Fatmire Alushi, buteuse lors de la victoire historique du PSG – ©Eurosport
Il y a bientôt six ans, le 12 novembre 2014, le Paris Saint-Germain décrochait un ticket pour les quarts de finale de Ligue des champions, aux dépens de son rival lyonnais. Récit d’un jour historique.
Le chemin des Dames
Situation inédite. En l’espace de quelques jours, l’OL et le PSG s’affrontent à trois reprises. Une fois en championnat et deux fois dans le cadre de la plus grande compétition européenne. Triple confrontation. Défaite en championnat (2-1) qui scellait pratiquement l’issue de la D1. Paris n’avait alors quasiment plus que la Ligue des champions comme titre majeur à espérer pour la saison 2014-2015.
À Charléty, lors du match aller, les rivales n’ont pu se départager. Délie, Dali et Hamraoui débutaient sur le banc au coup d’envoi. Après 20 minutes de jeu, Corinne Petit donnait l’avantage aux siennes. Au retour des vestiaires Fatmire Alushi, arrivée à l’intersaison, réduisait l’écart.
Un résultat qui peut, sur le papier, sembler intéressant pour les Parisiennes qui n’ont concédé qu’un but à domicile. Mais gagner dans le Rhône, ne serait-ce que par un but d’écart, n’est pas chose aisée. Et pour espérer l’emporter, les Parisiennes devaient se montrer bien plus offensives qu’à l’aller et s’exposer aux fulgurances adverses.
Un attaque-défense habituel, puis l’exploit
« Nous avons passé 80 minutes dans la moitié de terrain du PSG. Nous avons pris un coup de pied arrêté. Je n’ai jamais connu cela dans toute ma carrière » confessait Gérard Prêcheur, entraîneur des Fenottes, à l’issue de la rencontre.
Une déception légitime, tant les Lyonnaises semblaient avoir les clés du match en main. Mais, trop imprécises dans les vingt derniers mètres, elles ne parvenaient pas à convertir leur possession de balle.
Et c’est à dix minutes du terme de la rencontre que les débats s’accéléraient. Sur un coup-franc tiré par Kheira Hamraoui, dévié par Laura Georges, Fatmire Alushi, déjà buteuse à l’aller, se jetait sur le ballon et trompait Sarah Bouhaddi. Les derniers assauts de Lara Dickenmann, Eugénie Le Sommer, et autres Lotta Schelin n’y changent rien : l’antre de Katarzyna Kiedrzynek resta inviolable.
« Nous n’avons pas tremblé et avons été solides en défense. Ce n’est pas facile de contenir l’OL, mais les Lyonnaises ont laissé tellement de forces en première période que nous en avons profité » admettait Farid Benstiti, coach des parisiennes à l’époque.
Un passage de témoin ?
Pour la deuxième saison d’affilée, le double vainqueur de la coupe aux grandes oreilles ne dépasse pas le stade des huitièmes de finale. Eliminé l’année précédente par le Turbine Potsdam d’Ada Hegerberg, l’Olympique Lyonnais est alors en plein doute. « Coup de tonnerre », « Exploit », « Passation de pouvoir », les qualificatifs pleuvent autour de la victoire parisienne.
« Sur un match, une somme de talents peut faire la différence, mais le tournant aura lieu quand Paris sera champion, ce qui n’est pas encore, à mon avis, assuré » déclarait Jean-Michel Aulas. Si cette victoire a permis aux parisiennes de franchir un cap, en accédant in fine à la finale de la C1, le chemin à parcourir pour rattraper Lyon reste, encore aujourd’hui, relativement long.