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Sandie Toletti (Levante) : « J’avais le choix mais c’est le projet de Levante qui m’a donné le plus envie »

Par 11/06/2020 12:51 juin 20th, 2020 No Comments
Sandie Toletti
@FredLG
Après dix ans passés à Montpellier, Sandie Toletti (24 ans) a décidé de rejoindre l’Espagne et Levante, récent troisième de Liga. Pour l’Équipière, la milieu de terrain est revenue sur son début de carrière et s’est projetée sur cette nouvelle aventure. 

« Sandie, comment se sont déroulés ces derniers mois de confinement pour vous?  

On a eu un programme pendant de longues semaines, mais quand on a su que le championnat était terminé, on a coupé un peu pour se reposer, même mentalement. Depuis j’ai repris l’entraînement pour être bien à la reprise avec Levante. 

Ce transfert vers Levante s’est fait pendant le confinement?

Oui, avant je ne savais pas ce que j’allais faire, j’étais bien à Montpellier ! Cette année, ça marchait vraiment bien personnellement sur le terrain. Avec Fred (Mendy) et le staff, ça se passait très bien. Ça s’est fait pendant le confinement, j’ai eu le temps d’y penser. Pendant la saison, j’étais concentrée sur les matchs, là j’ai pu bien réfléchir. Ça a été dur de prendre cette décision, mais je me suis dit que ça faisait dix ans que j’étais ici et qu’il était temps de voir autre chose.

Comment vivez-vous cette fin de saison précipitée? Vous n’avez pas pu célébrer un dernier match avec vos supporters et vos coéquipières…

Ça m’embête un peu… J’aurais aimé que ça se finisse autrement, que je fasse un dernier match à Montpellier, mais c’est comme ça. Je vais essayer de revenir leur dire au revoir ! On reprend le 1er juillet avec Levante, alors je vais partir fin juin en Espagne, Dès que j’aurai quelques jours de repos, je reviendrai leur dire un petit mot.

Que retenez-vous des ces dix années à Montpellier ? 

J’ai eu beaucoup de hauts et de bas pendant toutes ces années, mais je sais que ça m’a fait vraiment grandir, je ne regrette rien. C’est mon club, c’est ma ville, j’aime Montpellier !  Même les moments difficiles que j’ai passés m’ont forgée. Personnellement et sportivement, je suis une femme maintenant.

« C’était un autre niveau la Ligue des champions, un peu similaire à ce qu’on peut voir chez les Bleues »

Justement, vous avez connue un début de carrière express où vous avez tout gagné. Comment avez-vous vécu cette ascension fulgurante suivie de moments plus compliqués?

C’était un peu difficile à vivre. En U19 avec Montpellier, on gagnait tout, on a été trois fois championnes de France ! (ndlr :  également vainqueure de la Coupe du monde U17 2012 et de l’Euro U19 2013). J’avais aussi été appelée avec les Bleues. Après, j’ai enchaîné les blessures, j’ai commencé à douter, ça a été plus compliqué. Les préparations que j’ai faites m’ont permis de m’endurcir et j’ai progressé physiquement et mentalement. 

Si vous deviez retenir un moment qui vous a marqué lors de cette décennie au MHSC, ce serait lequel?

C’est la qualification pour la Ligue des champions ! L’année où on se qualifie, c’était vraiment beau… (ndlr : Montpellier termine 2e de la D1 2016/2017 derrière Lyon). Et puis les matchs à la Mosson, c’était magique ! C’était un autre niveau la Ligue des champions, un peu similaire à ce qu’on peut voir chez les Bleues.  

Vous avez dit sur votre compte Instagram à propos de votre de départ de Montpellier, que ce n’était qu’un au revoir. Nous vous reverrons bientôt sous les couleurs pailladines? 

Je ne sais pas mais je sais que Montpellier sera toujours dans mon coeur. On verra si je reviendrai un jour en tant que joueuse, ou si je pourrai être entraîneure dans le club, j’aimerais bien coacher plus tard ! 

