Lieke Martens et des supporters néerlandais @oranjevrouwen
La Fédération royale néerlandaise de football (KNVB) a signé un accord historique pour l’égalité salariale aux Pays-Bas qui garantit des primes égales entre les joueuses et les joueurs de la sélection nationale néerlandaise.
Après l’Espagne la semaine dernière, ce sont les Pays-Bas qui inscrivent leur nom dans les livres d’histoire du football féminin grâce à un accord inédit pour l’égalité salariale. La fédération royale néerlandaise de football (KNVB) a annoncé ce jour un que les joueuses vont toucher les mêmes primes que leurs homologues masculins. Il prendra effet à partir du 1er juillet.
Accord symbolique et joie partagée
La KNVB n’a pas souhaité divulguer les montants des sommes impliquées dans cet accord. Mais la priorité est au symbole : l’égalité. Le directeur de la fédération, Jan Dirk van der Zee s’enthousiasme du travail accompli : « Nous sommes satisfaits de ce nouvel accord, nous avons travaillé dur pour cela et maintenant c’est une étape historique pour le football féminin néerlandais. »
Vivianne Miedema, l’attaquante star d’Arsenal, tout comme le reste de la sélection néerlandaise, est heureuse que le moment soit enfin arrivé : « Ce n’est pas seulement pour nous les joueuses, c’est un signal social important et nous espérons également que cela ouvrira des portes pour les futures Lionnes Oranges. »
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Une démarche globale
Les négociations, sous la surveillance de l’agence marketing House of Sport, ont débuté à la rentrée 2019. À l’époque, le directeur du KNVB, Jan Dirk van der Zee, annonce en plus d’une première hausse immédiate des salaires, l’ambition de se rapprocher des rémunérations de l’équipe masculine d’ici l’horizon 2023.
Il explique que la transition vers l’égalité salariale doit être progressive afin que toutes les instances s’alignent petit à petit. C’est seulement si tous les acteurs du football vont dans la même direction que l’émancipation des féminines est possible.
Il le répète : « Le marché doit également suivre la voie empruntée par la KNVB». Par cette « voie », il entend la volonté de développer le football féminin globalement et non uniquement à coup d’accords sur les salaires. Depuis une dizaine d’années déjà, la fédération investit de manière conséquente et régulière dans des mesures telles que l’agrandissement des infrastructures, une meilleure formation du personnel ou encore la garantie de vêtements et de campagnes adaptés aux Lionnes.
Met meer dan 10.000 fans van Links naar Rechts! 😍#OnzeJacht #NEDCMR pic.twitter.com/GXaFG3PE5Q
— OranjeLeeuwinnen (@oranjevrouwen) June 15, 2019
Le cercle vertueux du succès
Championnes d’Europe à domicile en 2017, finalistes de la Coupe du Monde en 2019, quart de finalistes aux Jeux Olympiques de Tokyo, le palmarès des Néerlandaises n’a rien à envier à celui des garçons. Au classement FIFA des meilleures nations de football, les néerlandaises sont 4e, devançant de trois places leurs homologues masculins, 10e. En termes de titre, le dernier et seul trophée de la sélection masculine date de 1988 tandis que les Lionnes sont en ce moment championnes d’Europe en titre et médaillées d’argent de la Coupe du Monde 2019.
Lors de cette Coupe du monde en France, plus de 15 000 supporters des Pays-Bas avaient fait le déplacement à Valenciennes lors du premier match de poule face au Cameroun, un record. Ensuite, contre le Canada, leur match a réuni 2,755 millions de téléspectateurs dans le pays, soit 65 % de part d’audience. Enfin, défaites en finale par des américaines au-dessus du lot, elles ont tout de même été regardées par 1,12 milliard de personnes dans le monde selon la FIFA.
À l’image des Etats-Unis ou de l’Espagne, ce paramètre en particulier pèse lourd dans la balance lors des négociations pour l’égalité salariale : l’équipe féminine participe-t-elle autant au rayonnement du pays que l’équipe masculine ? Ici, la réponse est sans hésitation « oui » et cet accord historique en est la preuve.
À l’aube de l’Euro 2022, où elles se présentent parmi les favorites pour remporter le trophée, les Lionnes sont désormais rémunérées à la hauteur de leur importance dans le paysage du football néerlandais.
