Avant-match
Une troisième place à aller chercher
C’est dans ces matchs là que l’on peut juger du mental d’une équipe. L’Angleterre et la Suède, toutes deux tenues en échec en demi-finale, auront l’opportunité de disputer une dernière rencontre dans ce mondial afin de monter sur la troisième marche du podium. Bien que l’horizon rêvé de la finale se soit effacé, les joueuses de Phil Neville et de Peter Gerhardsson devront rester concentrées et motivées jusqu’au bout.
Des équipes aux qualités complémentaires
Les spectateurs seront gâtés, cette petite finale opposera l’un des blocs défensifs les plus reconnus de la compétition à une déferlante offensive qui se connaît par cœur et qui n’échoue jamais à tirer profit des espaces délaissés par leurs adversaires. Le risque d’assister à un match fermé avec une défense suédoise parfaitement organisée repoussant assidûment chaque assaut des Three Lionesses. Pourtant, cela peut être évité par les stars offensives suédoises (Jakobsson, Blackstenius) et défensives anglaises (Bronze) qui équilibrent les effectifs respectifs des deux sélections.
Des Suédoises qui font figure d’outsider
Classée au 9ème rang mondial, la Suède ne part pas favorite dans cette rencontre qu’elle disputera contre la 3ème nation mondiale. Toutefois, rien n’est acquis pour les joueuses de Phil Neville qui devront rester très vigilantes vis-à-vis des contres fulgurants suédois. En effet, les Scandivanes, très bien organisées dans leur défense, savent également proposer un jeu direct tout en verticalité qui peut mettre à mal la charnière centrale adverse. De plus, c’est également la première équipe de ce mondial à remporter une rencontre alors qu’elle n’avait pas inscrit le premier but, preuve de leur mental d’acier et de leur efficacité en contre.
Le couteau-suisse anglais
En face aussi ça joue. L’équipe anglaise, de son côté, n’a pas arrêté de susciter l’admiration par sa polyvalence tactique et technique ainsi que par ses joueuses au jeu parfaitement huilé et généreux. Avec un côté droit qui déroule, de Bronze à White ou Scott en passant par Parris, les Anglaises peuvent également compter sur le caractère de battante de leur charnière centrale en la personne de Bright.
Vivement samedi !
En somme, deux équipes de football de stature mondiale se rencontreront ce samedi sur la pelouse du stade de Nice. Alors que les Anglaises défendront leur 3ème place de 2015, les Suédoises quant à elles tenteront d’effacer le triste souvenir de l’édition précédente lors de laquelle elles avaient terminé 16ème. Si les températures sont redescendues ces derniers jours, elles promettent de remonter pour ce choc très attendu entre ces deux sélections au jeu ambitieux et au caractère bien trempé.
Informations pratiques :
Petite Finale Angleterre – Suède samedi 6 juillet à 17h00 à l’Allianz Riviera (Nice)
Diffusion sur TMC et Canal+
Après-match
Petite finale, grandes nations !
Dans cet affrontement entre la Suède et l’Angleterre pour la troisième place, les Three Lionnesses partaient favorites, mais c’était sans compter le mental jaune et bleu qui leur a coûté la médaille de bronze. La Suède termine troisième meilleure équipe mondiale avec un score de 2-1 au terme d’un match à suspens.
Un début de match jaune et bleu
Les joueuses de Peter Gerhardsson ont pris le match à leur compte dès les premières minutes. Dirigées par Jakobsson et Blackstenius à l’avant, la Suède a fait un match d’une propreté rare en attaque. Comme d’habitude, ses contre-attaques ont été incisives, rapides et très bien réalisées. En soutien des attaquantes, Kosovare Asllani, mise KO au match précédent, a été d’une aide inestimable. C’est à elle que l’équipe doit le premier but, marqué dès la onzième minute. Elle tire en première intention en récupérant un mauvais dégagement de Greenwood dans sa surface. Imparable pour la gardienne prise de court.
Onze minutes plus tard, c’est à Jakobsson d’enfoncer le clou. La défense anglaise réunie dans sa surface et bloquant la visibilité de la gardienne, la montpelliéraine récupère le ballon à l’entrée de la surface et lobe la foule, cadrant parfaitement son enroulé dans le petit filet adverse. Le match prend alors une tournure inattendue pour les Anglaises qui répondent tel un éclair à l’affront qui leur est porté. L’action qui suit est en effet anglaise, dirigée par l’ailière Lucy Bronze, et aurait terminé dans le but adverse sans la parade de Hedvig Lindhal qui sort le ballon du bout des doigts.
Les lionnes contre-attaquent
S’ensuit alors une longue phase de jeu anglaise dans le dernier quart d’heure avant la mi-temps. Les joueuses d’outre-Manche se réveillent un peu tard, mais avec force et puissance. Dix minutes après avoir encaissé le deuxième but, Fran Kirby profite d’une inattention de la défense adverse pour réduire le score : 2-1 à la 31e minute.