Cette saison on vous a senti en pleine forme. Jean-Louis Saez (ndlr : son ancien coach, désormais directeur sportif) nous disait que vous étiez arrivée à maturité. C’est aussi votre avis?

J’ai grandi dans les secteurs où c’était plus difficile pour moi pendant toutes ces années. Cette saison avec un jeu de possession, je jouais un peu plus derrière en position de sentinelle ou parfois à deux au milieu. Je me sentais très bien et j’avais la confiance du staff. 

Vous avez évolué à tous les postes du milieu de terrain, quel est celui où vous vous sentez le mieux? 

Quand j’étais en jeune, je jouais plutôt en numéro dix. Mes débuts en D1 n’ont pas été faciles quand j’ai reculé d’un cran. J’ai dû apprendre beaucoup tactiquement pour jouer à ce poste de box-to-box, apprendre à défendre mais aussi à attaquer. C’est pour ça que cette année j’étais vraiment bien, j’ai appris de toutes ces années-là. Aujourd’hui, j’aime jouer en sentinelle, seule ou à deux ou bien en tant que relayeuse. J’aime récupérer les ballons et me projeter vers l’avant.

« J’avais des propositions en France, en Italie, en Angleterre aussi »

Ce championnat espagnol semble correspondre à vos qualités de conservation et de possession. C’est une des raisons qui vous a poussée à signer en Espagne?

J’en ai parlé avec Virginia (Torrecilla) et Méline (Gérard) qui jouent en Espagne (ndlr : respectivement à l’Atletico Madrid et au Real Bétis). Elles savent comment je joue et elles m’ont dit que j’allais me régaler, que c’était un championnat où ça jouait bien au football, avec beaucoup de possession. J’espère que je vais m’adapter. On va avoir de longs mois de préparation, je vais pouvoir découvrir le jeu, j’ai hâte ! 

Pourquoi avoir rejoint le projet de Levante?

J’avais des propositions en France, en Italie, en Angleterre aussi, j’avais le choix. Mais j’avais vraiment envie de découvrir le championnat espagnol. J’ai eu la coach de Levante, elle m’a expliqué le projet. L’année prochaine la troisième place sera qualificative pour la Ligue des Champions et le club vise le podium la saison prochaine, ça m’a plu. Tactiquement, le jeu que propose Levante me plaît aussi. Alors j’ai longuement réfléchi et écouté comme souvent mon instinct, j’ai senti que j’allais y être bien.

Certains regrettent que vous n’ayez pas signé dans un plus gros club qui joue régulièrement la Ligue des Champions…

J’ai eu d’autres propositions de clubs en France ou en Italie qui jouent la Ligue des champions. J’avais le choix mais c’est le projet de Levante qui m’a donné le plus envie !

Vous allez vous retrouver dans la peau de l’outsider comme avec Montpellier, vous appréciez ce rôle? 

Oui j’aime bien cette position d’outsider, ce serait beau d’aller chercher la Ligue des champions comme on l’avait fait avec Montpellier… 

Comment abordez-vous ce départ à l’étranger, vous parlez un peu l’espagnol? 

Je parlais déjà un peu la langue avant et j’ai surtout profité du confinement pour bien apprendre !  Franchement, j’ai très envie d’y aller, de sortir de ma zone de confort, en découvrant une nouvelle aventure. Je voulais du changement ! 

Sandie, vous avez déjà treize sélections en Bleue. Après des débuts très précoces, vos blessures ont ralenti votre carrière internationale. Où en êtes-vous? 

Je pense que le groupe de la sélectionneure est bien en place actuellement, mais je pense que les portes ne sont pas fermées. Je dois me concentrer sur mes performances en club. Si je fais mes matchs à Levante, on verra bien ce qui se passera, mais je ne pense pas qu’à ça. 

Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite et cette nouvelle étape de votre carrière? 

Que je sois heureuse et épanouie sur le terrain (rires) ! Je sais que si je suis bien dans ma vie, ça ira aussi pour le football. » 

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