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Cette semaine, la Fédération Anglaise (The Football Association – FA) a dévoilé sa stratégie de croissance du football chez les femmes et les jeunes filles. “Inspiring Positive Change” (Inspirer le changement positif) s’articule autour de huit objectifs bien définis.
Une couronne mondiale en 2023
La principale information qui ressort de ce plan est que la FA souhaite remporter un titre majeur d’ici 2024. Les Lionesses se sont rapprochées d’un tel but par le passé, en terminant vice-championnes d’Europe en 2009 et sur la troisième marche du podium d’une Coupe du Monde en 2015, sans toutefois l’atteindre à ce jour. En accueillant les Championnats d’Europe en 2022 (ndlr, qui auraient dû avoir lieu l’été prochain mais qui ont été repoussés d’un an en raison du décalage de l’Euro masculin sur la même période), l’Angleterre dispose d’une occasion en or pour remporter un trophée à l’échelle continentale. Cependant, la directrice du football féminin de la FA, Sue Campbell, a déclaré à nos confrères de la BBC qu’il ne s’agit pas « de gagner un titre une fois. Nous voulons continuer à gagner par la suite. […] Nous voudrions réussir un excellent tournoi olympique l’année prochaine. Nous souhaiterions, évidemment, remporter l’Euro à domicile l’année suivante. Mais notre grande ambition est de gagner la Coupe du Monde 2023. »
« [Le football] peut aider à définir la place des filles et des femmes dans la société de manière générale »
Croissance de la WSL et développement de la pratique chez les jeunes
Un des autres objectifs de cette stratégie, qui s’appuie sur celle dévoilée en 2017 “Gameplan for Growth” (Plan de jeu pour la croissance), est celui d’augmenter les revenus commerciaux liés à la FA Women’s Super League. La FA souhaite que la WSL devienne une des meilleures ligues mondiales et doit, pour cela, la professionnaliser et la structurer au mieux. Mais pour que les résultats se voient au sommet de la pyramide, la FA n’en oublie pas sa fondation. Pour ce faire, elle veut s’assurer que toute fille en âge d’aller à l’école primaire puisse avoir accès au football, que ce soit à l’école ou en club, comme les garçons. Les filles doivent également pouvoir participer à des compétitions amicales, à enjeu ou d’excellence sans discrimination. « [Le football] peut aider à définir la place des filles et des femmes dans la société de manière générale », déclarait Sue Campbell, toujours à la BBC. De plus, la Fédération va activement collaborer avec les clubs afin de créer un chemin, depuis les équipes juniors jusque dans les meilleurs clubs du pays et enfin vers la sélection nationale, qui soit centré autour des intérêts des joueuses.
Contradiction sur l’arbitrage
Le dernier point de cette stratégie provoque cependant la confusion. Il y est question de « s’assurer que chaque arbitre féminine ait des opportunités d’apprentissage et de développement sur mesure, du football amateur à celui de l’élite ». Or, il n’y a pas de délai défini pour que les arbitres de WSL le soient à temps plein. Et qui dit temps partiel dit manque de revenus, les arbitres doivent donc travailler à côté et cela les empêche de se concentrer pleinement sur leur activité footballistique. La qualité de l’arbitrage en WSL (mais pas seulement) soulève pourtant des critiques justifiées actuellement. Par exemple le week-end dernier, Lucy Oliver arbitrait la rencontre entre Brighton et Everton et a montré un carton jaune à la même joueuse par deux fois mais en oubliant de l’expulser comme le veut le règlement. Le responsable de l’arbitrage à la FA, Jo Stimpson, déclarait pourtant dans les colonnes du Guardian que le professionnalisme des arbitres est bien le but recherché. Mais à ne pas évoluer en même temps que le niveau de la ligue, le niveau des arbitres risque bien d’avoir l’effet d’un boulet au pied.