Saki Kumagai, élue meilleure joueuse de la finale de la Ligue des champions 2016 – © OL Twitter
Après huit saisons passées à l’OL, Saki Kumagai va prochainement quitter le Rhône avec une armoire à trophée bien remplie. L’une des plus grandes joueuses de la D1 va quitter le championnat. Gérard Prêcheur, Patrice Lair ou encore Corine Petit, dressent le portrait d’une joueuse d’exception.
Une jeune championne du monde à l’OL
C’est en 2013, après deux saisons passées à Francfort, que Saki Kumagai arrive à Lyon. Son entraîneur de l’époque, Patrice Lair, raconte: “A son arrivée, elle a fait parler son talent, sa qualité de passe, son intelligence tactique et son volume de jeu. On avait fait un très bon coup en la recrutant.”
En effet, si elle semble quelque peu méconnue à son arrivée en France, l’OL signait l’une des championnes du monde en titre. En 2011, lors de la finale remportée aux tirs aux buts face aux Etats-Unis, Kumagai s’illustrait déjà. Tout juste âgée de 21 ans à l’époque, elle avait eu la lourde responsabilité de tirer le dernier.
Kumagai lors de la Coupe du Monde 2011 / © Getty Images
« Elle fait partie des meilleurs éléments que j’ai dirigés » (Gérard Prêcheur)
Et c’est ce mental à toute épreuve que loue Corine Petit: « Elle a cette capacité à mettre son stress de côté dans les moments critiques. Elle est très concentrée et rigoureuse sur le terrain ». Gérard Prêcheur, son entraîneur entre 2014 et 2017 ajoute: « Sa personnalité, elle l’a par son professionnalisme poussé à l’extrême et sa connaissance du jeu ».
Un véritable couteau suisse
Après une période d’adaptation, Kumagai s’impose progressivement dans le collectif lyonnais, comme l’explique Patrice Lair: « Elle a passé un cap. Au début, on se disait qu’elle était incapable de marquer un but, elle se projetait très peu, elle jouait latéralement. Elle a prouvé par la suite qu’elle était capable d’être décisive sur des frappes ou de la tête. Elle est à mon avis l’une des meilleures milieux défensives du monde actuellement. »
Gérard Prêcheur lui raconte: « Elle jouait en défense centrale avant que j’arrive, et par rapport à ce que je souhaitais mettre en place, je l’ai replacée en 6. Elle avait surtout le profil parfait par rapport à mes orientations de jeu. Un style basé sur la possession et assez axial. Peu de joueuses ont cette capacité là qui permet de mettre en place cette manière de jouer qui est la plus complexe. » Son ancienne coéquipière insiste: « C’est sa rigueur qui permet une bonne assise défensive et de couper les lignes. »
Son apport dans l’effectif de l’OL
Si Kumagai est discrètement arrivée à l’OL, elle quittera le club rhodanien auréolée de titres. 5 Ligues des champions, 7 championnats de France (possiblement 8), 6 Coupes de France. Et la Japonaise est loin d’être étrangère à la confection de cette armoire à trophées (ndlr, dont quatre triplés en 2016, 2017, 2019 et 2020). Pour Patrice Lair, il est clair que « Saki restera dans les annales du club ».
Ce n’est pas que le club que la joueuse a marqué, c’est aussi les personnes qui l’ont entourée. « Elle a laissé une telle empreinte dans mon esprit et au club également. C’est une joueuse d’exception. Elle a une énorme influence sur le plan mental et également tactique. Elle fait partie des meilleurs éléments que j’ai dirigés » affirme par ailleurs Gérard Prêcheur.
« Saki a toujours dit qu’elle aimerait retourner en Allemagne, c’est un pays qu’elle a aimé » (Corine Petit)
Une joueuse discrète et appréciée
Kumagai, c’est également une personnalité appréciée dans le vestiaire. Corinne Petit décrit “une personne introvertie, réservée de par sa culture asiatique et non liée à une quelconque forme de timidité. C’est quelqu’un qui aime partager et découvrir. Elle pense au collectif”.
Patrice Lair appuie : “Elle est très calme, positive. Elle aide le groupe. C’est une joueuse assez simple à coacher pour un entraîneur. C’est une fille de qualité et qui était très appréciée. Elle ne faisait pas de bruit mais elle apportait beaucoup à l’ambiance du vestiaire.”
Au-delà de sa joie de vivre, Kumagai est surtout un exemple pour les siennes, comme l’explique Gérard Prêcheur: “Elle est forte tactiquement, c’est une grande professionnelle. Son hygiène de vie lui permet d’être toujours en forme et prête à jouer.” Une exemplarité qui l’a poussé à militer pour sa conservation en 2016 . “Lorsque j’étais au club, je me suis opposé, avec Wendie Renard, à son départ à la fin de ma deuxième saison. Le club ne souhaitait pas la garder. Lors de l’exercice suivant, on a fait le triplé et elle y a contribué, tout comme elle a participé activement aux titres qui ont suivi.” précise-t-il.
Sayonara Fenotte: Un retour évident en Frauen-Bundesliga
Il y a quelques semaines, le Bayern Munich annonçait la signature de l’internationale japonaise. Saki Kumagai va donc, après huit années passées dans l’hexagone, retrouver l’Allemagne pour un nouveau challenge sous de nouvelles couleurs. Sans surprise pour son ancienne coéquipière. “Saki a toujours dit qu’elle aimerait retourner en Allemagne, c’est un pays qu’elle a aimé et dont elle parle couramment la langue.”
Avant de rejoindre la Bavière, il reste à “Saki” un dernier Clasico à disputer face au PSG ce dimanche et peut-être un ultime titre de champion de France à la clé ?