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« Vous nous détruisez. Arrêtez-vous ! » – le message de la capitaine ukrainienne aux soldats russes

Par 04/03/2022 16:39 No Comments
Après une semaine de guerre en Ukraine, les bombardements russes continuent et ne semblent épargner personne. Daria Apanachenko, capitaine de la sélection ukrainienne, appelle au cessez-le-feu. 

Alors que les offensives de Vladimir Poutine s’étendent sur les terres ukrainiennes et que les plus grandes villes du pays sont bombardées, les victimes civiles se multiplient. En une semaine, plus de 800 000 Ukrainiens ont quitté le pays, mais de nombreux civiles sont encore sur place, sous les bombardements ou se préparant à des attaques imminentes.

Les Ukrainiennes tirent la sonnette d’alarme

Mercredi 02 mars, Daria Apanachenko, capitaine de la sélection féminine de football ukrainienne a posté une vidéo d’elle sur son compte instagram. Retenant difficilement les sanglots, la milieu de terrain demandait aux Russes de cesser les attaques. 

« Je suis footballeuse, capitaine de l’équipe d’Ukraine, j’habite à Kharkiv. Aujourd’hui, un missile est tombé sur la maison de mon ami. La ville de Kharkiv est en train d’être détruite. Les Russes, je m’adresse à vous. Vous nous détruisez. Arrêtez-vous. Vous tuez des enfants, des mères… Arrêtez-vous ! »

La capitaine n’est pas la seule à appeler à l’aide. Depuis le Danemark où elle réside, la numéro 9 de la sélection ukrainienne, Nicole Kozlova, publiait un message de soutien et sensibilisait la communauté internationale. 

Dans son appel à la paix, l’attaquante du HB Køge a souligné l’injustice à laquelle font face ses coéquipières. « C’est mal que je puisse jouer pendant que mes coéquipières se cachent dans leur pays, ayant peur pour leurs vies » dénonçait-elle dimanche. Le post de Kozlova la montre en train de s’échauffer, vêtue d’un t-shirt aux couleurs de l’Ukraine, avant de disputer un match ce samedi. Une manière de montrer sa solidarité à distance : « J’ai joué pour mon peuple, qui se réveille au son des missiles au-dessus de sa tête, ne sachant pas de quoi sera faite l’heure suivante. ». Par cette publication, la joueuse s’adresse aussi à la communauté internationale, pour sensibiliser les réactions et appeler au soutien de son audience anglophone.

La mobilisation internationale

Mardi, Apanachenko publiait également une demande aux autorités internationales du sport pour qu’elles prennent des mesures punitives. Elle appelait à l’exclusion de la Russie de la gouvernance des institutions sportives internationales, à bannir la participation des athlètes russes à toute compétition internationale, mais aussi à l’arrêt de vente de droits TV aux médias russes, à refuser le sponsoring de la part d’entreprises russes, ainsi qu’à participer à la diffusion d’information sur la situation en Ukraine.

Ces messages étaient nombreux, en Ukraine et à l’étranger. Megan Rapinoe dénonçait par exemple les liens entre la FIFA et Vladimir Poutine, insistant pour que les institutions changent leur position vis-à-vis du dirigeant russe. Après des jours de mobilisation du monde du football international (joueurs, joueuses et fédérations nationales), la FIFA et l’UEFA bannissaient finalement la Russie de leurs compétitions.

Des publications de soutien se sont aussi peu à peu multipliées. Les plus simples transmettaient des messages pacifistes et de soutiens, comme le tweet de la suédoise Zećira Mušović « NON à la guerre. » D’autres insistaient sur l’injustice et la terreur qui se vivent en Ukraine. La footballeuse et activiste Nadia Nadim, elle-même réfugiée de guerre, s’est par exemple exprimée à ce sujet dans une interview : « Ce sont toujours les plus faibles qui en souffrent le plus […] C’est injuste. On se sent impuissants. » 

D’autres ont voulu contribuer plus concrètement à l’aide de la population ukrainienne. Alors que la Pologne accueille des réfugiés par milliers, plusieurs joueuses de la sélection polonaise ont voulu ajouter leur pièce à l’édifice, même à distance. Paulina Dudek a par exemple partagé un message accompagné de liens via lesquels il est possible de faire des dons à des associations de soutien aux Ukrainiens : pour les aider à fuir le pays, leur fournir des vivres, médicaments, essence ou encore de l’aide médicale.

La gardienne Katarzyna Kiedrzynek a, pour sa part, retweeté plusieurs appels à l’aide afin d’aider des Polonais à héberger des réfugiés ou encore participer à l’évacuation d’une femme de Dniepr.

Alors que les combats en Ukraine continuent, les soutiens de la communauté internationale ne cessent d’affluer, toujours plus fervents, sur les réseaux ou sur le terrain.

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