
© Victoria Lapauze/ l’Équipière
Pour la première journée de match de la Women’s Cup du Grand Est, le GPSO 92 (ancien FF Issy) s’est incliné 2-1 face au SC Sand allemand. L’Équipière y était…
Alors que la canicule sévit depuis plusieurs semaines, la première journée de tournoi a été marquée du sceau de la pandémie. Public et organisateurs masqués, sol fléché et gel hydroalcoolique omniprésent : telles étaient les conditions pour échapper à l’annulation pure et simple de l’événement. Mais les esprits sont vite détournés : une fois les joueuses alignées pour la photo d’avant-match, les émotions footballistiques disparues depuis des mois reprenaient leurs droits.
À lire aussi : Women’s Cup du Grand Est : le plan Covid-19 est en place
Mondiri dans les buts
Première surprise à l’annonce des compositions par le speaker, le numéro 1 de la tunique de gardienne revient à Ariana Mondiri, jeune milieu du GPSO. Bien que surprenante, cette décision a mûrement été réfléchie par le staff du club isséen. Yacine Guesmia nous l’expliquait à l’issue de la rencontre : « Ariana Mondiri a passé son été à faire des spé et était gardienne plus jeune. Donc comme Solène Froger est blessée au doigt et Pauline Moitrel a une gêne, on a préféré ne pas prendre de risques. On savait qu’elle pourrait faire le boulot ». Hésitante sur ses premiers ballons, la néo-gardienne a démontré toutefois de belles capacités à un poste inhabituel.
Une première mi-temps à haute intensité
Dès les premières minutes de la rencontre, les duels entre les deux équipes sont acharnés avec deux blocs bien en place. Les Allemandes du SC Sand, visiblement pas présentes dans le Grand Est pour faire de la figuration, ont vite pris un léger ascendant physique leur permettant de dicter le tempo de la rencontre. Après deux larges victoires en amical face à Nancy et Orléans (ndlr: victoires 5-0 et 5-2), les Chouettes se sont confrontées à une toute autre adversité conformément à la volonté de leur entraîneur.
« À 4 semaines de la reprise, l’objectif était d’être plus dans le dur. Le foot et la rigueur allemande, c’était une opportunité pour notre apprentissage. On a vu qu’il y a beaucoup d’agressivité dans le bon sens du terme. Et si on sait répondre à ça, on peut affronter n’importe quelle équipe » – Yacine Guesmia
»
Face à des Allemandes très physiques, les protégées du technicien francilien Yacine Guesmia peinaient alors à construire leur jeu, malgré une évidente supériorité technique. Bousculées en début de match, les Isséennes profitaient des courses en profondeur de leurs attaquantes pour déstabiliser le bloc allemand, quitte à distiller quelques longs ballons dans le dos de la défense. Julie Rabanne, qui aurait pu ouvrir la marque sans une frappe trop croisée face à la gardienne de Sand (22e), Laurie Teinturier et Salma Zemzem permutaient également sur le front de l’attaque isséenne pour perturber la défense adverse. Au coup de sifflet final, le coach des Chouettes s’en est expliqué : « l’idée c’est que les filles soient capables de jouer à plusieurs postes. Aujourd’hui on a fait des tests, y compris au niveau du système de jeu, pour avoir plusieurs options quand le championnat démarrera ». Il déplorait néanmoins « un manque d’agressivité offensive », mais se réjouissait de l’abnégation démontrée en phase défensive par ses troupes, à l’image de Célya Barclais. Cette dernière d’un sauvetage in-extremis sur la ligne sauvait les siennes à la demi-heure de jeu.
Sand par deux fois, le GPSO à réaction
Malheureusement pour le club français, leurs homologues allemandes, passées proches à trois reprise de l’ouverture du score avant la pause, redémarraient le second acte avec plus d’adresse dans le dernier geste. Coup sur coup, les Bavaroises profitaient des approximations défensives du GPSO 92 pour prendre les devants. Dos au mur avec deux buts de retard, l’ex-FF Issy réagissait enfin et reprenait le jeu à son compte comme en milieu de première mi-temps, bien aidée par l’entrée d’Esther Mbakem. Très présente dans les duels, la joueuse prêtée par Montpellier était même à l’origine de la réduction du score isséenne.
Revigorées par le but de Mbakem peu après l’heure de jeu, les partenaires de Sarah Boudaoud maîtrisaient les débats en fin de rencontre sans pour autant parvenir à arracher l’égalisation. Bien qu’un match nul semblait plus logique, la franco-américaine du SC Sand, Danielle Tolmais savourait la courte victoire (2-1) des siennes : « On est satisfaites de la victoire. On a eu des occasions, mais on ne les a pas toutes concrétisées. C’est encore le début pour nous, c’est le premier match contre une équipe assez bonne. On a encore besoin de travailler des tactiques avant ce dimanche, notre premier match contre une équipe allemande, Fribourg. C’était un bon test. ». Même constat de la part de Laura Kovács, jeune défenseure hongroise arrivée cet été à Sand en provenance de Győr : « C’était mon premier match contre une équipe française. C’était une belle opposition avec une équipe d’Issy très rapide et très technique comme le sont les équipes du championnat allemand».
Cette victoire, Sand l’a bâtie sur sa solidité défensive. Une habitude pour cette équipe comme l’a confié Danielle Tolmais : « Notre défense est très solide. L’an dernier, on avait l’une des meilleurs défenses de la ligue. Ce n’est pas que la défense, elles se projettent aussi beaucoup en avant. J’adore faire des appels pour elles. Ça me donne la confiance pour monter et être libre. Daiane Caldwell (ndlr: défenseure centrale du SCS) mérite le titre de joueuse de match !». Toutefois, à en croire la milieu franco-américaine, le SC Sand a été surpris par l’intensité de la rencontre.
« En Allemagne, je pense qu’il y a plus d’intensité physique mais aujourd’hui, avec Issy, il y en avait aussi. On n’était pas prêtes pour ça, mais on a su s’ajuster parce qu’on est habituées à le faire en Bundesliga. On travaille beaucoup la vitesse, le physique et je pense que c’est la grande différence avec la France. »
Esther Mbakem, l’éclair isséen en attente de nouvelles arrivées
Bousculées par des Allemandes rugueuses, les Franciliennes ont pu compter sur une Esther Mbakem très engagée dans les duels et active sur le plan offensif. Malgré quelques pertes de balle, la joueuse de 18 ans a fortement pesé sur le nouveau visage de son équipe à son entrée. « Esther Mbakem est la plus jeune joueuse de l’effectif, elle n’a que 18 ans, et a tiré l’équipe vers le haut ! » s’enthousiasmait son entraîneur.
Ne procédant qu’à deux véritables changements, le GPSO a peut-être manqué de ressources et de profondeur de banc pour revenir au score et éviter la défaite. Un déficit dont est conscient Yacine Guesmia, en attente de deux recrues : « On a eu quelques pépins de santé mais avons préféré ne pas prendre de risques. Au niveau des arrivées, il y a deux étrangères bloquées : Roselord Borgella, haïtienne, et Allison Pantuso, une américaine. » Revanchard, le coach isséen se projette d’ores et déjà sur l’opposition contre le Standard de Liège et ne visera d’autre résultat qu’une victoire, pour ce match qui clôturera le stage de préparation des Chouettes. Réponse dimanche 14h30 à Phalsbourg.
One Comment