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Se relever (1/4): Amandine Guérin, à cœur ouvert

Par 06/03/2022 08:42 No Comments
Amandine Guérin – © Stade Brestois
A l’aube de ses 23 ans, tout souriait à Amandine Guérin. Joueuse de D1 et internationale française, la joueuse de Soyaux semblait alors promise à un avenir des plus radieux. Mais début 2016, sa carrière s’est brutalement interrompue après la détection d’un problème cardiaque. Le choc, l’espoir ou encore sa reprise en main, l’ancienne joueuse de Soyaux se livre pour l’Equipière.

Commencer à jouer au football, évoluer dans l’élite puis sous le maillot des Bleues, une belle histoire dont de nombreuses jeunes filles rêvent. Amandine Guérin a bien connu ce rêve, devenu un jour réalité.

« On s’est rendu compte au bout de trois mois que je courais un danger à l’effort donc les médecins n’ont pas voulu me resigner ma licence »

Quand tout s’effondre

A 10 ans, Amandine Guérin commence le football. Rapidement, elle passe des détections avec le club phare du football féminin hexagonal: l’Olympique Lyonnais. Formée dans le Rhône, elle rejoint en 2012 l’ASJ Soyaux, à 19 ans. D’abord en D2 puis en D1, son parcours la mène jusqu’au château de Clairefontaine en octobre 2014.

Mais tout rêve, aussi beau soit-il, peut en un instant s’effondrer. Alors que tout lui souriait, un problème de santé détecté en janvier 2016 allait inscrire la suite de la carrière d’Amandine Guérin en pointillés. “J’avais déjà un antécédent. J’ai fait une myocardite à dix-sept ans à Lyon. Ce n’était rien de très grave, ça arrive”, se souvient-elle.

Seulement cette fois, les choses semblent plus compliquées: “Je pensais pouvoir reprendre, mais il y a eu pas mal de complications. J’avais un problème de systole et on s’est rendu compte au bout de trois mois que je courais un danger à l’effort donc les médecins n’ont pas voulu me resigner ma licence.

« Finalement il y a deux choix qui s’offrent à vous: la dépression ou faire quelque chose de sa vie. J’ai choisi la deuxième option »

L’espoir de revenir

Malgré la nouvelle, Amandine Guérin ne se résigne pas, bien décidée à rejouer. “Au début je n’y croyais pas trop. Intérieurement je contredisais les médecins. Je disais ‘vous allez voir vous avez tort’ ”, se remémore l’ancienne joueuse de Soyaux. Face au temps et aux multiples examens, elle finit par se rendre à l’évidence, elle ne rejouera plus au haut niveau. “Finalement après avoir essayé tous les traitements, en septembre, on m’a dit que c’était vraiment fini. Tout s’est écroulé”, confesse-t-elle. 

Une désillusion que l’internationale française, dans un premier temps désabusée, va réussir à surmonter: “On se demande toujours ce que ça aurait pu donner. Finalement il y a deux choix qui s’offrent à vous: la dépression ou faire quelque chose de sa vie. J’ai choisi la deuxième option.” 

Guérin sous les couleurs de Soyaux- © Sud-Ouest

Aller de l’avant

Une fois le verdict définitivement tombé, tout s’accélère pour la gardienne de buts.  “Dès le lendemain, je me suis directement inscrite à une formation pour le BEF (Brevet d’entraîneur de football). Je me suis très rapidement remise dans le bain avec une année chargée”, indique la jeune femme âgée de 29 ans aujourd’hui, trop occupée à aller de l’avant pour regarder dans le rétroviseur. 

Dans son cheminement vers sa nouvelle vie, elle est épaulée par son club de l’époque, l’ASJ Soyaux: “Le club m’a aidé à passer des formations. J’ai pu faire les formations pratiques avec les différentes catégories du club”, énumère la native de Bordeaux. De fil en aiguille, elle devient même entraîneure des gardiennes de l’équipe de D1. ”Un an après, un nouveau staff est arrivé à Soyaux pour la D1 et Sébastien Joseph, qui me connaissait, m’a proposé ce poste. »

Cet été, après une dizaine années en Charente ,Amandine Guérin s’est en est allée pour le Stade Brestois (D2). Une nouvelle étape dans sa carrière d’entraîneure de gardiennes. “J’étais dans mon cocon à Soyaux. J’y étais depuis neuf ans, j’ai tout connu là-bas y compris l’arrêt, j’ai grandi là-bas. J’avais besoin de changer d’environnement, de me mettre en danger, d’aller voir ailleurs”, justifie-t-elle. 

Une aventure loin de là où tout a commencé, pour tourner définitivement la page et continuer à aller de l’avant. De Soyaux à Brest, des terrains au banc de touche, à coeur vaillant tout semble bel et bien possible. 

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