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Théodore Genoux (Yzeure) : « On veut embêter les cadors et jouer le haut de tableau”

Par 18/10/2020 10:31 octobre 23rd, 2020 No Comments
Théodore Genoux souhaite réussir à faire monter Yzeure dans l’élite. ©Gautier Berr / Yzeure
Devenu entraîneur d’Yzeure cet été, Théodore Genoux réussit pour l’instant un excellent début de saison avec son équipe. 3e de son groupe de D2, elle est encore invaincue après 5 journées. Ce dimanche, l’ancien coach de Bordeaux et ses joueuses reçoivent Rodez pour un choc de haut de tableau inattendu. 

Pourquoi avoir choisi le projet d’Yzeure ? 

Il est ambitieux. Il y a la volonté sur plusieurs années de professionnaliser le club. On veut retrouver la D1 sur ces trois ans. Je suis moi-même très ambitieux et ce projet me correspond. C’est une équipe qui chaque saison finissait dans le top 5, donc je me suis dit qu’il y avait moyen de faire de belles choses ici.

Comment avez-vous construit votre équipe lors du mercato ?

Il y a eu énormément de départs. On a perdu près de dix joueuses donc on a renouvelé l’effectif. On a commencé à travailler avec les collaborateurs du club sur différentes pistes. On a essayé de remplacer les éléments qui sont partis. Financièrement, nous n’avons pas les moyens de Rodez et de St-Etienne, donc pour attirer les joueuses, nous nous sommes basés sur le projet qu’on va mettre en place. On s’entraîne 5 à 6 fois par semaine, donc on est proche du niveau professionnel. On leur propose un double projet avec un emploi trouvé par le club. On a essayé de faire un alliage entre des paris avec de jeunes prometteuses et des éléments plus expérimentés comme Christine Manie (ex-Nancy). Je pense qu’on a fait un bon recrutement assez complémentaire.

Quels principes de jeu souhaitez-vous inculquer à vos joueuses ? 

Dans chaque équipe que j’entraîne, je souhaite mettre en place une défense avec beaucoup de solidarité, faire les efforts et les unes pour les autres et mettre de l’intensité défensive sans le ballon. On veut être une équipe agressive à la récupération. Je veux que l’on soit un bloc avec peu d’espaces entre les lignes.

« Nous sommes très satisfaits d’avoir pris 13 points sur 15 »

Quelles sont les satisfactions de ce début de saison ? 

Pour l’instant, beaucoup d’équipes ne nous attendaient pas là car on devait plutôt vivre une saison de transition donc je suis content que l’on crée la surprise. D’autres effectifs se sont renforcés comme Nice et Evian et pour l’instant, on est devant. Nous sommes très satisfaits d’avoir pris 13 points sur 15, que la mayonnaise ait pris aussi vite. On a presque fait un sans-faute contre des adversaires coriaces.   

Vous avez déjà connu la D1 et une montée dans l’élite, est-ce l’objectif du club cette saison ? 

Cette année, on ne parle pas forcément de montée directement, mais d’embêter les cadors, de jouer le haut de tableau et de créer la surprise. 

 Retrouver la D1 à moyen terme, est-ce envisageable ?

J’y crois, c’est pour ça que je suis ici et que je me suis engagé dans cette aventure. Ce qui est excitant, c’est de retrouver la D1 avec un club qui n’était pas favori. Si on arrivait à monter avec Yzeure, par rapport à la taille de la ville, ça serait vraiment extraordinaire. Je pense que c’est par le biais du football féminin que l’agglomération peut vivre ça. Avec le travail, ce que l’on essaye de mettre en place au niveau des jeunes, on est en train de tout restructurer. On veut que dans un ou deux ans, sur la feuille de match, il y ait neuf joueuses formées au club. Financièrement, on a moins d’argent que nos concurrents, donc on doit former des éléments de qualité.

« Ce match sera proche du niveau D1 »

Dimanche, vous recevez Rodez, leader de votre groupe, un match très important…

Personne ne nous attendait là donc ce que l’on veut faire, c’est continuer à créer la surprise. La pression est plus pour Rodez. L’objectif est tout de même de gagner et pour ce faire, il faudra être à 100 % de nos capacités et ne pas être dans un jour sans. Ce match sera proche du niveau D1. 

A quel type de rencontre vous attendez-vous ? 

Ça va être un match compliqué. Je connais bien cette équipe de Rodez car je les ai déjà affrontés par le passé. C’est une formation toujours difficile à jouer. Les filles sont très solidaires. Elles ont perdu des joueuses par rapport à il y a un ou deux ans. Leur effectif a été renouvelé. Je trouve que leur recrutement est intelligent, ils se sont renforcés selon moi. Ils ont une belle maîtrise technique. C’est une équipe très sérieuse qui est clairement la meilleure de la poule avec St-Etienne. 

« Dans le football, plus on voyage, plus on se déracine et plus on progresse »

Vous avez un parcours quelque peu atypique, est-ce un plus pour vous ? 

Dans le football, plus on voyage, plus on se déracine et plus on progresse. J’ai l’avantage d’avoir passé des diplômes en France et en Espagne. J’ai connu ces deux pays, donc deux cultures différentes et cela m’a permis de grandir et de prendre en maturité footballistique. 

Que vous a apporté votre expérience en Espagne ?

Quand vous allez dans un pays qui n’est pas le votre, vous devez faire plus. Il faut montrer plus et on vous regarde plus car il faut prouver ce qu’on vaut. Je me suis mis dans la difficulté et cela m’a permis de progresser sur les aspects techniques et tactiques car je pense que l’Espagne, pour la formation des entraîneurs et de culture footballistique, c’est l’un des pays les plus importants d’Europe. 

Vous êtes jeune en tant qu’entraineur, mais finalement, vous avez pas mal d’expérience déjà sur un banc…

Oui car j’ai commencé très tôt, à l’âge de 22 ans. J’ai entraîné Bordeaux et cela m’a permis d’être très jeune dans le haut niveau. Je suis monté avec les Girondines en D1 à 23 ans. 

Que souhaitez-vous apporter à Yzeure ?  

Je viens avec beaucoup d’humilité. Je ne prétend pas changer le club car il y avait déjà des bases solides. On est en train de le structurer, notamment au niveau des jeunes. Si je peux amener l’équipe, avec mes collaborateurs, au plus haut niveau, ça serait vraiment magnifique. Ramener de nouveau Yzeure en D1, sachant qu’il n’y est plus depuis 6 ans, ça serait le Graal. On veut également créer une véritable identité, des jeunes à l’équipe première. 

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