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La Coupe du Monde féminine U20 : quel bilan ?

Par 05/05/2019 15:16 mai 5th, 2020 No Comments
ETTIE, ©Inès Roy-Lewanowicz
ETTIE, ©Inès Roy-Lewanowicz

A l’été 2018, la France a accueilli la coupe du monde féminine U20.
Plusieurs mois après, quel bilan faire de cette compétition?
​Reportage à Vannes, ville hôte de ce Mondial U20.

La coupe du monde U20 s’est déroulée du 5 au 24 août 2018 en Bretagne, entre les villes de Concarneau, Saint-Malo, Dinan-Léhon et Vannes. Cette dernière est la principale ville hôte, ayant accueilli dans son stade de la Rabine pas moins de 16 matchs dont les demi-finales et la finale. Véritable occasion de découvrir les joueuses de demain, ce mondial était un premier essai pour le “LOC2019” (Comité d’Organisation des deux coupes du monde) avant le grand Mondial de cet été.

Des affluences mitigées
Le véritable défi pour les organisateurs était d’attirer des spectateurs autour des matchs. S’il est vrai que généralement les équipes espoirs, y compris chez les hommes, attirent moins que les équipes A, le bilan des affluences est en demi-teinte. L’affluence moyenne était de 4500 personnes à La Rabine, stade pouvant pourtant accueillir jusqu’à 9000 personnes. Jean-Marc, volontaire logistique, souligne que parmi les spectateurs présents, une majorité connaissaient bien le football féminin, alors même que le mondial U20 devait servir à promouvoir le football féminin auprès d’un public nouveau. Néanmoins, nombre de spectateurs sont aussi venus parce qu’ils aiment avant tout le football, ce que confirme Quentin qui a assisté à plusieurs matchs du Mondial. Pour lui “ça reste du football, qu’il soit pratiqué par des femmes ou par des hommes”. Ce dernier a été conquis par cette compétition, durant laquelle il a pris “beaucoup de plaisir” et dont il “garde en souvenir la finale, qui était vraiment sportivement parlant belle à voir”. Le maire-adjoint de Vannes a, pour sa part, salué la présence à la Rabine d’un public féminin plus nombreux qu’à l’accoutumée.

Un impact positif sur la ville
Au delà des spectateurs, une compétition internationale mobilise généralement toute une ville. A Vannes, le mondial U20 a été plutôt bien reçu par les habitants. Selon le maire-adjoint en charge des sports, Michel Gillet, il n’y a pas eu “de retour négatif sur l’ensemble des segments, que ce soit de la part des commerçants alentours ou des 2 agents immergés tout au long de l’événement”. Même la FIFA a salué dans un courrier “le soutien et l’accueil extraordinaire de la ville de Vannes” d’après le maire-adjoint. D’un point de vue économique, nombreux sont ceux qui pensent que le football féminin ne génère pas assez de revenus. Or, selon la municipalité, le mondial U20 a permis une augmentation de 40 % du chiffre d’affaires pour les acteurs économiques vannetais. Michel Gillet précise que la mairie de Vannes a reçu “en héritage 30 000 € de matériels qui ont été redistribués aux associations sportives de Vannes” ainsi que “130 000 € pour la location du stade de la Rabine et du centre d’entraînement du Perenno”. Si le mondial a participé au rayonnement économique de la ville, il ne faudrait pas non plus négliger son rayonnement international. Le maire-adjoint estime que “grâce à cette coupe du monde, Vannes est entré dans le jardin du monde avec notamment la retransmission de la finale au Japon”.  Pour la ville de Vannes ce mondial U20 est une réussite.

Une organisation maîtrisée, des volontaires satisfaits
Enfin, toute compétition nécessite des bénévoles, et le mondial U20 n’a pas échappé à la règle.

Un des principaux défis était donc de trouver suffisamment de volontaires, mais surtout de les former et de les gérer pendant l’événement. Plus de 600 bénévoles ont été mobilisés. Parmi eux, Jean-Marc, 63 ans, retraité, volontaire vannetais en charge de la logistique et de la technique. Il a tenu à saluer les membres du LOC2019. Selon lui “ ils étaient très proches des bénévoles, dynamiques, et nous laissaient des libertés, mais il faut dire qu’avec les formations on était bien cadrés. Je leur mets 20/20.” Même son de cloche  chez Caroline, 35 ans, volontaire en charge des accréditations à Vannes pour qui “ce fut une aventure humaine extraordinaire.” Les deux bénévoles ont également apprécié la présence d’anciens professionnels comme Marcel Desailly, Mickael Silvestre et Marinette Pichon.
Nul doute que l’expérience des volontaires du mondial U20 a servi à préparer ceux de cet été. D’après Jean-Marc, tous les volontaires ont reçu “un questionnaire à la fin pour avoir des retours d’expérience pour s’améliorer en vue de la coupe du monde à venir”.  De même, de nombreux bénévoles du mondial U20 comme Caroline le seront de nouveau cet été.Ainsi, malgré des affluences en demi-teinte, le bilan de la coupe du monde féminine U20 est globalement très positif, celle-ci ayant permis de préparer au mieux le Mondial à venir. Quant à la promotion du football féminin, il n’y aucune raison de s’inquiéter puisque plusieurs matchs du Mondial affichent déjà complets, preuve du développement du football féminin. Michel Gillet, l’adjoint aux sports de Vannes, y voit une évolution culturelle:  “La culture du football féminin n’est pas la même que la culture du football masculin, et peut-être que les filles opèrent un virage qui va dans le bon sens”. Comme à Vannes, le spectacle cet été promet donc d’être au rendez-vous.

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