
Kadeisha Buchanan sous les couleurs lyonnaises – ©Ryszard Dreger
Arrivée en France en janvier 2017, l’internationale canadienne de 24 ans enchaîne les titularisations en l’absence de Griedge M’Bock. Près de quatre ans après son transfert à Lyon, quel bilan peut-on dresser de son aventure française ?
Un renfort de prestige
A seulement 21 ans lors de son arrivée dans l’hexagone, Kadeisha Buchanan disposait déjà d’un solide bagage footballistique derrière elle : 63 sélections en équipe nationale, des titres de meilleure joueuse de l’année 2016 du championnat universitaire américain et de meilleure jeune de la Coupe du Monde 2015, et une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de 2016.
Fraîchement diplômée de l’Université de Virginie Occidentale (WVU), la jeune pépite canadienne attire l’œil des plus grands et notamment du mastodonte européen : l’Olympique Lyonnais.
« C’était une évidence. Je terminais mon cursus universitaire et Lyon me voulait. J’avais également visité les installations du PSG mais j’avais l’impression que Lyon était au-dessus. Je savais que chaque entraînement me pousserait au-delà de mes limites » confiait-elle à nos confrères de Soccer Bible.
A peine quelques jours après l’arrivée de sa coéquipière en universitaire et compatriote Ashley Lawrence au Paris Saint-Germain, la native de Toronto signe à son tour en France, chez son plus farouche adversaire pour une durée de deux ans et demi. Un aboutissement pour le club le plus titré du football féminin, qui suivait la joueuse depuis près de deux ans. A cette époque, elle semble toute désignée comme la relève d’une Wendie Renard annoncée sur le départ.
Courtisée par des écuries étrangères, la Martiniquaise n’a à cette époque pas encore prolongé son bail avec le club de Jean-Michel Aulas. Mais deux mois plus tard, elle opte finalement pour une extension de contrat de cinq années avec son club de toujours. Une marque de confiance, qui ne fera pas les affaires de la jeune défenseure nord-américaine.
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Un bilan contrasté mais un statut d’internationale intact
Pourtant, si l’on s’en tient au palmarès, le bilan de celle qui est considérée comme le pendant défensif de Christine Sinclair est plus qu’honorable avec 11 titres cumulés : 4 Ligues de Champions (ndlr : Buchanan est la première canadienne à la remporter), 4 championnats de France, 3 coupes de France.
Mais dans les faits, barrée par l’incontournable Renard mais aussi par la pépite française Griedge M’Bock, arrivée dans le Rhône un an et demi avant elle, Buchanan a longtemps peiné à obtenir du temps de jeu et n’est titularisée qu’à six reprises en D1 pour sa première demi-saison.

Kadeisha Buchanan en sélection – ©Canada Soccer
A l’arrivée de Reynald Peydros, elle profite des choix tactiques de l’ancien joueur du FC Nantes pour augmenter son nombre d’apparitions. Résultat, 15 titularisations en D1 (sur 22 matchs) et 4 en Ligue des Champions. De belles promesses, qui la mènent à une prolongation de l’aventure lyonnaise en juin 2018 pour trois années, un an avant le terme de son bail (ndlr : Fin de contrat en 2022).
Malgré sa prolongation, Buchanan est de nouveau en difficulté lors de l’exercice 2018-2019, lors duquel elle ne cumule alors que 8 titularisations en championnat et 3 la saison suivante. Des embûches qui ne la poussent pas pour autant vers la sortie. « J’aime ces défis. Ne pas être installée dès le départ me permet de sortir de ma zone de confort. Je veux toujours me battre pour jouer, ça me permet d’avancer » confessait-t-elle.
Malgré les fluctuations de sa carrière en club, le statut d’internationale de la Torontoise est resté inchangé. Convoquée à plus de 20 reprises depuis son arrivée dans la capitale des Gaules, notamment pour la Coupe du Monde 2019, elle semble plus que jamais considérée comme une pièce majeure du dispositif canadien.
Assurer l’intérim et puis ?
Titulaire lors des six dernières rencontres de Lyon en championnat, Buchanan doit son renouveau à une blessure de M’bock au tendon d’Achille, qui l’éloigne des terrains depuis le mois de juin.
Après quatre mois d’absence, la Brestoise a repris la course la semaine dernière. Un retour qui pourrait précipiter celui de la Canadienne vers le banc des remplaçantes. Son style de jeu certes rugueux mais parfois plus brouillon et moins rigoureux tactiquement, font sans doute pencher ses entraîneurs successifs pour la redoutable paire Renard-M’Bock.
Malgré son optimisme sans faille, et à bientôt 25 ans, la défenseure est en droit d’espérer jouer plus régulièrement. En fin de saison, à une année du terme de son contrat, Buchanan aura sans doute la possibilité de trancher sur l’issue de sa carrière, à l’instar de son acolyte Shanice Van de Sanden.