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Les choses s’aggravent pour la sélection féminine espagnole

Par 23/09/2022 18:13 No Comments
15 joueuses de la sélection féminine espagnole ne prendront pas part au prochain rassemblement – ©SEFutbolFem
Hier soir, la Fédération espagnole (RFEF) a annoncé dans un communiqué avoir été informée par 15 joueuses de leur renonciation à leur prochaine sélection si la situation actuelle restait inchangée.

Une décision prévisible

Le football féminin espagnol traverse depuis quelques semaines une période de turbulences. Alors que la mise en place d’un championnat professionnel, dans laquelle différentes entités sont impliquées, s’avère chaotique, la sélection navigue elle aussi en eaux troubles depuis son élimination en quarts de finale de l’Euro.

Alors que le Mondial 2023 démarrera dans moins de dix mois en Océanie, le premier rassemblement de la saison 2022-2023 a été marqué par la révélation du journal El Confidencial. Le média ibérique affirmait début septembre que les joueuses auraient demandé la destitution du sélectionneur, Jorge Vilda, à la Fédération. Après cet épisode, le président de la RFEF, Luis Rubiales, avait réitéré sa confiance en son entraîneur, prolongé jusqu’en 2024 avant l’Euro.

Le point de non-retour atteint ?

Hier soir, la situation a pris un nouveau tournant. Peu après 23h, la Fédération a publié un communiqué pour indiquer qu’elle aurait reçu 15 mails de 15 joueuses différentes, dans lesquels elles manifesteraient leur mécontentement à l’égard de la situation actuelle , qui affecterait “de manière significative leur état émotionnel et leur santé”. Point d’orgue de cette correspondance, leur renoncement temporaire à la sélection espagnole, si la situation venait à ne pas évoluer.

En réponse à cet envoi, la Fédération a affirmé qu’elle n’allait “pas permettre que les joueuses remettent en question le maintien du sélectionneur et de son corps technique”, choix qui lui incombe, et qu’elle n’admettait “aucun type de pression de la part des joueuses”. Des agissements jugés “loin de l’exemplarité et des valeurs du football et du sport” par la RFEF.

Un ton cinglant

La Fédération n’a pas pris de pincettes pour analyser la situation. Dans la suite de son communiqué, elle a rappelé que “ne pas répondre à une convocation en sélection était une infraction très grave, [qui] pouvait mener à des sanctions d’entre deux et cinq ans de disqualification” mais qu’elle “n’irait pas jusqu’à cet extrême et ne mettrait pas [ces joueuses] sous pression”. Néanmoins, les 15 auteures des mails ne seront pas convoquées.

Pour finir, la RFEF a tenu à rappeler que “le présent et le futur de l’Espagne réside dans le potentiel des catégories inférieures et de joueuses qui ont été sacrées championnes du monde U20 et d’Europe U19 cet été”. Toujours selon la Fédération espagnole, cet événement “est passé d’une question sportive à une question de dignité”. Elle a par ailleurs notifié que les joueuses concernées “reviendront en sélection [que] si elles assumaient leur erreur et demandaient pardon”.

D’après plusieurs journalistes locaux, les 15 internationales en question seraient Sandra Paños, Mapi León, Patri Guijarro, Mariona Caldentey, Aitana Bonmatí, Claudia Pina (FC Barcelone), Amaiur Sarriegi, Nerea Eizagirre (Real Sociedad), Lola Gallardo (Atletico de Madrid), Ainhoa Vicente Moraza (Athletic Bilbao), Laia Aleixandri, Leila Ouahabi (Manchester City), Ona Batlle, Lucía García (Manchester United) et Andrea Pereira (Club América).

La sélection espagnole doit se retrouver à partir du 3 octobre. Durant cette trêve internationale, l’équipe de Jorge Vilda affrontera la Suède, vice-championne olympique en 2020, et les États-Unis, championne du monde en 2019. L’emblématique Megan Rapinoe a d’ores et déjà apporté son soutien aux joueuses espagnoles en déclarant être la “16e” personne à leurs côtés. Casey Stoney, coach de San Diego passé par Manchester United, a quant à elle demandé à ce que les joueuses soient “écoutées”.

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