Deux minutes plus tard, c’est au tour de la buteuse Ellen White d’égaliser. Contrôle poitrine, rotation, duel épaule contre épaule avec Sembrandt dans la surface, et tir. Lindhal est impuissante. Mais cela aurait été trop beau : la VAR frappe une fois de plus dans cette compétition et mène l’arbitre à annuler le but à cause d’une main (pas évidente et discutable) de l’attaquante anglaise. Phil Neville applaudit gentillement la décision de l’arbitre, le sourire pincé. C’était l’occasion parfaite pour relancer le match et obliger les suédoises à tout recommencer de zéro. C’est raté.
Presque un match de ping-pong
Deux dernières actions sans danger de la part de chacune des équipes sonnent le glas de la première période et annoncent le déroulé du reste du match. Malgré une domination anglaise (possession de balle, nombre d’occasions et jeu en majorité dans la moitié de terrain suédois), les jaunes et bleues n’arrêtent pas leur contre-attaques éclairs, mettant régulièrement en danger la défense et la gardienne anglaise. C’est un match d’allers-retours entre les deux buts, avec des périodes de jeu enchainant des tirs toutes les deux minutes.
Changements tactiques en seconde mi-temps
La sortie d’Asllani à la mi-temps se fait aussi ressentir du côté suédois. La partie se déplace majoritairement dans leur moitié de terrain et l’équipe est plus sur la défensive. L’équipe mène le match d’un but et met toute son énergie en défense pour ne pas encaisser de deuxième but, sachant qu’elle peut compter sur l’efficacité du duo Blackstanius-Jakobsson et ses contre-attaques dangereuses.
Les joueuses de Phil Neville, elles, inquiètes de se faire mener et sachant qu’elles doivent marquer encore deux buts (au moins !), reprennent la possession du ballon, envahissent les abords des cages adverses et tentent des tirs de loin. Tout est bon pour essayer de marquer, l’objectif n’est plus de faire de White la meilleure buteuse du tournoi mais de gagner le bronze. Après quelques changements, l’effectif blanc et rouge se retrouve même à jouer avec trois joueuses en pointe, deux numéros 10 et même une milieu de terrain en défense. Tout est en place pour réduire le score et gagner. Mais sans succès. Manque de chance ou défense suédoise imparable ? Les statistiques peuvent éclairer le sujet. Du côté anglais, 54% de possession du ballon, 13 tirs, dont 4 cadrés, 4 hors-jeux. Chez les scandinaves, 46% de possession, 9 tirs dont 8 cadrés.
Des joueuses exemplaires
Sofia Jakobsson, auteure du deuxième but suédois, est élue joueuse du match. Hormis son but, elle a aussi brillé par sa rapidité et sa justesse de jeu lors des contre-attaques. Efficace dans les duels et présente en soutien de sa défense, elle a fait un match excellent. Il en est de même pour sa gardienne, Hedvig Lindhal, qui a été déterminante dans ses sorties et forte d’une anticipation de l’action hors du commun qui lui a permis de sauver son équipe plus d’une fois. De même, bien qu’elle n’ai joué que 45 minutes, Asllani a été un élément essentiel dans l’effectif, permettant de lancer le compteur et l’énergie suédoise malgré la canicule dès les premières minutes du match. Sa présence en tant que titulaire malgré sa fin de match inquiétante contre les Pays-Bas témoigne de la confiance que le coach a en elle et de sa place essentielle dans l’équipe. Il est aussi important de mentionner Nilla Fischer, sauveuse in-extremis du seul ballon anglais vraiment dangereux en seconde mi-temps : Lindhal dépassée et sans visibilité, le tir a transpercé les lignes suédoises et a été détourné de la tête par la défenseure, sur la ligne de but.
Du côté anglais, Ellen White a fait un travail incroyable du début à la fin, présente physiquement, remportant la plupart de ses duels et présente offensivement à la fois pour tirer comme pour centrer. Cet élément indispensable des Three Lionesses n’a pourtant pas réussi à accomplir son objectif du jour. Fran Kirby, elle, a permis de redonner confiance à son équipe avec son but en fin de première mi-temps. Tenant fortement son milieu de terrain, elle a aussi été auteure de plusieurs actions dangereuses devant la surface de réparation adverse. Enfin, Lucy Bronze, parfois quelque peu dépassée par la vitesse suédoise, a eu un impact mental important pour son équipe, montant souvent en soutien de son attaque, récupérant les ballons perdus et créant des occasions dangereuses. Elle a également eu un comportement exemplaire, de leadership mais aussi de fair-play, empathique envers ses adversaires au sol.
La Suède couronnée, l’Angleterre déboutée – cette petite finale donne ainsi la troisième place du Mondial à la Suède.