
©Inès Roy-Lewanowicz
19 juin 2019 – l’Argentine réalisait une formidable « remontada » lors de son troisième -et dernier- match de Coupe du Monde contre l’Écosse (3-3). Un an et une nuit après cette élimination, deux joueuses argentines racontent ce moment unique de leur vie.
12 ans après sa dernière participation, l’Argentine retrouvait l’an dernier le chemin de la Coupe du Monde. La sélection argentine a réussi à se qualifier contre toute attente, alors qu’elle n’avait repris entraînements et matchs que depuis 2017, et après deux ans d’absence totale. Avec deux matchs nuls (contre le Japon et l’Écosse) sur trois matchs et une élimination au premier tour de la compétition, elles ont malgré tout dépassé les attentes de nombreux amateurs de football et de supporters. Un an après leur remontada historique face à l’Écosse, Mili Menendez et Vanina Correa ont accepté de revenir sur leur expérience.
Un spectacle apprécié
Mili Menendez s’en souvient avec « beaucoup d’amour et de fierté ». Elle est, encore aujourd’hui, marquée par l’ambiance au stade : « on ressentait le soutien des supporters de chaque secteur du stade. Ils nous appelaient par nos prénoms ou chantaient des chants connus de la sélection argentine. » L’engouement des supporters a été un élément marquant pour l’ensemble de l’équipe, visiblement très touchée par le soutien qu’elle a reçu : « Certains nous soutenaient, d’autres pas, mais on a réussi à gagner petit à petit l’affection du public » raconte Vanina Correa.
Le match contre l’Écosse, point culminant de leur parcours lors de cette Coupe du Monde 2019, garde une place toute particulière dans de nombreux esprits. Comme le raconte la gardienne, « On s’est retrouvées à 3-0, mais on avait décidé avant le match qu’on ne pouvait pas finir sur un score négatif. Et finalement on a terminé sur un match nul. Aujourd’hui encore, les gens se souviennent de ce 3-3 ! » Fort en rebondissements, ce match avait été l’ultime occasion de montrer la détermination de ces joueuses sur le terrain : « Je suis entrée alors qu’on perdait 3-0 et c’était difficile parce que beaucoup pensaient qu’on ne pouvait plus rien faire. Mais j’avais quand-même envie d’entrer et de soutenir mon équipe. Par bonheur, j’ai eu la chance de mettre l’un des 3 buts. C’était une remontada historique ! » La combativité de l’équipe est sans aucun doute la clé du spectacle argentin lors de ce mondial.

© Inès Roy-Lewanowicz
Un combat historique sur et hors du terrain
Un soutien d’autant plus apprécié que leur préparation n’a pas été simple et le spectacle peu attendu : « On s’est rendues compte qu’il faut se préparer avec beaucoup d’avance pour pouvoir être au niveau d’un Mondial. On a travaillé autant que nos adversaires mais il nous a malgré tout manqué le physique », explique Menendez en référence à l’histoire récente de la sélection féminine. Pourtant, le spectacle était bien présent, y compris pour les joueuses elles-mêmes. Elle raconte par exemple avoir « énormément apprécié voir, depuis le banc de touche, la concentration de [ses] coéquipières contre le Japon et l’Angleterre. » Vanina Correa complète : « Il faut retenir notre persévérance et notre volonté ! […] Les trois matchs ont été un apprentissage qui nous a prouvé qu’on peut y arriver. Même nos adversaires nous ont félicitées à chaque fois. »
Les joueuses en sont persuadées : « il y a eu un avant et un après ce Mondial. J’espère qu’il aura changé les esprits des personnes de pouvoir et leur aura sorti de la tête que le football féminin ne vend pas » déclare Menendez avec détermination. « On a prouvé que si on veut on peut ! » conclut Correa.