@Dominique Mallen
Les déplacements lyonnais à l’étranger sont l’occasion de rencontres avec d’autres supporters, bien souvent dans un climat presque festif. Ils racontent ces jours où ils ont célébré les 22 actrices, main dans la main avec leurs homologues étrangers.
Lorsqu’on évoque les déplacements de fans de ballon rond, on pense bien souvent aux incidents qui en découlent. Bagarres, débordements, fumigènes en sont les maîtres mots. Mais dans le football féminin, il n’en est rien.
L’occasion de rencontres insolites
Depuis 2011 et la création du groupe des OL Ang’Elles, les supporters Lyonnais ont l’habitude de faire les déplacements à l’étranger. Pour les grands rendez-vous européens comme les finales de Ligue des Champions, les amoureux des Fenottes sont parfois une cinquantaine à prendre l’avion. Ils passent alors quelques jours à visiter les lieux et bien entendu ils assistent au match pour supporter leur équipe favorite. Assidu de ces événements depuis trois saisons, Dominique Mallen, membre omniprésent des OL Ang’Elles raconte : «Avant les matchs, on se balade toujours dans la ville, on rencontre les parents des joueuses, les supporters d’en face. » C’est l’ambiance tant chérie par le public très familial du football féminin. Le supporter lyonnais poursuit : « les supporters de Wolfsburg, on les croise tous les ans. À Kiev (ndlr : finale de Ligue des champions 2017-2018), on était allés visiter un monastère et comme par hasard, on est tombés sur un groupe de supporters qu’on connaissait bien. On s’est mis à chanter ensemble ! Mais on était encore dans l’enceinte du monastère, alors on s’est fait virer (rires) » se rappelle Dominique Mallen.
Les voyages forgent les amitiés
Ce soir-là, il n’y avait pas eu de célébrations d’après match. Après avoir retrouvé brièvement à la sortie du Dynamo Stadium, des supporters allemands verts de la défaite (ndlr : victoire 4-1 de l’OL), une quinzaine de Gones s’étaient réunis pour manger et fêter entre vainqueurs, la cinquième Coupe aux grandes oreilles des Rhodaniennes.
Pourtant, d’autres fois (et quelque soit le résultat), les supporters lyonnais retrouvent ceux de l’équipe adverse après les matchs. «Chelsea, quand ils viennent chez nous, on échange avant et on fait toujours un peu l’apéro ensemble après match. Quand on est allés à là-bas, ils nous avaient très bien accueillis dans leur club house. Ils avaient préparé pleins de choses à manger » se remémore Dominique Mallen. Ces rencontres européennes permettent donc de créer de nouvelles amitiés.
Des liens qui restent
Adina Kurz, fervente supportrice de Wolfsburg depuis 2013 se souvient de sa rencontre avec les OL Ang’Elles. « J’ai rencontré les supporters lyonnais en finale de Ligue des champions à Reggio Emilia en 2016 (1-1, victoire OL 4-3 t.a.b). Ils m’ont approché gentiment car je portais un maillot VfL d’Elise Bussaglia. Après le match, certains sont venus me réconforter. » Depuis, cette rencontre a permis de créer des liens entre les fans des deux équipes. «On s’est retrouvés plusieurs fois en Ligue des champions et au Championnat d’Europe aux Pays-Bas et depuis le 5 janvier 2019, il y a une amitié officielle entre nos deux groupes de supporters » se réjouit Adina Kurz. Le groupe de supporters rhodanien se déplace même sur certains matchs de Bundesliga féminine pour venir voir évoluer les Vertes et Blanches, où joue notamment l’ancienne fenotte Lara Dickenmann.
Partout où ils se déplacent, Dominique Mallen et les OL Ang’Elles font des rencontres. Il évoque deux autres anecdotes : « Pour le premier tour de la Ligue des Champions 2017/2018, on avait joué en Pologne (ndlr : Medyk Konin 0-5 OL), on avait donné des écharpes de Lyon à deux jeunes polonaises. À la finale à Kiev, on les a retrouvées avec leurs écharpes, elles se sont jointes à nous. Contre Prague (ndlr : quarts de finale 2016/2017), on avait sympathisé avec la Capo du groupe de supporters quand elle est venue à Lyon. Au match retour, elle est venue nous accueillir, elle nous a fait visiter la ville » raconte, tout sourire, le membre des OL Ang’Elles.
Ces relations presque amicales entre supporters européens semblent être une spécificité du football féminin. Le climat et le contexte rappellent parfois l’ambiance du football amateur. Mais les deux supporters ne voudraient que cela ne change pour rien au monde. « On adore ça ! » résume Dominique Mallen, alors que Adina Kurz conclut « Il n’y a que dans le football féminin que ça existe. »