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Véritable joyau du football français, Sandy Baltimore, qui a soufflé ce vendredi sa 21e bougie, pourrait célébrer ce samedi contre la Suisse, sa deuxième sélection avec les Bleues. En plein envol, l’ambitieuse attaquante du PSG ne compte pas brûler les étapes. Entretien.
« Sandy, vous venez pour la deuxième fois à Clairefontaine, comment se passe votre intégration dans le groupe France?
Je suis très contente d’être là pour la deuxième fois, ça se passe vraiment bien avec tout le monde. Plusieurs joueuses sont en club avec moi comme Kadidiatou Diani ou Marie-Antoinette Katoto (mais aussi Perle Morroni et Grace Geyoro, ndlr). Il y en a d’autres que j’ai côtoyées en sélection de jeunes, comme Melvine Malard ou Julie Dufour. Et puis il y a celles que j’ai affrontées en match. Je m’intègre bien!
Vous n’êtes pas la seule, c’est un groupe tout neuf avec beaucoup de nouvelles jeunes joueuses. Les anciennes sont là pour vous encadrer?
Celles qui arrivent pour la première fois s’intégrent bien aussi, on essaie de se mélanger entre générations. Les anciennes sont là depuis longtemps, si on a des questions, elles sont là pour nous aider. Sur le terrain, elles nous donnent des conseils par rapport à nos déplacements, elles nous corrigent.
Avec l’enchaînement de compétitions internationales, (Euro 2022, Coupe du monde 2023 et JO 2024, ndlr), Corinne Diacre est en train de rajeunir l’effectif. Pensez-vous faire partie des nouveaux visages des Bleues pour ces grands événements?
Comme la sélectionneure le dit, elle appelle des jeunes parce qu’on représente l’avenir. Elle essaie, elle regarde, elle voit, elle teste. Pour l’instant on n’y est pas encore. C’est dans mes objectifs de me projeter sur ces compétitions, mais je ne veux pas me mettre trop de pression. J’y vais étape par étape. Il y a déjà l’Euro, j’espère y être. Tout dépendra des choix de la coach. On verra au fur et à mesure.
Malgré votre jeune âge, vous sentez-vous capable de lutter pour avoir une place dans les 23?
C’est dans mes objectifs, après il faut aussi être performante en club, continuer à travailler, à progresser. Pourquoi pas faire de grandes compétitions avec l’Équipe de France A, même si je suis jeune. J’ai confiance en moi, je sais que je peux apporter mes qualités.
Quelles sont ces qualités que vous pouvez apporter au groupe?
Ma vitesse, ma percussion et mes dribbles. J’aime dribbler ! Et puis à l’extérieur du terrain, ma joie de vivre et mon sourire (rires).
« C’était ma dernière possibilité de jouer une compétition de jeune, maintenant c’est cap sur les A »
Au quotidien, quels changements voyez-vous entre l’Équipe de France A et les sélections de jeunes ou le championnat?
En A par rapport aux jeunes, il y a beaucoup plus d’intensité à l’entraînement. Ça demande une plus grande exigence. Il faut être plus sérieuse, être à l’heure à l’entraînement. Et puis sur le terrain, il n’y a que des grandes joueuses du Paris Saint-Germain, de Lyon, de Bordeaux… C’est autre chose.
Comment avez-vous vécu l’annulation de la Coupe du monde U20 au Costa Rica, à cause de la Covid-19 (prévue du 20 janvier au 6 février 2021, ndlr) ?
J’aurais aimé jouer ma deuxième Coupe du monde après celle de 2018. Après, j’ai été appelée en A, je suis fière. C’était ma dernière possibilité de jouer une compétition de jeune, maintenant c’est cap sur les A.

Images FFF / Antonio Mesa
Cette saison vous en êtes à 12 titularisations en D1 avec le PSG, 7 buts, 7 passes décisives, en plus de vos deux sélections avec les Bleues. Est-ce que vous vous attendiez à un tel envol ?
Franchement pas du tout (rires). L’année dernière ce n’était pas du tout ça. Je pense que j’ai beaucoup pris en maturité, en confiance en moi. Après c’est aussi dû à mon entourage, au coach (Olivier Echouafni, ndlr) qui m’a fait jouer plus souvent et m’a permis de progresser. Je lui montre que je peux être performante et il faut continuer comme ça.
Vous avez longtemps joué au poste de latérale avant de vous installer à ce poste d’ailière. Jouer devant vous permet de vous épanouir ?
De base, je suis une ailière gauche. Je suis passée latérale à un tournoi de jeunes pour remplacer une joueuse blessée. Mon coach en U19 m’avait beaucoup aimé comme latérale, alors il m’a laissée à ce poste. Quand je suis montée en D1, j’ai été latérale mais je jouais aussi devant. Je peux jouer aux deux postes, mais je préfère être attaquante.
« Cette année, je commence à me montrer, à être titulaire. Je veux gagner des titres maintenant »
C’est pour jouer devant que Corinne Diacre vous a sélectionné ?
Elle ne m’a rien dit, mais à l’entraînement et en match, je joue comme attaquante, c’est mon poste.
Qu’attendez-vous de cette double confrontation contre la Suisse?
On espère déjà gagner, et puis personnellement j’aimerais avoir un peu de temps de jeu, mais c’est le choix de la coach, c’est elle qui décide.
Contre le Kazakhstan pour votre première sélection (victoire 12-0 de la France, ndlr) on peut dire que vous aviez réussi vos débuts…
Je suis rentrée et j’ai marqué mon premier but, pour ma toute première sélection. Je ne vais jamais l’oublier. C’est un rêve. Avant de rentrer, Corinne Diacre m’a fait comprendre qu’il fallait se lâcher, prendre du plaisir et ne pas se prendre la tête. C’est ce que j’ai fait.

Crédits: PSG.fr
« Je me sens très bien au Paris Saint-Germain, c’est mon club de coeur »
Dans quelques semaines, le titre en D1 Arkema pourrait se jouer contre Lyon (le 13 mars, ndlr). À 21 ans, vous pourriez remporter le premier titre en championnat du PSG. Vous y pensez quotidiennement ?
C’est les objectifs du club et des joueuses de gagner des titres. On doit continuer à travailler. J’ai beaucoup d’ambition et d’objectifs. Cette année, je commence à me montrer, à être titulaire. Je veux gagner des titres maintenant.
Lors de la victoire parisienne au match aller (1-0, ndlr), on a senti une équipe totalement décomplexée contrairement aux dernières confrontations. Paris a-t-il passé ce fameux cap attendu depuis plusieurs saisons?
Je pense que oui. On était relâchées, toutes ensembles. On a pris en maturité et on progresse vraiment bien à l’entraînement au quotidien. Il faut continuer.
Autour de vous, d’autres joueuses ont été formées au club, comme Perle Morroni, Marie-Antoinette Katoto ou Grace Geyoro. Elles vous aident à vous épanouir?
Oui c’est sûr, on a été en U19 ensemble. Elles m’ont vue grandir. Être avec elles sur le terrain, ça m’aide énormément. Je progresse avec elles. On continue tous les jours à s’entraîner ensemble, on est des titis parisiennes (rires). Ça montre que le club s’intéresse à la préformation, aux enfants du Paris Saint-Germain, C’est bien.
Vous serez en fin de contrat en juin 2022, comment voyez-vous la suite de votre carrière?
Je me sens très bien au Paris Saint-Germain, c’est mon club de cœur. Ce qui vient après, pour le moment, je n’y pense pas trop. Étape par étape. »