L’attaquante des Bleues Viviane Asseyi semble heureuse dans son nouveau club du Bayern Münich – ©FC Bayern
Après onze saisons en D1, Viviane Asseyi s’est envolée outre-Rhin vers le grand Bayern Munich. À 26 ans, elle a choisi de quitter Bordeaux pour changer de dimension, avec comme premier objectif, la Ligue des Champions fin août. L’attaquante des Bleues se livre.
« Comment se passent vos premiers jours en Bavière et vos premières semaines d’entraînement ?
Ça se passe très bien, tout le monde est gentil. Ils m’ont bien accueillie et ça fait plaisir de revenir au foot après un si long arrêt. J’ai commencé à m’entraîner ici il y a un mois : d’abord avec celles qui n’avaient pas joué depuis longtemps pendant que les autres étaient en vacances, et depuis mi-juillet, on a repris avec tout le groupe.
En signant au Bayern, vous passez un cap. Le ressentez-vous au quotidien ?
Bien sûr, on le voit dans la structure, c’est pas du tout la même chose ! C’est une autre dimension ici, rien que de rentrer dans le campus, ça n’a rien à voir. On se dit vraiment qu’on a signé au Bayern. En plus, la mentalité allemande n’a rien à voir, c’est un vrai changement.
Comment décririez-vous cette mentalité ?
Chaque pays a sa mentalité. On en parlait avec les filles qui ont joué en France, qui ont vu la mentalité française. En Allemagne, je ne dirais pas qu’elles se donnent deux fois plus, mais je pense qu’elles sont plus travailleuses et plus hargneuses, même les jeunes. N’importe quel exercice, que ce soit un taureau ou un match, elles se donnent comme si c’était un match de Coupe du Monde ou de Ligue des Champions. La mentalité allemande c’est plus carré qu’en France, c’est ce qui m’a le plus marquée.
« Les discussions avec le Bayern datent déjà de l’année dernière »
Viviane Asseyi à l’entraînement – ©FC Bayern
Justement, comment vivez-vous cette découverte du football allemand ?
Je ne l’ai pas encore vraiment découvert, parce que je n’ai pas joué de match (ndlr : entre temps, elle est entrée en jeu lors de la victoire 5-0 du Bayern contre Zurich). Il y a beaucoup d’internationales dans l’équipe donc le football n’est pas tant différent. On commence toutes à avoir le même jeu, que ce soit en Allemagne, en France ou ailleurs.
Vous étiez très courtisée… Qu’est-ce qui a motivé votre signature au Bayern ? Le championnat allemand était-il votre priorité ?
On m’a annoncée partout (rires). C’est vrai que j’étais proche de l’Espagne. Les discussions avec le Bayern datent de l’année dernière déjà, on a beaucoup parlé. J’ai signé ici pour gagner en rigueur dans mon jeu et être plus dure. En plus de ça, j’ai toujours dit que je voulais la Ligue des Champions et des grands matchs, je voulais vraiment changer de dimension ! J’ai déjà beaucoup appris du jeu espagnol l’année dernière, avec Pedro Martinez Losa (ndlr : le coach de Bordeaux).
Quels sont vos objectifs personnels cette saison ?
Il faut que mon jeu change, que je sois plus athlétique. Je m’en suis rendue compte grâce à mes entraîneurs en club et en équipe de France, et je pense que l’Allemagne était la meilleure solution.
Vous avez l’avantage d’être très polyvalente, est-ce que le coach Jens Scheuer vous a dit où il voulait que vous jouiez ?
Je suis polyvalente donc je peux jouer partout devant. Ce qui est bien dans cette équipe, c’est que toutes les filles sont polyvalentes. On est beaucoup d’offensives à pouvoir jouer à plusieurs postes, c’est bien pour l’entraîneur. Tant qu’on me donne la chance de jouer, je prends.
Que retenez-vous de vos années bordelaises ? Pourquoi avez-vous dû partir pour passer ce cap ?
Bordeaux a un beau projet mais ce n’était pas le bon moment pour moi… On ne jouait pas la Ligue des Champions la saison prochaine, c’était un frein. À 26 ans, je voulais vraiment passer un cap.
Pensez-vous que Bordeaux puisse déranger le PSG cette année ?
Bien sûr, pour moi, c’était déjà le cas l’année dernière, on avait vraiment un bon groupe. Cette année encore plus parce qu’ils ont bien recruté, ils ont pris des jeunes d’avenir, je suis persuadée qu’ils peuvent réussir.
« Il faudra être soi-même, jouer son jeu, elles restent des êtres humains »
Viviane Asseyi en travail en salle lors de ses premières semaines d’entraînement – ©FC Bayern
L’UEFA autorise les recrues à disputer le “Final 8”, comment abordez-vous cette échéance ?
Je suis très croyante, c’est le bon Dieu qui m’a mis sur ce chemin-là. Je l’aborde comme un match important. Que ce soit en Ligue des Champions, en championnat, ou en Coupe du Monde, c’est pareil. C’est forcément particulier de faire son premier match avec un club en quarts de Coupe d’Europe, je suis vraiment contente.
Vous allez jouer Lyon, que vous connaissez très bien. Est-ce que le Bayern vous a posé des questions sur l’adversaire ?
Oui, c’est ça, je ne quitte pas encore vraiment la France (Elle sourit). Un peu parce que je viens du championnat de France, mais ne vous inquiétez pas, ils analysent bien les équipes, ils sont habitués. On se concentre sur nous-même.
Quelle sera la recette pour se qualifier contre l’OL ?
Il n’y a pas de recette, ce n’est pas de la cuisine (rires). Il faudra être soi-même, jouer son jeu, elles restent des êtres humains.
Dans le staff du Bayern, il y a un entraîneur-adjoint français, Jérôme Reisacher. A-t-il facilité votre intégration ?
C’est sûr, il me traduit beaucoup de choses, il m’a mise à l’aise d’entrée, comme tout le monde, que ce soit le staff ou les joueuses. Je les remercie.
Où en êtes-vous de votre apprentissage de l’allemand ?
J’avais les bases “Guten Tag”. J’ai appris “Servus” ici (rires). J’ai commencé les cours d’allemand, j’avance en fonction de nos entraînements. Dans le groupe, ça parle aussi anglais, les filles veulent même apprendre le français, on a vraiment beaucoup d’échanges.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour cette saison à venir ?
Une bonne santé, c’est l’essentiel ! Et puis bien sûr, une bonne saison. »