La défaillance de Mediapro est lourde de conséquences pour la L1 et le football professionnel français, mais également pour la D1 et la D2. Les clubs n’ont toujours pas reçu l’aide promise par la LFP et la FFF cet été. Explications.
La bonne nouvelle tombait en juin dernier. L’Association pour le football professionnel feminin (AFPF) et son président Laurent Nicollin obtenaient de la Ligue Professionnelle de Football (LFP) une enveloppe financière de six millions d’euros pour développer le football feminin professionnel. Les sections féminines de D1 appartenant à des clubs professionnels devaient toucher environ 508 000 euros, et les clubs dits amateurs (Issy les Moulineaux, Fleury et Soyaux) 175 000 chacun, ce qui avait eu le don d’agacer Pascal Bovis, le President de Fleury, qui criant à l’injustice, avait immédiatement sollicité Noël le Graët pour un rendez-vous de renégociations pour une répartition plus égalitaire. Le partage de ce cadeau inattendu au début de l’été agitait alors les débats jusqu’en septembre, jusqu’à que les clubs amateurs de D1 et de D2 obtiennent finalement satisfaction.
Le Comité exécutif de la Fédération française, en concertation avec la LFP et les acteurs en question, validait alors une nette revalorisation de leur subvention, en gonflant l’enveloppe globale à 8,7 M€. Les clubs amateurs de D1 se voyaient alors promettre la somme de 550 000 € contre 627 000 € pour les pros. En D2, les sections amateures devaient toucher 55 000 €, contre 69 000 € pour les pros. Fin du débat donc.
Pas de versements en août et en octobre
Seul hic, les clubs n’ont toujours pas touché le moindre euro de cette aide censée équilibrer leur budget et renflouer les caisses en cette période de crise sanitaire. Ce soutien financier conséquent avait été rendu possible grâce aux nouveaux droits TV de la L1 et de la L2 et le contrat record dépassant le milliard d’euros signé avec Mediapro jusqu’en 2024. Mais avec la défaillance du groupe sino-espagnol, qui n’a jamais honoré ses échéances d’octobre et de décembre dues à la LFP (340 M€ en tout), l’aide pour professionnaliser le football feminin est passée à la trappe.
Selon nos indiscrétions, celle-ci aurait dû être versée en trois fois, avec deux premières échéances en août et en octobre, qui n’ont toujours pas été réglées. Les instances auraient fait savoir aux clubs que cette enveloppe négociée pour quatre saisons consécutives était à ce jour « gelée ». Certains dirigeants croient savoir qu’elle sera fortement réduite une fois le prochain contrat de droits TV (revu à la baisse) signé avec la LFP. Àl’heure actuelle, les clubs sont dans la plus grande incertitude quant à leur avenir financier. Si les structures professionnelles sont fragilisées, les sections masculines qui y sont rattachées devraient pouvoir équilibrer le budget de leur section féminine. Ce sont les clubs amateurs, Soyaux et Issy en tête, qui pourraient se retrouver en grande difficulté. Comme dans le football masculin, le mercato hivernal devrait être plutôt calme au vu des problèmes financiers auxquels les clubs font face.