
Selon le rapport annuel de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion), en 2019, les droits audiovisuels représentaient près de 50% des revenus hors transferts des clubs de Ligue 1 et Ligue 2. Qu’en est-il des droits de diffusion du football féminin en Europe ?
L’Espagne : un temps d’avance
En mars 2019, la renégociation des droits de la Primera Iberdrola, la ligue espagnole féminine, a conduit à leur réévaluation à hauteur de 9 millions d’euros pour la période 2019-2022. Si cette somme a pu réjouir les clubs ibériques, elle est cependant à l’origine d’un conflit entre la fédération espagnole, l’association des clubs de football féminin (ACFF) et Mediapro, détenteur des droits.
À ce jour, la RFEF (Fédération royale espagnole de football) prétend détenir les droits pour les trois seuls clubs n’ayant pas d’accord avec le le groupe audiovisuel espagnol : le FC Barcelone, le CD Tacon (futur Real Madrid) et l’Athletic Bilbao. Cette situation génère donc des conflits d’intérêts lorsque l’une des deux équipes de match n’est pas signataire de l’accord.
Récemment, dans le contexte de crise sanitaire causée par le COVID-19 et l’arrêt des compétitions, la question des salaires est de nouveau à l’ordre du jour. La fédération espagnole a annoncé des mesures d’aides aux clubs, mais uniquement ceux signataires du programme Elite, excluant de fait tous les clubs ayant cédé leurs droits à Mediapro.
La France : Une évolution constante
Pour un montant estimé à plus d’un million d’euros, le groupe Canal + s’est octroyé les droits exclusifs de la D1 entre 2018 et 2023. Bien que cette somme représente un progrès, la comparaison avec l’Espagne laisse encore l’espoir d’une évolution future.
Cela reste malgré tout une belle opération pour le championnat français, qui s’est par la suite associé avec l’entreprise de chimie Arkema, dans le cadre d’un contrat de naming, valorisé à hauteur de 3 millions d’euros sur 3 saisons.
Le modèle anglais : Fidéliser d’abord, faire payer ensuite
Après la belle aventure de son équipe féminine lors de la Coupe du Monde 2019 (ndlr : élimination en demi-finale contre les Etats-Unis), la ligue anglaise a souhaité prendre des initiatives favorables à la popularisation du football féminin.
Ainsi, en août dernier, la Barclays FAWSL (Football Association Women Super League) a annoncé le lancement d’une plateforme gratuite de diffusion des matchs. Également disponible sous format application, le site permet un visionnage au-delà des simples frontières anglaises puisqu’il est mondialement accessible (à l’exception des quelques pays, comme l’Australie, où les droits ont été acquis par des diffuseurs).
L’Italie : Entre deux modèles
Si la Squadra Azzura a dépassé les attentes en 2019, l’évolution de son championnat semble emboîter le pas de la sélection féminine. En septembre 2018, un accord pluriannuel a été conclu entre la fédération italienne et le groupe Sky pour la cession des droits de la Serie A féminine, pour un montant non divulgué. Pour l’heure, les droits sont partagés entre Sky et TIMVISION (ce dernier ne disposant pas d’un accord exclusif).
Une étape de plus dans le développement du football féminin, qui n’a de cesse d’évoluer depuis quatre ans en Italie.
Des sources de revenus de plus en plus diversifiées
Malgré des affluences inégales dans les stades, les clubs de football féminin parviennent à étoffer leurs sources de revenus. Les droits TV, les différents contrats de sponsoring, leur permettent de faire évoluer leur structure et de tendre vers le niveau de professionnalisme exigé par le haut niveau.
D’autres procédés, comme le naming (association d’un nom d’une entreprise avec une ligue ou un club), ont également le vent en poupe, à l’image de la D1 Arkema ou la Barclays FAWSL…