse de ces deux voisins, le club de Glasgow City demeure 100 % féminin et reste par conséquent moins médiatisé malgré l’accumulation des titres. D’ailleurs, si le Celtic et les Rangers brillent et font parler d’eux grâce à leurs équipes masculines, qui disputent régulièrement les Coupes d’Europe, ils ont longtemps délaissé le football féminin. Le Celtic a créé sa section féminine en 2007, tandis que les Rangers dispose d’une équipe féminine depuis 2008 seulement, année d’absorption du Paisley City Ladies Football Club, club de deuxième division écossaise.
En dépit de l’arrivée dans le championnat féminin de ces grands noms du football masculin écossais, Glasgow City a su s’imposer comme le véritable club féminin de la ville. A ce jour, le Celtic et les Rangers ne sont pas parvenus à détrôner leur voisin, le Celtic ne faisant mieux qu’une deuxième place en championnat en 2009 et en 2010 derrière Glasgow City. En 2009, Glasgow s’est même offert le scalp des Rangers en finale de la Coupe d’Ecosse. Toutefois, avec la participation de l’Ecosse à la première Coupe du monde féminine de son histoire l’an dernier en France, l’intérêt des Écossais pour le football féminin se veut grandissant. Les clubs professionnels écossais, tels que le Celtic, Hearts, Hibernian, Motherwell ou les Rangers, investissent ainsi davantage dans leurs sections féminines pour venir concurrencer Glasgow City au sein de la Scottish Women’s Premier League. Preuve de ces nouvelles ambitions, les Rangers ont réussi cette saison à se faire prêter Lisa Martinez, une jeune française de Montpellier, et à récupérer l’internationale écossaise Nicola Docherty, qui avait quitté les Rangers pour Glasgow City en 2012 après une saison seulement. Concurrencées, les «recordwomen» de titres en Ecosse n’en demeurent pas moins ambitieuses que leurs homologues et ont enregistré les arrivées de trois joueuses depuis le début du mois de juillet dont la défenseure capitaine de la sélection sud-africaine, Janine van Wyk.
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Un « final 8 » inespéré pour ce petit poucet européen
La participation à venir de Glasgow City au « final 8 » de la Ligue des Champions fin aôut en Espagne a certainement pesé dans le recrutement de la star sud-africaine, sachant que l’UEFA a autorisé les clubs à ajouter six recrues pour cette fin de tournoi inédite. « Je suis extrêmement enthousiaste à l’idée d’entamer ce nouveau chapitre de ma carrière dans un club de football connu pour être la meilleure équipe de la première division écossaise. Je suis impatiente de jouer la Ligue des champions et de remporter des titres. » a ainsi déclaré Janine van Wyk sur le site du club. Cette participation de Glasgow à un quart de finale européen constitue une petite surprise, le club écossais n’ayant atteint ce stade qu’à une reprise en 2015 (ndlr: quart de finale perdu 0-7 au score cumulé face au Paris Saint-Germain) malgré huit participations consécutives aux phases finales de la Ligue des Champions depuis 2011. Glasgow City aura fort à faire pour ce second quart de finale de son histoire et devra se défaire des toutes récentes championnes d’Allemagne du VfL Wolfsburg.
Si la neuvième participation consécutive aux phases finales de la Ligue des Champions fera date dans l’histoire du club écossais, les joueuses de Glasgow City ont bien failli déclarer forfait pour le tournoi en Espagne en raison de la pandémie du Covid-19. Véritable petit poucet de ce « final 8 » par rapport aux moyens des sections professionnelles de l’OL, du PSG, de l’Atlético, d’Arsenal et de Wolfsburg, Glasgow a vu sa participation sauvée de justesse grâce à la générosité d’un riche homme d’affaires écossais, James Anderson. Le philanthrope -qui avait déjà donné récemment 3 millions de livres aux 42 clubs professionnels masculins de la Ligue professionnelle écossaise (SPFL) et 250 000 livres à la Fédération écossaise pour le développement du football féminin en Ecosse- a accepté de couvrir l’intégralité des frais de déplacements des joueuses de Glasgow en Espagne. Il paiera aussi les tests obligatoires de dépistage du Covid-19 sans lesquels aucune joueuse n’est autorisée par l’UEFA à prendre part au “final 8”.
Certainement surmotivées par tant de générosité, les Ecossaises pourraient profiter du nouveau format de la Ligue des Champions et de leur statut d’outsider pour jouer sans complexe et créer la surprise en offrant au public un parcours dont les petits poucets en Coupe ont le secret. Réponse le 21 août au stade Anoeta de la Real Sociedad.