Paulina Dudek au duel avec Ada Hegerberg – ©Paris Saint-Germain
Ce vendredi, les Parisiennes et les Lyonnaises s’affrontent dans l’antre du Parc des Princes. Indéniablement devenu le Classique du football féminin français, le duel est également « la finale » du championnat de France. Un titre qui fait jusqu’ici défaut au palmarès parisien. L’Équipière vous livre les clés de la rencontre.
Ce que disent les chiffres
Sur le papier, l’opposition semble largement déséquilibrée pour les protégées d’Olivier Echouafni. Lors des quinze dernières rencontres entre le PSG et l’OL en D1 Arkema, depuis 2012, le Paris Saint-Germain ne s’est imposé qu’à deux reprises.
Mais depuis 2015, le PSG n’a pas perdu à domicile contre son rival de toujours (3 nuls et 1 victoire). Une tendance qui se confirme au regard du compteur de buts. Les Lyonnaises ont inscrit en moyenne 1,7 but par match à Paris contre 2,5 dans le Rhône.
Les franciliennes sont donc visiblement plus à l’aise sur leurs terres. Pour autant, elles peinent à y gagner (ndlr : 1 seule victoire en 5 ans, avec un but d’écart). Alors que manque-t-il au Paris Saint-Germain pour s’asseoir à la table de l’Olympique Lyonnais ?
Faire preuve de caractère
La première des clés du Classique est l’attitude des hôtes de la rencontre. Les Rouge et Bleu ont trop souvent accepté les pressions lyonnaises sans manifester une opposition à la hauteur. Imposer leur physique dans les duels, se défaire du marquage adverse, proposer des solutions, seront des enjeux cruciaux.
« On sait donc que l’aspect mental sera très important, et qu’il faudra saisir la moindre occasion » admet Grace Geyoro. Sur cet aspect, l’apport de joueuses de caractère, comme Irène Paredes et Nadia Nadim est certain. De plus, la jeune classe de Titis parisiennes, qui s’est construite autour de la rivalité avec l’Olympique Lyonnais, arrive aujourd’hui à maturité.
Être plus efficace dans les transmissions
Si les rhodaniennes ont bien souvent la possession du ballon, les Parisiennes ont quant à elles bien du mal à mettre à profit les ballons récupérés. Face au pressing adverse, Luana et consorts commettent souvent la même erreur, celle de se débarrasser trop rapidement du ballon : passes rendues , ballons renvoyés en touche ou expédiés vers l’avant sans qu’aucune joueuse ne soit remplacée.
Pour exister dans la rencontre, les habituelles pensionnaires du Stade Jean Bouin devront poser le jeu au sol et construire la relance pour ensuite mieux négocier les contres. Ce sont notamment ces contres, lorsque l’on connaît la vélocité de joueuses telles que Diani, Lawrence ou encore Katoto, qui pourraient leur permettre de faire la différence sur le plan offensif.
Être moins sur la défensive
Depuis 2012, Lyon inscrit en moyenne 2,1 buts par match en D1 face à Paris contre 0,3 pour son adversaire. Avec un but en moyenne tous les trois matchs, le PSG ne peut espérer mieux que le match nul ou une victoire très courte. Pour faire face à un tel opposant, il leur faudra se découvrir, quitte à s’exposer aux ripostes.
Depuis la déconvenue de Bordeaux, la formation d’Olivier Echouafni semble animée d’une volonté d’être plus efficace dans le dernier geste. Elle dispose d’ailleurs, au sortir de la 8ème journée, de la meilleure attaque du championnat.
Une structure pérenne
Si le championnat peut se jouer sur un match, le duel contre l’Olympique Lyonnais se joue également sur à moyen-terme sur d’autres points. Si l’effectif parisien se stabilise depuis quatre ans, il faudra encore du temps au club de la capitale pour obtenir une mécanique aussi bien huilée que celle de l’Olympique Lyonnais. Les huit années d’avance prises par l’OL se font, encore aujourd’hui, sentir.
Une structuration qui passe notamment par la constitution d’une cellule de recrutement rompue à l’exercice. Un poste semble particulièrement symbolique de cette carence : celui de latérale droite qui n’a pas été pourvu depuis le départ de Jessica Houara d’Hommeaux (ndlr : Eve Périsset était milieu de terrain de formation). Même si le recrutement estival de Bénédicte Simon semble aller dans ce sens, des interrogations persistent sur sa capacité à évoluer dans des rencontres de niveau européen à court terme.
Un chantier parmi tant d’autres, qui prouve que Paris a encore bien des étapes à franchir avant de tutoyer Lyon du haut de son Olympique.