Sans surprise, et malgré une saison sans éclats avec son club de Reign FC (n-b: six matchs, aucun but et une élimination en demi-finale des playoffs), l’Américaine Megan Rapinoe est devenue la seconde lauréate féminine de l’histoire du Ballon d’Or.
En dépit de cette saison en club courte et décevante (n-b: le calendrier du championnat américain est inversé par rapport aux championnats européens), la victoire de Megan Rapinoe était attendue depuis le sacre mondial des Stars and Stripes. Son absence lors de la cérémonie au Théâtre du Châtelet, à Paris, a d’ailleurs davantage surpris que son sacre. Il faut dire que la meneuse de jeu de la sélection américaine a véritablement éclaboussé le Mondial de son talent. Championne du monde, co-meilleure buteuse de la compétition (avec un doublé en huitième face à l’Espagne et un en quart face aux Bleues), et élue meilleure joueuse du tournoi, Megan Rapinoe fut l’une des grandes artisanes du titre américain.
Malgré une nouvelle victoire en Ligue des Champions avec l’OL, Ada Hegerberg (4e), absente du Mondial, doit donc s’incliner face à la nouvelle icône du football féminin. Avec une médiatisation inédite pour une compétition de football féminin, la Coupe du Monde était l’incontournable de cette année 2019 – n’en déplaise aux Lyonnaises Wendie Renard (6e), Lucy Bronze (2e) ou Amandine Henry (11e), auteures d’une saison plus complète que Megan Rapinoe, sur le papier. D’ailleurs, qu’on se le dise, la victoire de la fantasque joueuse aux cheveux roses n’est pas que sportive.
Megan Rapinoe a en effet marqué l’année 2019 de son empreinte tant sur le terrain qu’en coulisses. Figure de proue du combat des Américaines contre leur fédération pour l’égalité salariale, engagée politiquement pour la cause LGBT, Megan Rapinoe est une femme d’action. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à interpeller publiquement le président de la FIFA, Gianni Infantino, pour réclamer davantage de parité dans le football, ainsi que le président américain Donald Trump, qu’elle refusa de rencontrer à l’issue du sacre mondial, en raison des prises de positions ouvertement anti-LGBT de ce dernier.
A l’heure où le football féminin est en quête de davantage de reconnaissance, il s’est trouvé cette année une ambassadrice charismatique en la personne Megan Rapinoe. Cette récompense individuelle vient donc conclure une année exceptionnelle à tout point de vue pour la milieu de terrain américaine.