Chelsea affrontera Barcelone en finale de la Ligue des champions – ©ChelseaFC
Ce dimanche, à Göteborg se disputera la grande finale de la Ligue des champions édition 2020-2021. Si le spectacle s’annonce prometteur, cette finale est d’ores et déjà historique avant même son coup d’envoi. Elle symbolise peut-être les prémices d’une transition européenne.
L’Allemagne et la France à la trappe
Depuis sa création en 2010, aucune finale de Ligue des champions ne s’est disputée sans un club français ou allemand dans le binôme final. Si le FC Barcelone a lui déjà connu cette épreuve en 2019, c’est une première pour Chelsea. Plus encore, il s’agit de la première finale disputée par un club anglais.
Et cette nouveauté est hautement symbolique. L’évolution des clubs anglais et espagnols est consécutive à la progression de leurs championnats respectifs. Alors que les investissements en Espagne et en Angleterre évoluent à vitesse grand V, la tendance inverse s’installe en France et en Allemagne .
Après l’annonce d’une D1 Arkema réduite à 10 clubs la saison prochaine, la septuple championne d’Europe Wendie Renard a affiché ses craintes. « Depuis la Coupe du monde 2019, le football féminin français régresse.» Plus qu’un constat interne, cette évolution pourrait à moyen terme permettre aux clubs anglais et espagnols de creuser l’écart avec leurs rivaux européens.
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Des championnats qui évoluent en sens inverse
Le championnat anglais s’apprête à franchir cette année un nouveau palier dans son développement. A compter de la saison prochaine, ses droits audiovisuels seront détenus par la BBC et Skysports. A la clé, une très belle somme de 8 millions de livres par exercice. Un montant qui s’ajoute aux recettes du contrat de naming conclu avec Barclays en 2019 (ndlr, 10 millions de livres sur trois années).
Dans le même temps, la Primera Iberdrola a annoncé la création prochaine d’une ligue professionnelle, avec en ligne de mire une renégociation des droits de retransmission.
Ces ressources croissantes ont une incidence inévitable sur le recrutement et le niveau des ligues. Et cet écart de compétitivité pourrait justement défavoriser les clubs tricolores et germaniques sur le marché des transferts.
Kenza Dali l’a bien compris. Dans une interview récente accordée à L’Équipe, l’internationale tricolore analysait : « On a des clubs qui investissent énormément, qui sont 100 % professionnels. Les moyens sont là et ça attire des grands noms [….] Quand vous mettez de l’investissement, vous attirez forcément de grosses joueuses et quand vous avez de grosses joueuses, vous obtenez de la visibilité. C’est le monde du football. »
Ces deux dernières années, les plus gros transfert du football féminin ont été dirigés vers les clubs britanniques : Sam Kerr, Pernille Harder, Lucy Bronze, Rose Lavelle , Tobin Heath.
Si le championnat ibérique comprend essentiellement des joueuses formées localement ou Sud-Américaines, il s’ouvre de plus en plus à d’autres nationalités européennes comme l’illustrent les transferts de Toletti, Martens, Graham Hansen, ou encore Jakobsson.
Face à cette concurrence croissante, les championnats français et allemand devront redoubler d’efforts pour ne pas perdre l’avance prise lors des dernières décennies.