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Les cinq finales de Coupe de France qui ont marqué l’histoire

Par 08/08/2020 09:18 No Comments
Coupe de France - ©FFF
Coupe de France – ©FFF
Ce dimanche, l’Olympique Lyonnais et le Paris-Saint-Germain s’affrontent pour la cinquième fois en finale de la Coupe de France. Alors que l’OL court après un 9ème titre, le PSG va tenter de renverser les indétrônables Lyonnaises. À l’aube de connaître les championnes de 2020, retour sur cinq finales de Coupe de France qui ont marqué l’histoire.

Celle qui a été la grande première (Toulouse FC 2 – 1 FC Lyon, 2002)

Retour 18 ans en arrière et la toute première finale de cette compétition alors créée sous le nom de Challenge de France. Inédit, ce tournoi national est le premier de la sorte pour les footballeuses françaises et oppose toutes les équipes féminines de football du pays. Par défaut, les clubs engagés dans le championnat de France y prennent part mais il en va de même pour tous les clubs régionaux volontaires. Au total, 372 équipes ont participé au coup d’envoi de cette première édition de la Coupe de France. Après s’être défaits de tous leurs adversaires, le 15 juin 2002, ce sont finalement Toulouse et Lyon qui se sont affrontés en finale devant 800 spectateurs.

© FFF – Hervé Galand

À cette époque -en 2001-2002- Toulouse dominait le football français et les Fenottes étaient encore floquées du nom de FC Lyon. Triple vainqueures du championnat de France (1999, 2000 et 2001) et demi-finalistes malheureuses de la toute première Ligue des Champions féminine quelques mois plus tôt contre Francfort, les Toulousaines étaient alors au top de leur jeu et faisaient vivre au club de la ville rose les meilleures années de son histoire. Déjà quadruple champion de France (1991, 1993, 1995 et 1998) et habitué du carré final, le FC Lyon de Farid Benstiti stagnait au pied du podium et courrait après un nouveau succès depuis quelques années.

Avant même d’entrer sur la pelouse du Parc Léon-Sausset, les Violettes avaient déjà l’ascendant psychologique sur le groupe du Rhône qu’elles avaient battu deux fois en championnat cette saison. Malgré tout, dès le début de la rencontre, ce sont les Lyonnaises qui se créaient les plus belles occasions et mettaient la pression sur la défense toulousaine. Pourtant, à quelques minutes de rentrer aux vestiaires, Lilas Traika trouvait la faille et donnait finalement l’avantage au TFC. En seconde période, de retour à l’assaut des cages du club du sud-ouest, les Lyonnaises égalisaient à la 67ème grâce à Virginie Dessalle avant que Toulouse réagisse et ne vienne définitivement sceller sa victoire avec un but de Sandrine Rouquet à la 79ème.

La ville rose remportait donc la première édition de la Coupe de France et confirmait sont statut de meilleure équipe de France. Âge d’or du club toulousain, la même année Céline Marty, Gaëlle Blouin, Élodie Woock, Sandrine Rouquet ou encore Mélanie Briche réalisaient le doublé Coupe-Championnat. Deux semaines plus tard, elles s’imposaient ainsi en championnat de France en battant Montpellier, Juvisy et encore une fois Lyon (3-0) en phase finale.

Celle qui a vu briller un club de D2 (Montpellier HSC 3 – 1 Le Mans UC, 2009)

Le 5 juin 2009, en levée de rideau du match amical masculin France-Turquie, le Mans UC n’a pas eu besoin de toucher ne serait-ce qu’un ballon pour que la soirée soit historique. Après avoir prouvé qu’il méritait sa place dans le dernier carré en éliminant avec panache le FCF Juvisy (3ème de D1) Le Mans UC était devenu le premier et dernier club de D2 à atteindre la finale de la compétition.

