
Jodie Taylor, lors du trophée Véolia ©Dominique Mallen
Expulsée en demi-finale, Nikita Parris ne sera pas à la disposition de son entraîneur ce dimanche. L’Équipière a étudié les différentes options pour remplacer l’attaquante britannique.
« Elle a ce fight british qui est en elle, elle n’a pas pu avoir ce contrôle pour ne pas s’engager sur la gardienne. Au moment de l’expulsion, on était à quelques secondes du changement avec Eugénie le Sommer. C’est la petite ombre de ce match », regrettait déjà Jean-Luc Vasseur en conférence d’après-match mercredi. Il faut dire que la première saison de Nikita Parris avec l’OL a été une réussite. En 25 matchs toutes compétitions confondues, elle a inscrit 18 buts. Avec la blessure d’Ada Hegerberg fin janvier, elle est devenue l’avant-centre du 4-3-3 de Vasseur. Mais son deuxième carton jaune, reçu à l’entame du dernier quart d’heure contre le PSG, la prive de finale et oblige son entraîneur à trouver une alternative. Dans l’ordre du choix le plus plausible, l’Équipière propose quatre options.
Jodie Taylor, la solution naturelle
Une Anglaise pourrait bien en cacher une autre. Le 4 août dernier, Jodie Taylor a débarqué en prêt à Lyon en provenance de l’OL Reign. Avec le retour d’Hegerberg qui se fait attendre, le staff lyonnais avait ressenti le besoin de pouvoir miser sur une autre cartouche offensive, en cas d’urgence. Bien lui en a pris.
La joueuse de 34 ans reste sur 14 buts marqués en deux saisons avec la franchise de Seattle. Taylor est une pure attaquante axiale avec des qualités de finisseuse. Souvent bien placée, elle apportera de la présence dans la surface lyonnaise ; un atout précieux dans une finale. Contre le PSV Eindhoven lors du Trophée Véolia, elle a marqué son premier doublé avec l’OL. Jean-Luc Vasseur s’était alors réjoui de sa réussite devant le but : « On connaît ses qualités. Elle est très bonne finisseuse, un peu renard des surfaces. Elle l’a encore prouvé. Elle a été très opportuniste.»
Si Taylor et Parris n’ont pas tout à fait le même profil, la titularisation de l’internationale anglaise (19 buts, 50 matchs) aurait l’avantage de ne pas bouleverser le système de Vasseur. Reste à savoir si le coach rhodanien prendra le risque d’aligner une joueuse arrivée il y a tout juste trois semaines dans le groupe. Pour animer les ailes, Amel Majri et Delphine Cascarino partent avec une longueur d’avance sur Eugénie le Sommer et Shanice Van de Sanden.
Eugénie Le Sommer, avec un changement de système ?
L’ancienne meilleure buteuse de la Ligue des Champions (2012) et de D1 Arkema (2010, 2012, 2017) vit une année compliquée. Plusieurs blessures musculaires l’ont éloignée des terrains en fin d’année 2019 et au début de 2020. Depuis, la Bretonne ne semble pas être dans la forme de sa vie. Mais dans une finale de Ligue des Champions, contre un adversaire qu’elle connaît à la perfection, celle qui a inscrit 268 buts en 310 matchs avec l’OL fait office de choix de luxe. Avec Wendie Renard et Sarah Bouhaddi, elle est la troisième lyonnaise à être en jeu pour remporter dimanche sa septième Coupe d’Europe : du jamais vu. De plus, lorsqu’elle a joué cette saison, elle a souvent trouvé le chemin des filets (11 buts toutes compétitions confondues), bien que ses dernières sorties n’aient pas été très rassurantes.
Une titularisation de “ELS” pose aussi la question du système de jeu. Elle n’a pas joué de match seule en pointe depuis plusieurs années, ses entraîneurs préférant la voir évoluer à gauche ou en soutien d’Ada Hegerberg. Si elle devait être alignée d’entrée, deux options se dégagent : le même 4-3-3 avec Le Sommer en “fausse numéro 9” et des permutations avec Cascarino, Majri et Marozsan. Autre possibilité, un 4-4-2 et une doublette Taylor-Le Sommer avec les deux mêmes sur les côtés. La méforme actuelle de la star allemande pourrait inciter Vasseur à faire un grand remue-ménage. Les probabilités de voir le technicien rhodanien tenter ce coup sont néanmoins très faibles.

Eugénie Le Sommer contre la Juventus lors du trophée Véolia – ©Dominique Mallen
L’option jeunesse avec Melvine Malard
Ce serait osé et possiblement risqué pour un si grand rendez-vous. Mais en l’absence de ses buteuses norvégienne et britannique, Melvine Malard (20 ans) pourrait avoir sa carte à jouer. Elle sort d’un prêt concluant avec Fleury et surtout d’une excellente préparation avec l’OL.

Melvine Malard qui célèbre son but contre la Juventus lors du trophée Véolia – ©Dominique Mallen
La Réunionnaise a profité des matchs amicaux en Pologne pour scorer deux fois. Si elle n’a pas pu être de la partie en Coupe de France (ndlr : elle avait déjà joué dans cette compétition avec Fleury et n’était donc pas qualifiée), elle a de nouveau marqué les esprits lors de ses entrées pour le trophée Véolia. En la sélectionnant pour ce « Final 8″, Vasseur a prouvé qu’il comptait sur elle, même si elle n’a pas disputé la moindre minute lors des deux matchs tendus contre le Bayern et le PSG. Pour une finale d’UWCL, il lui manque certainement un brin d’expérience supplémentaire ; il serait donc très surprenant de la voir débuter. Elle prend cependant une option pour entrer en jeu en seconde période, et qui sait, pour faire parler la fougue de la jeunesse ?
Cascarino ou Van de Sanden, tout sur la vitesse
En demi-finale, l’arrière-garde de Wolfsburg a laissé beaucoup d’espace aux attaquantes du Barça et les Espagnoles ont profité du gouffre laissé par les Louves dans leur dos. Ces difficultés pourraient motiver Vasseur à tenter un pari fou : aligner Cascarino ou Van de Sanden dans l’axe avec, là encore, de nombreux changements de position entre les attaquantes. Avec cette disposition, les transitions lyonnaises vers l’avant iraient à toute vitesse. Toutefois, les deux ailières seraient certainement en difficulté face à une défense centrale allemande très athlétique; et puis, ce n’est pas leur position naturelle. Peu probable, donc Taylor est bien l’option que devrait privilégier le technicien lyonnais, même si la présence de Le Sommer doit forcément le faire réfléchir.
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