
Les joueuses de Soyaux en concertation – © Manu Cahu
Vendredi 5 mars, Benoit Letapissier, président de l’ASJ Soyaux, appelait les candidats à la présidence de la FFF à échanger sur leurs engagements pour le football féminin. Le jour J, la lettre reste sans réponse de la part du président Noël Le Graët.
Les clubs amateurs dans l’incertitude
Déja plus d’un an que les clubs féminins vivent dans l’incertitude, au gré des arrêts prolongés des compétitions. Après de nombreux retournements de situations quant à la reprise de la D2, après des aides financières promises mais jamais versées et à l’approche des élections du président de la fédération française de football, les clubs et équipes féminines ont de grandes attentes envers les candidats (ndlr, élu ou réélu ce samedi 13 mars).
Dans ce contexte compliqué, le président de l’ASJ Soyaux a fait appel aux candidats aux élections pour la présidence pour échanger sur les besoins du football féminin. Si deux d’entre eux ont répondu à la lettre envoyée le 5 mars dernier, le président actuel Noël Le Graët n’a toujours pas donné de réponse.
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Une lettre en guise de sonette d’alarme
Dans ce courrier, Benoit Letapissier demande aux candidats un rendez-vous pour discuter de leur futur engagement pour le football féminin français et en particulier les clubs de D1 et de D2. Après avoir mentionné la « [formation] d’un collectif de travail » (ndlr, le collectif des 14 clubs amateurs de D1 et D2), il dresse un bilan de la situation actuelle. Il attire l’attention sur les enjeux et inégalités auxquels lui et ses pairs doivent faire face au quotidien. Parmi eux : disparités dans la répartition des moyens financiers entre hommes et femmes, exigences professionnelles envers les clubs de D1 sans les avantages inhérents à ce statut, manque de considération et régression des championnats français en comparaison avec l’étranger.
Face à ces nombreuses sources d’incertitude, le président charentais demande « des réponses, des certitudes et des engagements forts dans les années à venir ». Il soulève l’engagement des clubs pour leur discipline, historique pour certains : « Nous estimons à ce jour, que notre passé, notre histoire et notre engagement permanent pour le football féminin nous permettent et nous donnent toute légitimité pour parler avenir et engagements auprès de nos représentants ».
Indifférence de la FFF ?
Si l’appel a reçu un retour de la part de Michel Moulin et Frédéric Thiriez, aucune réponse n’a pour l’heure été délivrée par Noël Le Graët. Après requête auprès de la FFF en date du vendredi 12 mars, il s’avérerait qu’une lettre de réponse soit en cours d’envoi. Son contenu reste toutefois inconnu pour le moment.
Le temps de réaction du président actuel pose néanmoins question. Alors qu’il s’apprête à briguer un potentiel second mandat à la tête de la FFF, sa réponse tardive s’inscrit dans un contexte de défiance de la part les clubs et les joueuses. En effet, les représentants de la D2 (ndlr, à l’arrêt depuis des mois) disent faire face à un manque de considération de la part des institutions et les clubs amateurs, en difficulté financière, appellent à l’aide depuis plusieurs semaines. Pour ne rien arranger, M. Le Graët avait en plus déclaré au sujet de la relation des Bleues avec Corinne Diacre : « Elles peuvent se tirer les cheveux, ça m’est égal. ». Une déclaration qui renforce le sentiment d’inconsidération.
Une série de péripéties peu flatteuses pour le président qui, en cas de réélection, devra sans doute prouver son intérêt pour le football féminin aux acteurs de celui-ci.