Face à ce « petit poucet », des Montpelliéraines en confiance qui venaient de faire le plus difficile en éliminant l’OL au tour précédent. Malgré les efforts répétés des joueuses du Mans, elles n’ont jamais vraiment réussi à mettre en difficulté les Pailladines. Dominantes et visiblement au-dessus, les doubles vainqueures de la Coupe de France (2006 et 2007) n’ont pas laissé beaucoup d’espaces ni de possibilités de s’exprimer à leur adversaire. À peine 18 minutes dans la rencontre et Marie-Laure Delie ouvrait le score et, sans réussir à marquer, les Mancelles rentraient aux vestiaires avec un but de retard. En seconde période, le MHSC creusait encore un peu plus le score avec un but de Sabrina Viguier à la 38ème avant que, dix minutes plus tard, Charlotte Lozé entérine définitivement la victoire du club du sud de la France en trouvant les filets des vices championnes de D2 pour la 3ème fois. Profitant d’un moment de relâchement des Montpelliéraines, Cindy Dufeu inscrivait son nom dans l’histoire du club du Mans en marquant un but à la 70ème minute. Une manière de conclure avec brio le parcours exceptionnel du club de D2 en Coupe de France et de récompenser les vaillants efforts des rouge et jaune tout au long de ce match. C’est sur ce score logique de 3-1 que cette finale s’est finalement achevée. 

Pour la troisième fois de son histoire -et en quatre finales disputées- Montpellier soulevait le trophée tant convoité et, bien que déçues mais sans avoir à rougir de leurs performances, les joueuses du Mans UC rentraient dans la Sarthe la tête haute, auréolées d’un titre de vice-championnes bien mérité. 

Celle qui a été la plus large victoire (Paris Saint-Germain 5 – Montpellier HSC 0, 2010)

Une soirée à oublier pour le Montpellier HSC. Le soir du 23 mai 2010, les tenantes du titre ont souffert de bout en bout face à des Parisiennes des grands jours en subissant la plus lourde défaite de l’histoire des finales de la Coupe de France. Les Pailladines avaient pourtant accédé à la finale assez aisément, avec une victoire 3-1 face à Juvisy, alors que la qualification du PSG avait été moins évidente et s’était décidée aux tirs aux buts face à l’OL.

Quoiqu’il en soit, le club de la capitale n’a fait aucun cadeau aux Montpelliéraines et s’est montré solide et intraitable. 

© FFF

En première période, le Paris Saint-Germain a rapidement imposé son rythme et trouvait le chemin des filets dès la 19ème minute, de la tête de l’internationale française Ingrid Boyeldieu.

Même avec le léger ascendant des parisiennes, à la mi-temps tout était encore possible pour chacune des équipes. Malheureusement pour le MHSC, en seconde période, un autre match a semblé commencer. Impuissantes face à la machine bleue et rouge, les Montpelliéraines n’ont pu que subir. A la 54ème , Caroline Pizzala trouvait le petit filet des Pailladines, une dizaine de minutes plus tard Nora Coton-Pélagie aggravait le score puis, Élise Bussaglia trompait à son tour la portière montpelliéraine à la 72ème avant que Caroline Pizzala ne s’offre un doublé et vienne porter le coup de grâce au club montpelliérain avec le cinquième but de la rencontre. Combative jusqu’au coup de sifflet final, Marie-Laure Delie tentait malgré tout de réduire l’écart au score avec son ancien club par l’intermédiaire de deux belles tentatives à la 73ème et 83ème, sans réussir à concrétiser. C’est sur ce score sans appel de 5-0 que le match s’est finalement conclu. Un résultait punitif pour le MHSC mais une belle manière de récompenser et clôturer la très bonne saison du club de la capitale. 

Devant des Montpelliéraines aux mines déconfites, les Parisiennes soulevaient alors la première Coupe de France de leur histoire, quelques semaines après l’équipe masculine.

Celle qui avait des airs de derby (Olympique Lyonnais 3 – AS Saint-Étienne 1, 2013)

Même délocalisé à Clermont-Ferrand pour l’occasion, le match du 8 juin 2013 émanait d’une ambiance digne d’un jour de derby. À la suite d’une large victoire (4-0) contre Montpellier en demi-finale, Lyon retrouvait en finale son voisin de Saint-Etienne qui venait de se défaire de Paris 2-0 au tour précédent.

Déjà double vainqueur de la compétition et tenant du titre, l’Olympique Lyonnais avait pour objectif de le conserver tandis que, de leur côté, les Stéphanoises, vainqueures en 2011, avaient pour mission de doubler leur succès en Coupe de France.  

