Les Gunners célèbrent l’un des deux buts marqués contre Brighton en match amical – ©James Boyes
Privé d’Europe depuis cinq ans, Arsenal affronte le Paris Saint-Germain ce samedi 22 juillet en quarts de finale de la Ligue des champions avec un effectif au complet, renforcé par l’arrivée de plusieurs recrues. Si la condition physique des joueuses demeure un mystère, les Gunners espèrent ouvrir une nouvelle page de leur histoire.
Un effectif au complet
S’il y a bien une équipe qui a profité du report de la Ligue des champions de fin mars à fin août, c’est Arsenal. Confronté à une avalanche de blessures durant l’hiver, l’entraîneur Joe Montemurro aurait été obligé de se passer de trois joueuses cadres : la défenseure centrale écossaise Jen Beattie (ischios), la sentinelle Lia Wälti (genou) et la capitaine Kim Little (pied). Ces absences auraient, à coup sûr, pesé face à la deuxième meilleure équipe du championnat de France. Mais samedi, face au PSG, le coach australien aura l’embarras du choix au moment d’aligner son onze de départ. Une nouvelle qui ravit les supporters londoniens qui se mettent à rêver.
« Sans blessées, le club a l’opportunité de marcher dans les pas de Chelsea en atteignant les demi-finales » se projette David Gold, supporter des Gunners depuis 23 ans.
Une équipe rajeunie et polyvalente
D’autant qu’Arsenal a recruté cet été. Le club londonien a su être stratégique lors du mercato. Il a conservé ses joueuses-cadre et s’est séparé de celles moins en vue cette saison. Pauline Peyraud-Magnin (Atlético Madrid) et l’internationale irlandaise Louise Quinn (Fiorentina) n’ont été titularisées qu’à trois reprises en championnat, même si la gardienne française était titulaire en Ligue des Champions. L’ancienne montpelliéraine Katrine Veje (Rosengård) et deux anciennes du club Danielle Carter (Reading) et Emma Mitchell (Reading) n’ont, elles, pas débuté un seul match.
🥁 Introducing our first summer signing (and it’s a big one)… @StephCatley 👋
— Arsenal Women (@ArsenalWFC) July 2, 2020
Pour consolider son effectif, Joe Montemurro s’est tourné vers des joueuses qu’il connaît bien. L’ex-latérale gauche de l’OL Reign et des Matildas, Stephanie Catley (26 ans), et la gardienne australienne Lydia Williams (32 ans), passée par neuf clubs différents, ont rejoint les Gunners et apporteront toute leur expérience du haut niveau. A cela s’ajoutent les transferts de la latérale suisse Nöelle Maritz (24 ans), championne d’Allemagne avec Wolfsburg, et de sa compatriote Malin Gut (20 ans), jeune milieu de terrain prometteuse.
Avec ces arrivées, Katie McCabe et même Lisa Evans seront sûrement de retour sur le front offensif des Gunners, elles qui ont joué cette saison un cran plus bas, au poste de latérale, pour combler les méformes de Katrine Veje et Emma Mitchell. L’attaque des Gunners, qui compte déjà dans ses rangs la meilleure buteuse (Miedema avec 10 buts, devant Hegerberg) ainsi que la deuxième meilleure passeuse (Mead avec 4 passes décisives, à une longueur de Marozsan) de la saison en Ligue des champions, se retrouve donc également renforcée par ces transferts.
Un retour aux terrains tardif
Mais, comme pour toutes les équipes, la principale interrogation se situe autour de l’état de forme des joueuses. Et encore plus chez les Gunners. Danielle van de Donk et ses coéquipières ont été les dernières encore en lice en Coupe d’Europe à retrouver les terrains de football. Les joueuses du club londonien n’ont repris l’entraînement collectif que le 7 juillet. Plus alarmant, l’équipe de Joe Montemurro n’a pas disputé le moindre match officiel depuis sa finale perdue de League Cup face à Chelsea (1-2) le 29 février. De quoi inquiéter Taylor Hope (46 ans), supporter des féminines depuis 1997.
« On l’a vu avec la reprise de la Premier League, ça va être très dur après une période d’arrêt aussi longue. »
Les Gunners se sont cependant préparées à une potentielle séance de tirs au but après chacun des matches amicaux qu’elles ont disputé ( 4-0 contre Aston Villa, 5-0 contre Charlton et 2-0 contre Brighton).
Des difficultés dans les grands matchs
L’équipe d’Arsenal n’aura pas d’autre choix que d’être performante durant ce Final 8 à Saint- Sébastien. En terminant troisième cette saison en FASWL, à quatre points de Manchester City (qui comptait un match en plus) et à trois longueurs des Blues, les Gunners ont raté le train pour l’Europe. Leur dernier espoir réside dans la Ligue des champions, à condition de la gagner. Pas une mince affaire pour un club qui a eu du mal cette saison à s’imposer face au top 3 du championnat anglais.
Les partenaires de Kim Little se sont en effet inclinées à quatre reprises sur les six rencontres – championnat et coupes nationales confondus – disputées face à Manchester City et Chelsea. Face aux Blues surtout, les Gunners ont sombré. Deux matches perdus dans les derniers instants (1-2 en championnat; 1-2 en finale de la League Cup) et une valise (1-4). Lors de cette défaite, le jeu de possession d’Arsenal avait été totalement désarçonné par la stratégie mise en place par Emma Hayes, la coach adverse. Grâce à un pressing haut, les coéquipières de Magdalena Eriksson avait coupé le schéma principal de circulation de balle d’Arsenal. Et, en enchaînant rapidement les transitions, les Blues avaient trouvé des espaces dans le dos des latérales. Les Gunners devront donc retenir ces leçons si elles souhaitent écrire une nouvelle page de leur histoire européenne.