Après 44 minutes très disputées, sans qu’aucune des équipes ne trouve la faille, la Suédoise Lotta Schelin ouvrait finalement le score et donnait l’avantage aux Rhodaniennes juste avant de rentrer aux vestiaires. De retour sur la pelouse avec une énergie nouvelle, les Lyonnaises creusaient encore un peu plus l’écart grâce à une superbe tête de Wendie Renard à la 58ème. Une dizaine de minutes plus tard, les Stéphanoises trouvaient enfin le chemin des filets des Fenottes du pied de la très jeune Audrey Chaumette -16 ans- qui réussissait à tromper Sarah Bouhaddi. Un vent d’espoir de courte durée pour les Vertes et Blanches, alors qu’à la 75ème Eugénie Le Sommer scellait la victoire de son équipe de la tête sur un coup-franc de Sonia Bompastor. Peu de temps après, la mythique capitaine de l’OL -qui disputait là le dernier match de sa carrière- était remplacée par Corine Petit et sortait accompagnée d’une haie d’honneur de ses coéquipières et sous les ovations des 5000 spectateurs présents.   

Un troisième titre en Coupe de France qui a permis aux Fenottes de faire le doublé avec leur titre de championnes de France et, ainsi, de conserver leur domination sur le football français. Un lot de consolation significatif alors qu’elles venaient de s’incliner en finale de la Ligue des Champions face à Wolfsbourg quelques jours auparavant. 

Celle qui a duré le plus longtemps (Paris Saint-Germain 1 – Olympique Lyonnais 0, 2018)

Restée dans les annales pour diverses raisons, fans et joueuses se souviendront certainement longtemps de cette finale de Coupe de France 2018. Pourtant, sur le papier, rien de bien insolite avec une affiche de finale on ne peut plus classique opposant pour la 4ème fois l’OL au PSG. Pourtant, bien vite, la soirée est devenue folle et a offert son lot de surprises.

À minuit, soit trois heures après la première touche de balle, le coup de sifflet final n’avait toujours pas retenti dans le stade de la Meinau. Pour cause, des pluies diluviennes se sont abattues sur Strasbourg et ont obligé l’arbitre à interrompre le jeu à la 58ème minute. Même après les 45 minutes d’arrêt de jeu dépassées -qui supposent un report du match- la rencontre a pourtant bel et bien repris après plus d’une heure quinze d’interruption. Mécontents de cette décision, les spectateurs présents ont été témoins d’une scène surréaliste avec un Jean-Michel Aulas furieux, accompagné de Reynald Pedros, arguant pendant de longues minutes avec les arbitres pour reporter le match. Côté parisien, Bernard Mendy -en remplaçant de Patrice Lair- essayait quant à lui de faire reprendre la finale. Un scénario tout à son avantage, puisqu’au moment de l’interruption, le PSG menait au score. Au feu vert de l’arbitre pour reprendre la rencontre, les Parisiennes sont directement ressorties des vestiaires pour s’échauffer tandis que les Lyonnaises se sont encore fait désirer pendant de longues minutes. À contre-cœur, elles sont finalement revenues sur la pelouse pour terminer le match.

© FFF - Bastien Lhéritier
© FFF – Bastien Lhéritier

En effet, au moment de l’interruption, les septuples championnes de la Coupe -dont six fois d’affilée- n’étaient pas dans les meilleures dispositions pour aller chercher leur 8ème titre. Dès la 16ème minute, la jeune attaquante Marie-Antoinette Katoto avait marqué un but -et quel but- pour donner l’avantage au club de la capitale. Un coup du sombrero magnifiquement exécuté en pleine surface suivi d’une très belle reprise du pied gauche, qui est venue tromper Pauline Peyraud-Magnin -remplaçante d’une Sarah Bouhaddi blessée. Depuis cette ouverture du score, les Fenottes couraient derrière le score sans réussir à concrétiser sur les 20 derniers mètres. 

Jusqu’au bout, les Rhodaniennes se sont battues pour égaliser mais ce n’était décidément pas leur soirée. Eugénie Le Sommer touchait le poteau dans les dernières minutes de la rencontre, avant qu’à la dernière seconde, Ada Hegerberg se voie refuser un but.

Au terme de ce match aussi incroyable que éreintant, les Parisiennes décrochaient donc leur premier titre de l’ère Qatarie -et leur 2ème Coupe de France- en empêchant le club lyonnais de réaliser une nouvelle fois un triplé Championnat-Coupe-Ligue des Champions.  

Après une année déjà si spéciale, la Finale de Coupe de France 2019/2020 entre les meilleures ennemis Paris et Lyon s’annonce déjà historique. Rendez-vous ce dimanche au stade l’Abbé-Deschamps de Auxerre. Coup d’envoi 21H. 

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